L’endomètre : son rôle et ses évolutions

L’endomètre : son rôle et ses évolutions

Lorsque l’on évoque l’endomètre, on pense souvent au cancer qui lui est associé. Cependant, l’endomètre ne se résume pas à cela. C’est une muqueuse essentielle du système reproducteur féminin, qui joue un rôle primordial dans le processus des règles et de la grossesse. Dans cet article, nous allons explorer plus en détail cette muqueuse familière mais parfois méconnue.

Qu’est-ce que l’endomètre ?

L’endomètre est une muqueuse interne qui tapisse l’utérus. Elle repose sur le myomètre, la couche musculeuse interne de la paroi utérine. L’utérus est l’organe où l’ovule fécondé s’implante en début de grossesse.

Au cours de la vie d’une femme, l’endomètre subit d’importantes modifications en fonction de son cycle hormonal. Avant la puberté et après la ménopause, où les hormones sexuelles ne sont pas présentes en quantité importante, l’endomètre est inactif, c’est-à-dire au repos. En revanche, pendant la période génitale active de la femme, c’est-à-dire de la puberté à la ménopause, l’endomètre se prépare chaque mois à accueillir un ovocyte.

À quoi sert-il ?

L’endomètre a pour principale fonction d’accueillir un œuf fécondé en début de grossesse. Lors de la nidation, l’ovocyte s’implante dans la muqueuse utérine, ce qui peut provoquer un léger saignement. Ce saignement, appelé saignement d’implantation ou saignement de nidation, est normal et peut se produire lors de la grossesse.

De quoi est fait l’endomètre ?

L’endomètre est constitué de deux couches principales : la couche fonctionnelle et la couche basale. La couche fonctionnelle, située au-dessus, s’épaissit chaque mois en vue de la nidation de l’ovocyte. En l’absence de fécondation, cette partie se désagrège et provoque les règles. La couche basale, située en dessous, ne bouge pas et se charge de reconstruire la zone fonctionnelle chaque mois.

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Pour celles et ceux qui souhaitent en savoir plus sur les aspects techniques, l’endomètre est constitué d’un épithélium prismatique unistratifié composé de cellules sécrétantes, ciliées et basales, ainsi que d’un tissu conjonctif abritant les glandes utérines.

L’évolution de l’endomètre au cours du cycle menstruel

Pendant les 28 jours habituels du cycle menstruel, l’endomètre évolue de manière significative. Durant la première partie du cycle, sous l’action des œstrogènes, l’endomètre s’épaissit et se vascularise afin de préparer l’accueil d’un œuf en cas de fécondation. Juste avant l’ovulation, il atteint une épaisseur d’environ 10 mm. Après l’ovulation, la progestérone modifie la structure de l’endomètre, favorisant l’apparition de néovaisseaux. C’est à ce moment-là qu’il atteint son épaisseur maximale, aussi appelée “dentelle utérine”. Durant la phase lutéale, en l’absence de fécondation, la progestérone chute brutalement, entraînant l’ouverture des néovaisseaux et la desquamation de la partie supérieure de la muqueuse utérine. Ces tissus se détachent des parois de l’utérus et sont évacués naturellement lors des règles. Ce cycle se répète chaque mois.

Endomètre épais : explications et causes

Il est normal que l’endomètre s’épaississe au cours du cycle menstruel, mais parfois il peut être plus dense que la normale. Ce phénomène peut s’expliquer par plusieurs facteurs, tels que la prise d’un traitement hormonal substitutif mal équilibré (notamment en cas de pré-ménopause), la prise d’un tamoxifène (pour le traitement du cancer du sein), une hormonothérapie à base d’œstrogènes (réservée aux femmes ayant subi une hystérectomie ou une ablation de l’utérus), un cancer de l’endomètre, le surpoids ou l’obésité, des facteurs génétiques, ou encore l’hypertension. Dans la plupart des cas, un endomètre épais ne présente aucun symptôme perceptible, et seul un examen médical approfondi peut le détecter. La densification excessive de l’endomètre est souvent causée par des facteurs externes, tels que la prise de certains médicaments.

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J’ai un endomètre trop fin : causes et solutions

À l’inverse, l’endomètre peut devenir très fin, ce qui n’est pas anormal étant donné que sa croissance dépend des hormones. En l’absence d’hormones ou en cas de chute importante de leur taux, l’endomètre peut s’atrophier. C’est notamment le cas lorsque l’on prend une pilule contraceptive minidosée ou lors de la ménopause. Parfois, l’endomètre peut être si mince qu’il peut entraîner des saignements légers, également appelés spotting.

Si vous ne prenez pas de contraception ou si vous n’êtes pas ménopausée et que votre endomètre est atrophique, cela peut affecter votre fertilité. En effet, un endomètre trop fin empêche la nidation et peut être à l’origine de fausses couches à répétition. On considère qu’un endomètre est atrophique si son épaisseur au moment de l’ovulation est inférieure ou égale à 7 mm. Cette finesse peut être due à une insuffisance de l’irrigation sanguine artérielle et veineuse des vaisseaux utérins, ou à un déficit de croissance folliculaire.

Cependant, sachez qu’il existe des protocoles médicaux, notamment des traitements hormonaux, qui permettent de stimuler la croissance de l’endomètre pour qu’il atteigne l’épaisseur nécessaire à une grossesse.

Les maladies liées à la muqueuse utérine

L’endomètre peut être sujet à certaines maladies ou pathologies. Les plus fréquentes sont :

L’endométriose

L’endométriose est une affection caractérisée par la migration anormale des cellules endométriales en dehors de la cavité utérine. Les lésions peuvent varier en termes de localisation (ovaires, vessie, rectum, vagin, etc.) et de profondeur.

Le cancer de l’endomètre

Le cancer de l’endomètre peut également entraîner un épaississement anormal de l’endomètre. Chez les femmes atteintes d’un cancer, les cellules de l’endomètre se multiplient de manière anormale. Ce type de cancer survient généralement après la ménopause, mais 10 à 15 % des cas concernent des femmes non ménopausées, dont 2 à 5 % sont âgées de moins de 40 ans.

Le cancer de l’endomètre est le deuxième cancer gynécologique le plus fréquent en France, après le cancer du sein. Cependant, grâce à des dépistages de plus en plus précoces et à des traitements efficaces, le taux de mortalité a considérablement diminué. Lorsqu’il est traité précocement, le taux de survie après 5 ans est de 95 %.

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Les causes possibles de ce cancer sont multiples, les hormones jouant un rôle important. Un excès d’œstrogènes est un facteur de risque, car il favorise une croissance anormale de l’endomètre. D’autres facteurs, tels que l’âge, le surpoids, l’hypertension et des prédispositions génétiques, peuvent également contribuer au développement de ce type de cancer.

Les symptômes du cancer de l’endomètre sont souvent peu spécifiques, rendant son diagnostic précoce difficile. Cependant, certains signes peuvent alerter, comme des douleurs abdominales, des pertes blanches malodorantes, des saignements entre les règles, des règles abondantes, des saignements vaginaux après la ménopause, ou une perte de poids inexpliquée.

Pour diagnostiquer le cancer de l’endomètre, plusieurs examens peuvent être réalisés, tels qu’une échographie pelvienne, une IRM et des analyses du tissu endométrial. Le choix du traitement dépendra de la nature et de l’étendue de la maladie, et pourra inclure une chimiothérapie, une hormonothérapie, une radiothérapie ou une chirurgie.

Les polypes

La présence de polypes dans l’utérus peut également entraîner un épaississement de l’endomètre. Les polypes endométriaux sont des excroissances qui ne contiennent pas de tissu musculaire. Dans la plupart des cas, ils sont bénins.

L’ablation de l’endomètre

L’ablation de l’endomètre, également appelée endométrectomie, consiste en une destruction chirurgicale de la muqueuse utérine. Cette intervention est recommandée aux femmes ayant des règles abondantes et/ou longues, qui ne souffrent pas de cancer ou d’infection, et qui ne souhaitent pas avoir d’enfants (l’épaisseur réduite de l’endomètre rend la grossesse quasiment impossible). Cette procédure, qui ne dure que quelques minutes, peut être réalisée en ambulatoire.

En conclusion, l’endomètre est une muqueuse essentielle du système reproducteur féminin, avec un rôle clé dans le processus des règles et de la grossesse. Il peut subir des évolutions importantes en fonction du cycle hormonal de la femme, et peut également être sujet à certaines maladies. Il est donc important de connaître son fonctionnement et de consulter un professionnel de la santé en cas de doute ou de symptômes inquiétants.