Le marché de l’automobile électrique en Europe connaît une croissance spectaculaire. Selon un rapport publié par Transport & Environnement, une ONG spécialisée dans les questions de mobilité, plus d’un million de véhicules électriques ont été vendus en Europe en 2020. Ces chiffres historiques témoignent d’une évolution significative de l’industrie automobile vers l’électrique sur le continent.
Une évolution progressive vers l’électrique en Europe
En 2019, il y avait déjà un million de voitures électriques en circulation dans l’Union européenne. Cette flotte a doublé en 2020. Cette progression s’explique en grande partie par l’entrée en vigueur des nouvelles normes CO2 au 1er janvier 2020. Ces normes contraignent les constructeurs à limiter les émissions moyennes de CO2 de leurs véhicules à 95 g/km. Ainsi, pour respecter ces normes, les constructeurs ont été incités à vendre davantage de véhicules électriques et à élargir leur offre.
D’autres facteurs contribuent également à cette croissance. De plus en plus de villes en Europe annoncent la création de zones à faibles émissions, qui excluent les véhicules les plus polluants de leurs centres-villes. De plus, même sans les nouvelles normes CO2, les marchés chinois et américains des véhicules électriques ont également continué de progresser en 2020.
Les hybrides rechargeables prennent de l’importance
Certains pays européens ont connu une augmentation des ventes de véhicules hybrides rechargeables par rapport aux véhicules entièrement électriques. C’est notamment le cas en Suède et en Allemagne, où les ventes de véhicules hybrides rechargeables ont dépassé celles des véhicules électriques purs en 2020. En France, cependant, les véhicules 100% électriques restent en tête.
Les limites des hybrides rechargeables
Malgré cette progression, il y a un problème majeur avec les hybrides rechargeables. Les émissions de CO2 réelles de ces véhicules sont souvent supérieures à ce que les constructeurs annoncent officiellement. Les moteurs électriques dont ils sont équipés ont une autonomie très limitée, d’environ 50 km dans des conditions de conduite optimales. Cependant, cette autonomie diminue considérablement lorsque le chauffage ou la climatisation sont utilisés, ou lorsque le véhicule est chargé. La plupart du temps, ces véhicules se retrouvent donc en mode thermique.
Certains constructeurs utilisent les hybrides rechargeables pour continuer à vendre des véhicules thermiques tout en respectant les normes de CO2. Cela leur permet de baisser la moyenne des émissions de CO2 de leurs véhicules vendus, tout en continuant à vendre des modèles émettant beaucoup de CO2. Il est donc essentiel d’adopter des réglementations plus strictes pour favoriser l’achat de véhicules 100% électriques et éviter ces dérives.
L’importance du développement des infrastructures
En France, un décret récemment paru oblige les concessionnaires d’autoroutes à installer une station de recharge sur toutes les aires de service d’ici 2023. C’est une mesure encourageante, mais il est tout aussi essentiel de fixer des objectifs ambitieux pour les constructeurs automobiles afin de favoriser la transition vers les véhicules électriques. Malheureusement, la loi Climat et Résilience actuellement en préparation en France ne va pas assez loin dans ce domaine. Il est essentiel de fixer des objectifs plus ambitieux pour la vente de véhicules thermiques et de renforcer les normes européennes concernant les émissions de CO2.
En conclusion, malgré le succès de l’électrique en Europe, des mesures plus strictes doivent être prises pour favoriser davantage l’achat de véhicules 100% électriques. Le développement des infrastructures de recharge est essentiel, tout comme l’adoption de réglementations plus contraignantes pour les constructeurs automobiles. Seul un engagement fort et coordonné permettra de faire de l’électrique la norme dans le secteur automobile.