Le vin, ce n’est que du jus de raisin fermenté, n’est-ce pas ? Alors, il devrait être 100% végétal ? Eh bien, pas si simple ! Les méthodes de production traditionnelles impliquent l’ajout de nombreux ingrédients d’origine animale au vin.
Quels ingrédients retrouve-t-on dans le vin ?
En réalité, il y a bien plus que du raisin dans votre verre de vin. En plus des résidus de produits phytosanitaires utilisés pour traiter les vignes, on peut également trouver des traces des produits utilisés sur les raisins fraîchement cueillis. De plus, des produits sont ajoutés au vin lui-même pour modifier son apparence, améliorer sa conservation et uniformiser sa production. En tout, environ 200 composants différents peuvent être présents, en plus du raisin !
Voici un aperçu des produits autorisés en Europe :
- Sur les raisins fraîchement cueillis :
- Du saccharose pour augmenter le degré d’alcool.
- De l’acide tartrique pour acidifier.
- Du carbonate de calcium, du tartrate de potassium, du bicarbonate de potassium pour désacidifier.
- Dans le vin (pour assurer la limpidité visuelle) :
- Des antioxydants.
- Des produits de collage pour clarifier et stabiliser le vin.
C’est surtout à ce stade que l’on peut retrouver des produits d’origine animale.
Quels sont les autres alcools concernés ?
Les produits d’origine animale peuvent également être utilisés dans d’autres alcools, tels que la bière et le cidre (pour le brassage et la clarification). Par exemple, des bières populaires comme Kronenbourg ou Guinness ne sont pas végétaliennes car elles utilisent de l’ichtyocolle ou de l’albumine.
Des alternatives végétales existent pour la clarification
Heureusement, il existe des alternatives végétales pour cette opération. Par exemple, la bentonite (une argile minérale), le sol de silice (du dioxyde de silicium), la colle de pois ou de pomme de terre (des protéines végétales), le charbon, l’écorce de levure, la cellulose ou encore la gomme arabique peuvent être utilisés seuls ou en combinaison.
Les matériaux d’emballage à prendre en compte
Certains matériaux d’emballage peuvent poser problème pour les véganes, tels que les bouchons qui utilisent de la cire d’abeille, ainsi que les étiquettes et les contre-étiquettes collées avec de la caséine (du lait de vache), du porc ou du poisson. Dans la mesure du possible, privilégiez les étiquettes auto-adhésives, bien que leur traçabilité antérieure puisse également inclure des dérivés animaux (adhésifs).
La culture de la vigne
Même si le vin est par essence un produit végétal (à l’exception des substances ajoutées mentionnées précédemment), il est fort probable que des substances animales, sous forme d’engrais et de farines animales, aient été utilisées pour la culture de la vigne.
Comment reconnaître un vin végan ?
C’est là que ça devient compliqué. Contrairement à d’autres produits alimentaires, la législation française sur les vins n’est pas contraignante en termes d’étiquetage des ingrédients. Alors, comment s’y retrouver ?
On peut se tourner vers les labels qui imposent des critères précis ou bien se fier aux informations fournies par le vigneron. Actuellement, aucune réglementation n’oblige les producteurs à mentionner les substances utilisées pour la clarification sur les étiquettes des vins et des alcools. Cependant, depuis le 30 juin 2012, les vins doivent préciser la présence de lait ou d’œuf en relation avec les allergies alimentaires, ce qui peut vous aider, bien que cela reste imprécis.
Les certifications
Les vins bio sont déjà un bon choix, car ils limitent l’utilisation de produits phytosanitaires. Cependant, le cahier des charges de ce label n’interdit pas l’utilisation de gélatine animale ou de colle de poisson.
Lorsque vous recherchez des vins étiquetés “végan” ou “végétarien”, il n’y a aucune obligation de contrôle. Il est donc préférable de privilégier les vins certifiés par des organismes de certification fiables, tels que EVE VEGAN en France.
En fin de compte, les vins dits “naturels” ou “vivants” sont les meilleurs choix, car les vignerons s’interdisent toute intervention œnologique, ajout d’intrants et intervention autre que manuelle sur la vigne, à l’exception peut-être d’une petite quantité de soufre.
Où trouver des vins véganes ?
On peut potentiellement trouver des vins véganes partout, que ce soit dans les grandes surfaces, les cavistes de quartier ou les magasins bio. L’essentiel est de prendre le temps de lire les étiquettes (en particulier l’arrière de la bouteille, où la mention est généralement indiquée) pour repérer un vin non clarifié et sans intrants. N’hésitez pas à interroger les vendeurs pour obtenir des informations supplémentaires.
Du côté des cavistes, il est préférable de favoriser ceux qui se spécialisent dans les vins naturels. En ligne, recherchez des boutiques spécialisées dans les articles certifiés véganes. Enfin, la certification EVE VEGAN propose également une liste de vins certifiés véganes, consultable directement sur le site du caviste ou du vigneron pour commander en ligne ou trouver un point de vente.
