Malgré un marché domestique relativement réduit, l’Afrique du Sud a développé une industrie automobile performante et le pays s’inscrit aujourd’hui comme le premier producteur de véhicules en Afrique. Grâce à une politique industrielle incitative ambitieuse, le secteur automobile est devenu stratégique pour l’économie sud-africaine. Cependant, il doit faire face à de nombreux défis, tels que la transition vers l’électrique et une concurrence croissante venue d’Asie.
Le secteur automobile sud-africain, pilier de l’économie
Le secteur de l’automobile représente plus de 17% de la valeur ajoutée de l’industrie sud-africaine, ce qui en fait le premier sous-secteur. Il contribue également à hauteur de 4,9% au PIB du pays. En termes d’emploi, le secteur procure environ 110 000 emplois directs et près d’un demi-million d’emplois indirects, ce qui représente près de 3% de la force de travail sud-africaine. De plus, il offre des opportunités d’emploi aux populations relativement peu qualifiées et historiquement défavorisées.
Une attraction pour les investissements internationaux
L’industrie automobile sud-africaine a attiré de nombreux investissements internationaux. Depuis 1995, elle a enregistré près de 690 projets d’implantation, pour un total de 106 milliards de ZAR (5,1 milliards d’euros) d’investissements. En 2022, le secteur a attiré près de 12 milliards de ZAR (0,7 milliard d’euros) d’Investissements Directs à l’Etranger. Ces investissements ont notamment été réalisés par des constructeurs internationaux tels que Ford et BMW, qui ont modernisé leurs usines en Afrique du Sud.
Un marché domestique relativement réduit mais résilient
Le marché automobile domestique en Afrique du Sud est de taille relativement réduite, avec un parc automobile estimé à 12,9 millions de véhicules. Cependant, ce marché s’est montré résilient ces dernières années, avec une hausse de 14% des ventes de véhicules neufs en 2022 par rapport à l’année précédente. Les véhicules passagers représentent la majorité des ventes, suivis par les véhicules commerciaux légers. Les ventes de véhicules électriques demeurent encore marginales dans le pays.
Une forte présence des constructeurs internationaux
Sept constructeurs de rang mondial sont implantés en Afrique du Sud, répartis dans trois clusters régionaux. Ces constructeurs représentent environ 40% de la valeur ajoutée de l’industrie automobile sud-africaine. De plus, plus de 500 sous-traitants et équipementiers sont présents dans le pays, contribuant ainsi à la création d’un véritable écosystème automobile.
Une politique industrielle incitative
Le gouvernement sud-africain a soutenu le développement de l’industrie automobile grâce à des programmes d’incitation à l’investissement public. Ces incitations, telles que des exonérations fiscales et des subventions liées aux exportations, ont permis d’attirer de nombreux constructeurs internationaux en Afrique du Sud.
Une industrie imbriquée dans la chaîne de valeur mondiale
L’industrie automobile sud-africaine est intégrée dans la chaîne de valeur mondiale et tournée vers les exportations. Plus de 63% des véhicules produits sont destinés à l’export. L’Europe est le premier débouché, suivie par l’Afrique sub-saharienne. Cependant, l’absence de transition vers l’électrique fait peser un risque sur l’industrie automobile sud-africaine, notamment en termes d’exportations.
Une concurrence croissante venue d’Asie
Le secteur automobile sud-africain doit faire face à une concurrence internationale croissante, notamment de la part des constructeurs indiens et chinois. Ces constructeurs offrent des modèles compétitifs en termes de prix, ce qui séduit de plus en plus la clientèle sud-africaine, dans un contexte économique difficile.
Malgré les défis auxquels il est confronté, le secteur automobile en Afrique du Sud offre encore de nombreuses opportunités de croissance et constitue un pilier important de l’économie du pays. Cependant, une transition vers l’électrique et une compétitivité accrue seront essentielles pour assurer la pérennité de cette industrie.