Le Trouble du Spectre Autistique: Une Façon Différente de Percevoir le Monde

Trouble du spectre autistique

Trouble du spectre autistique

Le Trouble du Spectre Autistique (TSA) regroupe différentes conditions qui étaient autrefois connues sous des noms tels que l’autisme, le syndrome d’Asperger, le TED non spécifié et le Trouble désintégratif de l’enfance. La 5e édition du DSM-5 de l’APA a redéfini ces troubles sous le nom de Trouble du Spectre Autistique, grâce aux avancées scientifiques des dernières décennies qui ont permis une meilleure compréhension de cette condition et des troubles qui y sont associés.

Qu’est-ce que le TSA?

Le Trouble du Spectre Autistique, souvent appelé simplement autisme, est un trouble du développement qui se manifeste dès le plus jeune âge. Cependant, son impact au quotidien peut ne devenir évident que plus tard, par exemple à l’âge scolaire. Selon le DSM-5, l’autisme se caractérise par deux catégories de comportements atypiques. La première concerne la communication sociale et les interactions sociales, tandis que la seconde concerne les comportements, intérêts et activités restreints et répétitifs.

Trouble de la communication sociale et des interactions

Déficit de la communication sociale et des interactions

Les personnes atteintes d’autisme manifestent souvent une réciprocité sociale réduite par rapport aux personnes neurotypiques (c’est-à-dire non autistes). Cette absence de réciprocité peut se traduire par le fait d’être “dans sa bulle” et de ne pas porter attention aux autres, mais elle peut également prendre des formes plus subtiles.

Par exemple, certains autistes ne cherchent pas activement à interagir avec les autres, mais répondent volontiers lorsqu’on s’adresse à eux. D’autres peuvent initier des interactions, mais de manière atypique, en se tenant très près des autres et en les fixant intensément.

On observe également un partage limité des intérêts et des émotions. Par exemple, un enfant autiste peut ne jamais appeler ses parents pour leur montrer ses dessins ou ses constructions en Lego, contrairement à son frère ou sa sœur. Il peut être difficile de deviner ses centres d’intérêt, car il ne montre pas de plaisir lors de ces activités.

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Le trouble des interactions sociales se manifeste également par des difficultés à engager ou maintenir une conversation. Certains autistes répondent de manière laconique aux questions et nécessitent des efforts constants pour maintenir une conversation. D’autres peuvent monopoliser une conversation en parlant sans fin d’un sujet qui les intéresse, sans se soucier de l’intérêt de leur interlocuteur.

Les personnes autistes ont également des difficultés avec la communication non verbale. En effet, les mots que l’on dit ne sont pas les seuls éléments de communication lors d’une interaction. L’intonation, les gestes et l’expression faciale sont tout aussi importants pour transmettre un message. Le contact visuel joue également un rôle essentiel dans la communication.

Les personnes autistes ont du mal à comprendre et à utiliser ces éléments de communication non verbale. Elles ont du mal à établir un contact visuel avec les autres, ont du mal à interpréter l’humour et prennent souvent les mots au pied de la lettre.

Enfin, les difficultés dans les interactions sociales se manifestent par une difficulté marquée à développer, maintenir et comprendre les relations avec les autres. Certaines personnes autistes n’éprouvent pas le besoin d’avoir des amis, mais d’autres ressentent le désir d’avoir des relations avec autrui. Cependant, elles ont du mal à comprendre les règles implicites qui régissent ces relations. Il est parfois difficile pour elles de savoir qui approcher, à qui faire confiance ou quand elles dérangent quelqu’un.

Caractère restreint et répétitif des comportements, intérêts et activités

Les personnes autistes présentent souvent des comportements, intérêts et activités restreints et répétitifs. Elles peuvent effectuer des mouvements stéréotypés et répétitifs, tels que se tordre les doigts, se balancer ou faire d’autres gestes répétitifs. Elles peuvent également avoir des comportements stéréotypés lorsqu’elles utilisent des objets, comme aligner des objets ou ouvrir et fermer des portes de manière répétée. De plus, leur langage peut également être stéréotypé et répétitif, avec notamment la répétition de phrases entendues ou l’utilisation de mots inventés.

Les autistes peuvent également faire preuve de rigidité comportementale, en ayant besoin que les choses restent immuables et en adhérant de manière inflexible à des routines ou à des séquences de comportements. Par exemple, certaines personnes autistes mangent toujours les mêmes aliments, dans la même assiette et à la même place à la table. D’autres peuvent être très perturbées par les changements d’horaire ou de routine. Certaines peuvent même réagir négativement à des changements mineurs, comme une coupe de cheveux différente ou le déplacement d’un meuble.

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Les intérêts des personnes autistes sont souvent restreints et atypiques. Elles peuvent être obsédées par des objets tels que les lumières, les ventilateurs ou les calculatrices, ou être excessivement attachées à des objets spécifiques. De plus, elles peuvent avoir des intérêts habituels pour leur âge, mais avec une intensité excessive. Par exemple, certains enfants autistes peuvent passer des heures à collecter des informations sur les dinosaures, à chercher des insectes ou à lire sur les célébrités du moment, sans s’intéresser à autre chose.

Il est également fréquent que les autistes présentent des particularités sensorielles. Ils peuvent être hypersensibles ou hyposensibles à certains sons, textures, odeurs ou stimuli visuels. Par exemple, certains autistes peuvent être dérangés par le bruit du micro-ondes, les pleurs d’enfants, certaines textures de vêtements ou certaines couleurs. Ils peuvent également rechercher certains stimuli sensoriels.

Apparition et impact des symptômes

Les symptômes de l’autisme doivent être présents dès le plus jeune âge, mais leur impact quotidien peut apparaître plus tardivement. Par exemple, les enfants atteints d’autisme présentant des déficits moins sévères peuvent commencer à éprouver des difficultés lorsque les interactions sociales deviennent plus complexes.

L’impact quotidien des symptômes varie d’une personne autiste à l’autre. Certaines personnes autistes peuvent fonctionner de manière autonome, sans avoir besoin d’aide ou de services particuliers, et peuvent avoir une vie sociale, un emploi, et fonder une famille. Dans ces cas, le diagnostic de TSA n’est généralement pas posé.

La neuropsychologie de l’autisme

Les causes précises de l’autisme sont encore inconnues et il n’existe actuellement aucun moyen de le guérir. De plus, de nombreuses personnes, y compris de nombreux autistes, estiment que l’autisme n’est pas une maladie, mais plutôt une manière différente de percevoir et d’interagir avec le monde. Selon eux, il est préférable de comprendre les autistes et de s’adapter à eux, plutôt que de chercher à les “guérir”.

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Depuis près de 60 ans, les chercheurs et les professionnels de la santé travaillent à mieux comprendre l’autisme. Les neuropsychologues jouent un rôle crucial dans cette quête.

Le fonctionnement cognitif des autistes

Une des caractéristiques de la cognition autistique est la présence de forces et de limites cognitives marquées. En effet, les autistes peuvent être très doués dans certains domaines, tels que la mémoire ou le dessin, mais éprouver de grandes difficultés dans d’autres domaines, comme la résolution de problèmes ou la compréhension du langage figuré.

Cela rend l’évaluation de l’intelligence des personnes autistes complexe. Leur fonctionnement intellectuel peut varier considérablement en fonction des tests utilisés pour mesurer leurs capacités. De plus, leur niveau intellectuel mesuré ne correspond souvent pas à leur niveau de fonctionnement quotidien ou à leurs résultats scolaires. Certaines études suggèrent qu’une majorité des autistes ne présente pas de déficience intellectuelle, tandis que d’autres estiment que jusqu’à 75% des autistes ont un niveau intellectuel inférieur à la moyenne.

Le rôle du neuropsychologue clinicien est donc de mieux comprendre les forces et les limites cognitives d’une personne autiste afin de proposer des interventions qui correspondent réellement à ses capacités.

Les capacités spéciales

Certaines personnes autistes possèdent des capacités exceptionnelles dans certains domaines, dépassant largement les attentes compte tenu de leur fonctionnement général. Ces capacités peuvent toucher des habiletés telles que la mémoire, les mathématiques, le dessin, la musique ou la perception sensorielle.

Cependant, la plupart des autistes possèdent des habiletés relativement supérieures à leur fonctionnement général, sans atteindre les niveaux exceptionnels observés chez certains individus. Ces habiletés peuvent également être utiles dans leur adaptation au monde neurotypique.

En conclusion, le Trouble du Spectre Autistique est une façon différente de percevoir le monde et d’interagir avec lui. Il est caractérisé par des difficultés dans la communication sociale, les interactions, des comportements, intérêts et activités restreints et répétitifs. Les autistes peuvent présenter des forces et des limites cognitives marquées, ainsi que des capacités spéciales dans certains domaines. Il est important de comprendre leur fonctionnement unique et de s’adapter à leurs besoins pour favoriser leur épanouissement.