Dissuader les Français d’acheter des voitures neuves à moteur thermique est clairement l’objectif du nouveau barème du malus écologique 2024. Ce dernier durcit considérablement les taxes prévues pour les véhicules, même ceux qui émettent faiblement du CO2. À partir de 118 g/km de CO2, les taxes augmentent et peuvent atteindre jusqu’à 60 000 € dès 194 g/km de CO2. De plus, le malus n’est plus limité à la moitié de la valeur neuve de la voiture, ce qui crée des situations complètement absurdes pour certains modèles peu chers à l’achat et économes en carburant. Ces modèles sont loin d’être des voitures de luxe excessivement polluantes, qui sont censées être les cibles du malus écologique.
Des exemples extrêmes
L’application de ce malus écologique en 2024 semble totalement absurde dans certains cas. Même les modèles les moins chers de Porsche (comme le Cayman, le Boxster ou le Macan) verront leur prix doublé. Chez Toyota, la GR 86, un modèle accessible équipé d’un moteur essence modeste de 235 chevaux et d’une consommation raisonnable, coûte actuellement 33 900 €. Cependant, elle sera soumise au malus maximal de 60 000 € en 2024. La petite sœur de la GR 86, la Yaris GR, une petite citadine sportive de 261 chevaux aux caractéristiques alléchantes, sera également soumise à un malus écologique de 35 346 €.
Atteinte aux voitures populaires
Dans ce contexte hostile pour les voitures de ce genre (les Honda Civic Type R et autres compactes sportives du segment supérieur sont également lourdement touchées), certaines marques ont abandonné l’idée de commercialiser des modèles qui ne sont pas si exclusifs mais peu adaptés aux homologations européennes. Par exemple, le Suzuki Jimny, retiré du marché en 2020, était affiché à 19 995 € en haut de gamme cette année-là. En 2024, il serait soumis à un malus écologique de 11 803 €. Sa version avec boîte automatique serait même taxée à hauteur de 60 000 €. Il s’agit d’un petit 4×4 essence de 102 chevaux pesant moins d’une tonne et consommant moins de huit litres aux 100 km dans la vie quotidienne !
En conclusion, le malus écologique signe probablement la fin des voitures sportives populaires et des voitures familiales à moteur thermique en France, à quelques exceptions près pour les modèles les mieux adaptés à l’homologation WLTP. Par exemple, l’Alpine A110 n’aura qu’un malus de 2 918 € en version de base malgré sa radicalité. Dans un autre registre, la Volkswagen Polo GTI s’en sort plutôt bien avec un malus de 1 629 € en 2024. C’est bien mieux que les 4 279 € pour une Golf GTI ou les 28 413 € pour une Golf R. Quant à la Mazda MX-5 de base, elle n’aura qu’un malus de 1 172 €. En revanche, si vous avez plus de 200 000 € à investir dans une voiture de sport, vous n’aurez pas à payer de malus si vous achetez une McLaren Artura hybride rechargeable. Ou vous n’aurez qu’à débourser 2 049 € pour une Ferrari 296 GTB. Et pour une Porsche Cayenne Turbo S E-Hybrid de 739 chevaux ou une énorme BMW XM de 653 chevaux, ce sera gratuit…
Vous voulez craquer pour un Renault Koleos diesel fortement remisé ? Attention, il y aura plus de 22 000€ de malus à régler…
La Toyota GR 86 ne coûte que 33 900€ à l’achat. Mais en 2024, elle obligera à payer un malus de 60 000€.
