L’Afrique est confrontée à des défis de taille en raison de sa croissance démographique et de son urbanisation rapide, notamment dans le secteur des transports et des mobilités. L’électromobilité est souvent évoquée comme un moyen rapide de transformer ce secteur, mais son déploiement suscite de nombreuses interrogations dans le contexte africain.
L’essor de l’électromobilité en Afrique : entre freins et moteurs
Le marché mondial des véhicules électriques connaît une expansion fulgurante depuis plusieurs années. Les ventes de voitures électriques ont augmenté de 55 % en 2022, tirées par la Chine, l’Europe et les États-Unis. Cependant, l’Afrique semble être à la traîne dans cette révolution. Malgré cela, le continent présente des opportunités intéressantes pour le développement de l’électromobilité.
En effet, l’Afrique dispose d’un vaste potentiel en énergies renouvelables et développe des solutions décentralisées d’énergie. De plus, le coût de l’électricité est relativement faible par rapport aux carburants fossiles dans plusieurs pays africains. Des mesures d’incitation et des normes d’importation des véhicules sont également mises en place pour promouvoir les véhicules électriques.
L’électromobilité comme réponse à divers enjeux de développement durable en Afrique
L’électromobilité en Afrique pourrait apporter des réponses aux enjeux socio-environnementaux et économiques auxquels le continent est confronté. En réduisant la pollution atmosphérique liée aux transports, l’électromobilité contribuerait à améliorer la santé publique et à atténuer les effets du changement climatique. En effet, les émissions de CO2 du secteur des transports en Afrique sont estimées à 348,88 MtCO2, et la pollution de l’air entraîne chaque année près de 176 000 décès prématurés.
De plus, l’industrie automobile en Afrique pourrait bénéficier de l’électromobilité. Le passage à une motorisation électrique simplifie la fabrication des véhicules et encourage l’assemblage local. Plusieurs constructeurs automobiles, tant internationaux que locaux, ont manifesté leur intérêt pour délocaliser une partie de leur production en Afrique.
Quel(s) levier(s) pour une transition réussie de l’électromobilité en Afrique ?
La transition vers l’électromobilité en Afrique dépendra du niveau de développement de chaque pays ainsi que de facteurs tels que l’accès à l’énergie, le prix des véhicules électriques et les dynamiques de motorisation. Les politiques publiques joueront un rôle essentiel dans cette transition et devront prendre en compte les spécificités du continent.
Pour garantir une transition juste et inclusive, il est nécessaire de relever plusieurs défis, notamment en termes d’innovation par la recherche. L’Afrique consacre actuellement moins de ressources à la recherche et au développement que d’autres régions du monde. La collecte de données sur les transports et les expérimentations d’électromobilité sera essentielle pour concevoir des solutions adaptées aux réalités africaines.
En conclusion, l’avenir de l’électromobilité en Afrique est prometteur. Malgré les obstacles, le continent dispose de nombreux moteurs de développement et présente des opportunités pour transformer les transports de manière durable. La transition vers l’électromobilité nécessitera toutefois des efforts conjoints des acteurs locaux, des gouvernements et de la communauté internationale.
