Le Ségur de la santé, annoncé pour la première fois le 17 mai 2020 par le ministre des Affaires sociales et de la Santé Olivier Véran, est un plan mis en place par le gouvernement pour revaloriser les métiers des établissements de santé et améliorer l’attractivité de l’hôpital public et des EHPAD.
Qu’est-ce que le Ségur de la santé ?
Le nom “Ségur” vient de l’adresse du ministère de la santé, situé rue Ségur à Paris. Ce plan repose sur 4 piliers :
- Transformer les métiers et revaloriser les salaires des soignants
- Définir une nouvelle politique d’investissement et de financement pour les soins
- Simplifier les organisations et le quotidien des équipes
- Fédérer les acteurs de la santé dans les territoires au service des usagers
Face aux conditions de travail difficiles dans les hôpitaux et les EHPAD pendant la crise sanitaire, le gouvernement a pris en compte les revendications des personnels soignants. Il va débloquer 8,2 milliards d’euros chaque année pour revaloriser leurs salaires, leurs carrières et améliorer leurs conditions de travail. Il a également promis 19 autres milliards pour la prise en charge des patients.
Les conclusions du Ségur de la santé ont été présentées dans le rapport final par Nicole Notat à Olivier Véran.
Quelles sont les principales conclusions ?
Les principales conclusions du Ségur de la santé comprennent :
- Un investissement de 19 milliards d’euros dans le système de santé pour améliorer la prise en charge des patients et le quotidien des soignants.
- Une revalorisation des métiers des établissements de santé et des EHPAD, avec un budget de 8,2 milliards d’euros par an, pour reconnaître l’engagement des soignants au service de la santé des Français.
- Le recrutement de 15 000 nouveaux soignants à l’hôpital public.
- La sortie du modèle de tarification à l’acte (T2A) au profit de la qualité des soins.
- L’ouverture ou la réouverture de 4000 lits “à la demande”.
- La fin du mercenariat de l’intérim médical à l’hôpital public.
- Un retour à une place centrale du service hospitalier au sein des établissements de santé.
- Une meilleure formation des soignants dans les filières paramédicales pour une prise en charge optimale des patients.
- Une facilitation de l’accès aux soins non-programmés et à l’exercice coordonné.
- Un développement important de la télésanté pour mieux soigner les Français.
- La décentralisation des leviers d’investissement en santé aux territoires, dans l’intérêt de leurs habitants.
- La lutte contre les inégalités de santé.
Quel est le sort réservé aux EHPAD ?
Olivier Véran, ministre des Affaires sociales et de la Santé, a promis un budget de 2,1 milliards d’euros sur cinq ans pour la rénovation et la modernisation des EHPAD, qu’ils soient publics, privés ou associatifs. Cette somme permettra la rénovation d’au moins un quart des places en EHPAD (sur environ 600 000 places), pour les rendre plus confortables, accessibles et conformes aux réglementations énergétiques. Une partie de ce budget sera également allouée à l’équipement numérique des EHPAD.
Le gouvernement s’engage également à maintenir les solutions mises en place pendant la crise sanitaire, telles que les hotlines gériatriques, les équipes mobiles de gériatrie et de soins palliatifs, et le renforcement de l’hospitalisation à domicile. En outre, le nombre d’infirmières de nuit dans les EHPAD augmentera d’ici 2021.
L’avis des syndicats face au Ségur de la santé ?
Les syndicats sont majoritairement en accord avec les salaires promis pour les personnels hospitaliers hors médecins. La CFDT, FO et l’UNSA ont affirmé vouloir signer le texte, ce qui permet de franchir le seuil des 50% de représentativité syndicale nécessaires à son application.
Le Ségur de la santé s’inscrit dans la réforme du Grand âge qui semble progressivement se mettre en place.