Le lymphome est un cancer du système lymphatique, un réseau de vaisseaux lymphatiques. Chaque année, près de 14 000 nouveaux patients sont diagnostiqués en France. Le lymphome non hodgkinien est le sixième cancer le plus fréquent dans le pays. Il existe deux grands types de lymphome : le lymphome hodgkinien, qui touche principalement les jeunes adultes (20-40 ans) et représente 15% des cas, et le lymphome non hodgkinien, qui est plus fréquent chez les personnes de 60 ans et plus. Explications du Pr Emmanuel Gyan, spécialiste en hématologie et thérapie cellulaire au CHU de Tours.
1. Un ganglion gonflé
Les lymphocytes, des cellules du sang qui participent à la défense de l’organisme, se trouvent principalement dans les ganglions lymphatiques. Lorsqu’un lymphocyte devient anormal, il peut former une masse dans le ganglion correspondant. On peut observer ces grosses au niveau du cou, des aisselles, de l’aine, de la rate, ainsi que dans d’autres parties du corps comme la peau, le foie, les intestins, le cerveau ou l’œil.
2. Une perte de poids brutale
Une perte de poids inexpliquée peut être un signe de lymphome. La tumeur consomme beaucoup d’énergie, ce qui peut entraîner une perte de calories et de poids chez les personnes atteintes.
Sachez reconnaître les symptômes d’un lymphome
3. Des sueurs la nuit
Les personnes atteintes de lymphome peuvent souffrir de sueurs nocturnes abondantes, qui les réveillent et les laissent trempées ou frigorifiées.
4. Une fièvre qui persiste
Une fièvre supérieure à 38°C qui dure plus de 8 jours peut être un signe annonciateur de lymphome. Une fatigue importante peut également accompagner cette fièvre.
5. Des démangeaisons
Des démangeaisons inexpliquées peuvent être le signe d’un lymphome. Si ces démangeaisons persistent, il est recommandé de réaliser un PET-scan pour vérifier la présence d’un ganglion caché contenant un lymphome.
6. Des douleurs aux articulations
La présence d’un lymphome peut entraîner des douleurs articulaires, parfois associées à des maladies auto-immunes rares comme les myosites et les polyarthrites.
7. Des difficultés pour respirer
Dans de rares cas où le lymphome est situé au niveau des poumons, des symptômes respiratoires tels que des difficultés à respirer, des essoufflements ou une toux persistante peuvent se manifester. Il est important de souligner que, mis à part les ganglions enflés, il n’y a pas de symptômes spécifiques au lymphome.
Est-ce que les symptômes sont les mêmes pour un lymphome hodgkinien ou non hodgkinien ?
Bien que les traitements diffèrent, les symptômes sont sensiblement les mêmes. Certaines manifestations peuvent être spécifiques à un type de lymphome plutôt qu’à un autre, mais en général, les signes révélateurs sont similaires.
Comment détecter un lymphome lors d’une prise de sang ?
Certains symptômes liés au lymphome peuvent être détectés lors d’une prise de sang. Par exemple, une anémie peut se révéler à travers une auto-immunité contre les globules rouges. Une diminution des globules rouges, blancs ou plaquettes peut également indiquer une atteinte de la moelle osseuse, qui peut être confirmée par un myélogramme ou une biopsie ostéo-médullaire. Une hypercalcémie et une augmentation de l’acide lactique peuvent également être observées.
Quand ces symptômes apparaissent-ils ?
Ces symptômes apparaissent dès le début de la maladie, mais peuvent aussi survenir lors d’une rechute.
Qui consulter en cas de suspicion d’un lymphome ?
Si vous présentez ces symptômes, il est important de consulter votre médecin généraliste, qui effectuera un premier examen clinique et prescrira une prise de sang. En fonction des résultats, il pourra vous orienter vers un hématologue, spécialiste des ganglions, qui réalisera des examens plus approfondis. Seule une biopsie permettra de poser un diagnostic précis de lymphome.
Merci au Pr Emmanuel Gyan, spécialiste en hématologie et thérapie cellulaire au CHU de Tours, et à l’Association France Lymphome Espoir.