L’arrivée des voitures électriques va entraîner des changements majeurs dans le secteur de l’entretien-réparation automobile. Les révisions et les interventions techniques sur le moteur seront fortement réduites. Le pneumatique, les rares pannes et la vente d’équipements de recharge deviendront le cœur de l’activité.
Un défi de taille pour le secteur de l’entretien-réparation automobile
Face à l’électrification croissante des véhicules, le secteur de l’entretien-réparation automobile doit réinventer son modèle économique. Pour l’instant, il n’y a pas d’urgence car le parc automobile vieillit et le marché des véhicules d’occasion est en plein essor. Cependant, il est important de commencer dès maintenant à acquérir les connaissances et l’expérience nécessaires. En effet, l’entretien d’une Renault Zoe de dernière génération génère quatre fois moins de revenus que celui d’une Clio 5 thermique sur une période de 6 ans. La suppression des opérations autour du moteur à combustion (révision, vidange, distribution, embrayage, bougies) entraîne donc une perte de revenus considérable sur la durée de vie d’un véhicule.
L’électrification progressive du parc automobile
Selon une étude de l’Anfa, avec une pénétration de 30 % de véhicules électriques dans le parc automobile, le volume total des opérations après-vente diminuerait de 4 %. Les heures d’après-vente diminueraient quant à elles de 13 %, entraînant une baisse du chiffre d’affaires du marché. Il est donc prévu que d’ici quelques années, la productivité dans les ateliers diminue de 30 %, principalement chez les concessionnaires.
Il est difficile de prévoir avec certitude à quel moment le parc automobile atteindra les 30 % de véhicules électriques. Cependant, avec l’arrivée de nouvelles marques et la multiplication des modèles électrifiés, les ventes de véhicules électriques ont connu une forte croissance ces dernières années.
Les défis de la formation et des offres de recharge
L’un des principaux enjeux de l’électrification du parc automobile est la formation des garagistes aux nouvelles technologies. Il est essentiel de les certifier pour qu’ils puissent intervenir en toute sécurité dans un environnement de haute tension. Les acteurs du service après-vente devront également trouver de nouveaux relais de croissance et développer de nouvelles offres, notamment autour de la chaîne de traction électrique. Bien que cette technologie nécessite moins d’interventions de maintenance que les moteurs thermiques, elle n’est pas exempte de pannes. Les problèmes liés à la batterie, aux modules de charge, à l’électronique de puissance et aux faisceaux électriques peuvent toujours survenir. De plus, le contrôle technique obligatoire exige la vérification de l’intégrité des faisceaux haute tension. De nouveaux services, tels que la mesure de l’état de santé de la batterie, seront proposés pour répondre aux besoins des propriétaires de véhicules électriques.
Les opportunités pour les ateliers multimarques
Les grandes enseignes de réparation automobile se sont déjà positionnées sur le marché de l’électrique. Elles proposent des services adaptés aux véhicules électriques, tels que le diagnostic électronique, la vérification de l’état de la batterie et la vente d’équipements de recharge. Toutefois, les enseignes de réparation indépendantes sont plus hésitantes et attendent de voir l’évolution du marché. Pour rester compétitifs, certains groupes envisagent de s’inspirer de l’expérience acquise dans d’autres pays, où des réseaux de garages spécialisés dans l’électromobilité ont été créés.
Les défis du véhicule connecté
Bien que l’électrification des véhicules entraîne des changements importants, les organes traditionnels des véhicules thermiques restent à entretenir en cas de panne. La climatisation, la suspension, le circuit de refroidissement, la transmission, les vitres, la carrosserie, l’éclairage, les équipements électroniques et la batterie 12 volts sont toujours sujets à l’usure et nécessitent une maintenance régulière. De plus, le pneumatique deviendra la principale raison de visite en atelier. Les véhicules électriques, plus puissants et plus lourds, auront besoin de davantage de pièces de liaison au sol et de pneumatiques tout au long de leur durée de vie. Cependant, les opérations liées au freinage devraient diminuer considérablement grâce au système de récupération d’énergie lors du freinage.
L’arrivée des véhicules électriques connectés représente un défi pour les acteurs de l’après-vente indépendants. La connectivité des véhicules offre de nouvelles possibilités, telles que les mises à jour logicielles et l’ajout de fonctionnalités supplémentaires. Cependant, cela peut également être un moyen pour les réseaux constructeurs de canaliser les clients vers leurs propres ateliers. Il est donc crucial que la filière indépendante puisse accéder à cette connectivité pour rester compétitive.
En résumé, l’arrivée des voitures électriques représente un défi de taille pour le secteur de l’entretien-réparation automobile. Les garagistes devront se former aux nouvelles technologies et développer de nouvelles offres pour faire face aux changements à venir. Malgré tout, les véhicules traditionnels continueront d’exiger des réparations et de l’entretien régulier. C’est pourquoi il est essentiel de trouver un équilibre entre les nouvelles exigences de l’électrification et les besoins des véhicules thermiques traditionnels.
