Le vaccin contre le papillomavirus

Le vaccin contre le papillomavirus

Chaque année, en France, le cancer du col de l’utérus touche environ 3000 femmes et entraîne un millier de décès. L’existence de vaccins et de nouvelles méthodes de dépistage pourrait aboutir à son éradication.

Pourquoi vacciner contre les infections à papillomavirus ?

Les papillomavirus humains (HPV) sont des virus transmis lors des relations sexuelles. La majorité des hommes et des femmes sont infectés par des HPV au cours de leur vie, mais l’infection passe souvent inaperçue. Les femmes qui ont commencé leur vie sexuelle très jeunes et celles qui ont eu de nombreux partenaires sexuels sont plus exposées à ces virus. Les infections à HPV sont impliquées dans l’apparition de différents cancers génitaux, tels que le cancer du col de l’utérus, de la vulve, du vagin, du pénis, ainsi que de cancers de l’anus et de cancers oropharyngés.

La vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) vise à réduire les lésions précancéreuses génitales chez les femmes (mais aussi chez les hommes) et à terme, à prévenir les cancers du col de l’utérus, de la vulve et du vagin chez les femmes, ainsi que les cancers du pénis et de l’anus chez les hommes.

Bien que les vaccins contre les infections à papillomavirus ne protègent pas contre toutes les souches de HPV impliquées dans les cancers du col, la vaccination ne remplace pas le dépistage par frottis cervico-utérin. Ce dépistage reste essentiel. À partir de 25 ans, toutes les femmes, qu’elles soient vaccinées ou non, doivent bénéficier d’un dépistage régulier par frottis.

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Une enquête suédoise parue en octobre 2020 a apporté la preuve que la vaccination contre les HPV est associée à une réduction considérable du risque de cancer du col de l’utérus. Cette étude a été menée sur des filles et des femmes âgées de 10 à 30 ans, entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2017. Les résultats ont montré que le nombre de cas de cancers du col de l’utérus est beaucoup moins élevé chez les femmes vaccinées contre le papillomavirus, notamment lorsque la vaccination a eu lieu avant l’âge de 17 ans.

Il est également probable que la vaccination puisse réduire le risque de cancer oropharyngé, car certains cancers de la gorge sont liés aux HPV-16 inclus dans le vaccin. Des études cliniques sont en cours à ce sujet. Au Royaume-Uni, la vaccination a été étendue aux jeunes garçons dans le but de prévenir les cancers oropharyngés.

La vaccination contre les HPV n’a aucun effet sur le traitement des infections existantes par HPV. Il s’agit uniquement d’une mesure préventive.

Qui vaccine-t-on contre les infections à papillomavirus ?

Le calendrier vaccinal recommande la vaccination contre les HPV pour toutes les filles et tous les garçons de 11 à 14 ans, afin de leur assurer une protection avant le début de leur vie sexuelle. Il prévoit également un rattrapage possible pour tous les adolescents de 15 à 19 ans. La vaccination est d’autant plus efficace lorsque les jeunes n’ont pas encore eu de rapports sexuels pouvant les exposer au virus. La vaccination des garçons profiterait non seulement à leur santé en les protégeant directement, mais améliorerait également la protection des jeunes filles et des femmes non vaccinées.

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On estime que dans les prochaines années, environ 2 800 000 jeunes femmes et 3 600 000 jeunes hommes âgés de 11 à 19 ans seront concernés par ces nouvelles recommandations de vaccination.

Une recommandation de vaccination pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes a été ajoutée au calendrier vaccinal 2017. Elle vise à réduire la circulation des HPV impliqués dans les lésions anales précancéreuses et cancéreuses, ainsi qu’à prévenir les verrues génitales. Dans ce cas, la vaccination est recommandée jusqu’à l’âge de 26 ans. Elle peut être proposée dans des structures où la vaccination est gratuite, comme les centres de dépistage et les centres publics de vaccination.

Le vaccin contre les papillomavirus

Actuellement, il existe deux vaccins contre les papillomavirus :

  • GARDASIL 9, composé de fragments de 9 souches de papillomavirus, qui protège contre 90 % des souches responsables des cancers du col de l’utérus. Toute nouvelle vaccination contre les papillomavirus doit désormais se faire avec ce vaccin. Il est pris en charge à 65 % par l’Assurance maladie pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans, ainsi que jusqu’à l’âge de 26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
  • CERVARIX, composé de fragments de 2 souches de papillomavirus, à utiliser uniquement chez les filles.

Ces vaccins ne sont pas interchangeables.

Les effets indésirables les plus fréquents sont similaires à ceux des autres vaccins : réactions au point d’injection (rougeur, douleur, démangeaisons), fièvre, douleurs articulaires ou musculaires. Ces réactions sont temporaires. Des réactions allergiques graves, bien que rares, sont également possibles. Elles se manifestent rapidement après l’injection et nécessitent une administration du vaccin en milieu médical. Selon l’Agence du médicament (ANSM), les données de la littérature internationale ne montrent pas d’augmentation de l’incidence des maladies auto-immunes, en particulier la sclérose en plaques, après une vaccination contre les papillomavirus.

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La vaccination contre les papillomavirus en pratique

Depuis le 1er janvier 2021, la vaccination est recommandée avec 2 doses de GARDASIL 9, espacées de 6 à 13 mois, pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans révolus. Une des doses peut être administrée en même temps que le rappel diphtérie-tétanos-polio-coqueluche prévu entre 11 et 13 ans, ou avec une vaccination contre l’hépatite B, ou encore avec le vaccin contre le méningocoque de sérogroupe C dans le cadre d’un rattrapage vaccinal.

De plus, la vaccination de rattrapage pour les jeunes filles et les jeunes hommes jusqu’à 19 ans révolus repose sur l’administration de 3 doses (les 2 premières doses espacées de 2 mois, et la 3ème dose administrée 6 mois après la première dose).

La vaccination des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes jusqu’à l’âge de 26 ans révolus repose également sur l’administration de 3 doses de GARDASIL 9 (les 2 premières doses espacées de 2 mois, et la 3ème dose administrée 6 mois après la première dose).

Cet article, rédigé par un rédacteur scientifique, reflète l’état des connaissances sur le sujet à sa date de mise à jour. Il ne remplace pas les recommandations et les conseils de votre médecin ou de votre pharmacien.