L’automobile a connu une évolution spectaculaire depuis ses débuts. Avant que les moteurs à essence ne deviennent unanimement populaires, les constructeurs ont exploré d’autres options. L’une d’entre elles était la voiture à vapeur, symbolisée par “L’Obéissante”, lancée en 1873 par Amédée Bollée. Cependant, une autre alternative a rapidement émergé : la traction électrique.
Les avancées technologiques de la fin du XIXe siècle ont permis le développement de nouvelles pistes prometteuses, telles que le moteur à explosion perfectionné par Daimler en 1883 et adopté par Panhard-Levassor, ainsi que la traction électrique. L’invention de la batterie rechargeable au plomb acide par Gaston Planté a suscité l’enthousiasme des ingénieurs. Ces véhicules électriques, plus lourds mais plus faciles à démarrer, étaient considérés comme techniquement plus simples et plus fiables que ceux utilisant des moteurs à essence. De plus, ils étaient appréciés pour leur silence et leur absence d’émissions polluantes. À l’époque, la notion de voiture “propre” était donc liée à ces considérations.
Si l’intérêt pour les voitures électriques était déjà présent aux États-Unis, où des entreprises comme Baker Electrics connaissaient un certain succès avec leurs voitures équipées de batteries conçues par Thomas Edison, c’est en Europe que la bataille entre les différentes technologies est restée incertaine pendant un certain temps. En effet, les véhicules électriques, conscients de leur manque de caractère spectaculaire par rapport aux voitures à essence, ont commencé à investir le domaine des performances.
En 1899, le Belge Camille Jenatzy est devenu le premier homme à dépasser les 100 km/h au volant de la “Jamais Contente”. Ce véhicule ressemblait à une torpille montée sur des pneus Michelin et était équipé de deux moteurs électriques. Il a atteint la vitesse incroyable de 105,9 km/h. La même année, l’Automobile Club de France a récompensé une “colonne de charge pour automobile électrique” novatrice, ancêtre des stations de recharge modernes qui fonctionnaient avec des jetons. Cependant, malgré ces développements prometteurs, il était déjà trop tard pour les voitures électriques.
Dans les premières années du XXe siècle, la suprématie des véhicules à essence était indéniable. Les voitures électriques étaient trop lourdes, trop coûteuses et incapables de rivaliser avec les améliorations apportées aux moteurs à combustion interne. La Ford T, apparue en 1908 et produite à plus de 16 millions d’exemplaires jusqu’en 1927, a marqué l’hégémonie totale des véhicules alimentés en hydrocarbures. Cette domination est restée incontestée pendant plus d’un siècle, mais commence seulement à être remise en question.
Aujourd’hui, la prise de conscience environnementale et les normes antipollution imposent une pression considérable sur les constructeurs automobiles. La technologie des voitures propres a progressé et s’est diversifiée. La solution électrique peut-elle connaître un nouvel essor dans l’industrie automobile ? Rien n’est moins sûr. Mais deux facteurs jouent en sa faveur : la sensibilisation accrue à l’environnement et les avancées technologiques qui rendent les voitures électriques plus compétitives que jamais.
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