Par la volonté des pouvoirs publics, le véhicule électrique va révolutionner la mobilité en décarbonant les déplacements. Selon une étude récente du cabinet Standard & Pool, les ventes de voitures électriques passeront de 30 % en 2025 à 70 % en 2030 en Europe. Romain Gillet, directeur associé au sein du cabinet, estime que “le véhicule électrique a remporté la bataille”. Cependant, cette victoire s’accompagne d’une marche arrière vers la voiture populaire, une tendance que les constructeurs automobiles cherchent à contrarier depuis des années. Il est temps de revenir aux origines de la voiture française, aux véhicules abordables et populaires comme la 2CV, la 4L et la R5.
Des voitures neuves inaccessibles pour la majorité des Français
Avec l’électrification, la montée en gamme des voitures atteint aujourd’hui ses limites. Les prix ont augmenté, accélérés par la crise sanitaire, franchissant la barre des 35 000 euros en moyenne pour l’achat d’une voiture neuve. Pour acquérir un véhicule électrique, il faut désormais débourser en moyenne 41 500 euros ! Ce montant est bien trop élevé pour la moitié des Français qui gagnent entre 1500 et 2000 euros net par mois. Le fossé entre les Français et la voiture se creuse. Les mesures symboliques mises en place par le gouvernement, telles que le leasing social, ne résoudront pas le problème, car elles ne concernent que 20 000 voitures électriques, soit moins de 7 % des 300 000 vendues cette année.
Une descente en gamme nécessaire
Si les constructeurs ne se concentrent pas sur les segments A et B, les objectifs de vente de voitures électriques seront difficiles à atteindre. Malgré les promesses, les prix des véhicules électriques ne diminueront pas, en raison notamment du coût élevé des batteries, qui représente plus de 30 % du coût total d’un véhicule. Sous la pression de la demande et des spéculations autour des métaux rares, les prix des batteries ne baisseront pas de manière significative avant au moins les 5 prochaines années. Il est donc temps de revoir notre approche en proposant des véhicules plus économes en énergie, avec des batteries plus petites et une autonomie moindre.
Encore deux ans d’attente
Les constructeurs européens ont bien compris l’enjeu. Les annonces se multiplient ces dernières semaines, avec la promesse de proposer des voitures électriques entre 20 000 et 25 000 euros, parfois inspirées de modèles emblématiques du passé. Parmi les modèles attendus, on peut citer la Twingo Electrique, la R5 E-Tech, la Citroën ë-C3, la Volkswagen ID1, la Fiat Panda et la Tesla Model 2. Ces modèles seront complétés par ceux produits par la future entreprise Rivage, créée par Michel Forissier, en phase de levée de fonds.
Il est temps de réinventer la voiture populaire avec le véhicule électrique. En proposant des véhicules abordables et adaptés aux besoins réels des conducteurs, nous pourrons démocratiser cette nouvelle technologie et contribuer à un avenir plus durable pour tous.