Le véhicule électrique : une bonne alternative, mais pas toujours aussi écologique qu’on le pense

Le véhicule électrique, pas toujours si vertueux

Le véhicule électrique, pas toujours si vertueux

Face aux critiques et aux éloges régulièrement adressés aux véhicules électriques, une récente étude menée par le think tank Arval Mobility Observatory en collaboration avec le cabinet Eurogroup Consulting révèle que ces derniers ne sont pas toujours aussi écologiques qu’on le prétend.

Les émissions de CO2 lors de la production et de la circulation

L’étude prend en compte toutes les émissions de CO2 liées à la fabrication des voitures électriques et de leurs batteries, ainsi que celles liées à la production et à l’extraction des énergies nécessaires à leur fonctionnement. De plus, les pays de production des véhicules électriques et de leurs batteries sont également pris en compte.

Par exemple, une voiture électrique produite avec sa batterie en Norvège et circulant dans ce pays ne devra parcourir que 8 000 km pour compenser les émissions de CO2 nécessaires à sa production et à sa circulation. Cela est dû au bilan CO2 très vertueux de la Norvège, grâce à un mix de production électrique hydraulique de 97%.

D’un autre côté, la Chine produit 74% de son électricité à partir de 6 000 centrales thermiques au charbon. Ainsi, une voiture électrique produite et circulant en Chine, avec une batterie fabriquée sur place, devra parcourir 180 000 km avant de compenser les émissions de CO2 nécessaires à sa fabrication. En France où 78% de l’énergie électrique est produite par le nucléaire, une voiture et sa batterie produites et circulant sur place devront parcourir 16 800 km pour compenser les émissions de CO2 de la production.

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Les précautions sanitaires et humaines

Selon François Piot, président de l’observatoire des flottes, le véhicule électrique ne peut être considéré comme totalement écologique que si toutes les précautions sanitaires et humaines sont prises tout au long de la chaîne de production des voitures. Il souligne également que seulement une partie du monde tente de réduire l’effet de serre, tandis que d’autres pays continuent à construire de nouvelles centrales à charbon, ce qui annule les économies réalisées ailleurs en termes d’émissions de CO2. Pour réduire les émissions de CO2, il est donc essentiel d’aider les autres pays à faire des efforts dans ce sens.

Un mix énergétique à prendre en compte

Le mix énergétique de chaque pays joue un rôle important dans le bilan carbone des véhicules électriques. En Chine, par exemple, le bilan carbone d’une voiture électrique est équivalent à celui d’une voiture thermique. En France, remplacer une voiture thermique par une voiture électrique permet de réduire les émissions de CO2 de 23 tonnes sur la durée de vie du véhicule. En revanche, en Allemagne, cette réduction n’est que de 10 tonnes, soit deux fois moins efficace qu’en France. Il est donc essentiel de poursuivre les efforts pour rendre la production des véhicules électriques moins gourmande en énergie et augmenter la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité à travers le monde.

Les avantages du véhicule électrique

Malgré ces considérations, il est important de rappeler que les moteurs électriques ont un rendement trois fois supérieur à celui des moteurs thermiques et ne rejettent localement aucun gramme de CO2 ni de gaz polluants.

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En conclusion, le véhicule électrique est une alternative intéressante pour réduire les émissions de CO2 liées aux transports, mais il est crucial de prendre en compte tous les aspects de sa production, sa circulation et le mix énergétique de chaque pays pour évaluer réellement son impact environnemental.