L’allaitement maternel est une étape cruciale de la maternité. Cependant, de nombreuses questions se posent et il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Parmi ces interrogations, se pose notamment la question des aliments interdits pendant l’allaitement. Peut-on consommer du poisson ou boire du café? Certains aliments peuvent-ils affecter la production de lait? Le goût du lait maternel change-t-il en fonction de notre alimentation? Dans cet article, nous tenterons de répondre à toutes vos interrogations et de vous donner quelques bonnes pratiques alimentaires à adopter pendant cette période, le tout sans culpabilisation bien sûr!
Le régime alimentaire pendant l’allaitement
Contrairement à la grossesse, l’allaitement ne nécessite pas de suivre un régime alimentaire strict. En réalité, il suffit de manger équilibré, de tout, sans excès, comme le reste de la famille. Si vous suiviez un régime particulier pendant la grossesse, vous devriez pouvoir rapidement retrouver vos habitudes alimentaires, sauf en cas de consigne médicale.
Voici les principaux éléments à incorporer dans votre alimentation :
- Fruits frais, légumes et fruits à coque, sources de vitamines B9 et de fibres,
- Produits laitiers, sources d’iode, de protéines, de calcium et de vitamines B2,
- Poissons (lieu, cabillaud, merlan…) et viande (bœuf, veau, porc, agneau…),
- Chocolat noir (à plus de 70% de cacao) riche en fibres, en fer et en cuivre,
- Produits céréaliers complets, riches en fibres,
- Les aliments faiblement transformés et composés d’ingrédients à forte densité nutritionnelle, tels que les barres de La Fabrique des Mamans.
Les aliments à consommer avec modération
Certains aliments doivent être consommés modérément pendant l’allaitement, car ils peuvent altérer le goût du lait maternel et le rendre désagréable pour le bébé. Il s’agit notamment du chou, du brocoli, des asperges, des artichauts, de l’ail, des oignons et de certaines épices fortes.
Cependant, la Leche League affirme qu’il ne faut pas bannir ces aliments de votre alimentation en raison de leur goût. Cela permettra à votre bébé de découvrir la diversité des aliments.
Certains aliments doivent également être limités en raison de leur composition. Par exemple, certains poissons peuvent contenir des contaminants qui pourraient se retrouver dans le lait maternel. Il est donc conseillé d’éviter les poissons d’eau douce et les poissons sauvages prédateurs. De plus, il est recommandé de limiter les aliments contenant des phytoœstrogènes, en particulier les produits à base de soja, à une consommation maximale d’une fois par jour.
Les aliments déconseillés pendant l’allaitement
Certains aliments sont déconseillés pendant l’allaitement, car ils peuvent avoir un impact sur le nourrisson. Parmi ceux-ci, on compte les poissons les plus contaminés, tels que l’espadon, le siki, la saumonette et la lamproie. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) qui dresse la liste des poissons exposés au méthylmercure.
Il est également recommandé d’éviter les aliments susceptibles de transmettre des agents infectieux, tels que les denrées d’origine animale crues ou peu cuites, les charcuteries à base de foie de porc et certaines charcuteries cuites.
En général, il est déconseillé de consommer trop souvent des aliments riches en sucres raffinés, des aliments gras de type “fast food” et des produits transformés sources d’acides gras saturés, des plats préparés, etc.
Les boissons à éviter pendant l’allaitement
Contrairement aux idées reçues, la maman allaitante n’a pas besoin de boire du lait ou de manger du fromage pour produire du lait maternel. En effet, le lait maternel provient du plasma sanguin de la mère. C’est donc la qualité de l’alimentation et l’hydratation suffisante de la mère qui assurent la production lactée, en qualité et en quantité, pour l’enfant.
Cependant, certaines boissons sont à éviter pendant l’allaitement. L’alcool passe dans le lait maternel à un taux similaire à celui du sang de la mère, et le nouveau-né métabolise l’alcool environ deux fois moins vite que les adultes. Il est donc préférable de limiter sa consommation sous peine de perturber le sommeil du bébé, d’augmenter le risque d’hypoglycémie et de nuire à son développement. Un verre d’alcool est toutefois autorisé exceptionnellement, mais il est recommandé de boire modérément et de préférence après une tétée.
La caféine contenue dans le café, le thé, le chocolat chaud, etc., passe également rapidement dans le lait maternel. Une consommation régulière de caféine à des doses inférieures à 200 mg par jour ne pose pas de problème de sécurité pour le nourrisson allaité. Il est donc conseillé de ne pas dépasser 2 à 3 tasses par jour. Vous pouvez remplacer les boissons contenant de la caféine par des tisanes ou des infusions de framboisier, de tilleul, de menthe, etc.
Les régimes pendant l’allaitement
Les régimes ne sont pas recommandés pendant l’allaitement. Il est déconseillé de chercher à perdre du poids à ce moment-là, car la graisse accumulée pendant la grossesse est justement utilisée pour la production de lait. L’allaitement vous aidera ainsi à perdre le poids que vous avez pris.
Il est important de manger suffisamment pour rester en bonne santé et éviter les carences. Il est donc préférable de ne pas suivre de régimes hypocaloriques (faibles en calories) ou d’exclure les glucides de votre alimentation, car ils sont nécessaires pour fournir de l’énergie. Veillez également à consommer suffisamment de protéines animales ou végétales.
Pour favoriser la lactation, vous pouvez fractionner vos repas en prenant 2 à 3 collations par jour en plus des 3 repas principaux. Les aliments choisis doivent fournir des nutriments clés pour couvrir les besoins importants.
Les médicaments pendant l’allaitement
Pendant l’allaitement, il est préférable d’éviter de consommer des médicaments, car ils peuvent être absorbés par le lait maternel. Ils peuvent avoir un impact sur votre production de lait et nuire à votre enfant. Si vous devez toutefois en prendre, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou à un professionnel de santé.
Les aliments qui peuvent freiner la production de lait maternel
Certains aliments sont réputés pour avoir des effets anti-galactogènes, c’est-à-dire qu’ils peuvent freiner ou limiter la production de lait. Parmi ces aliments, on compte la sauge, le persil et la menthe poivrée. Toutefois, les quantités utilisées en cuisine sont généralement minimes et n’ont pas un réel impact sur l’allaitement.
Les aliments qui peuvent affecter le bébé
Parfois, le bébé peut réagir à l’alimentation de sa mère, en particulier s’il existe des antécédents familiaux d’allergies. Il peut présenter des signes ou des manifestations physiques en réaction à l’ingestion d’un aliment sensible. Dans ce cas, la mère peut essayer d’éviter cet aliment pendant quelques jours et observer s’il y a un changement chez le bébé.
Les protéines de lait de vache sont la cause la plus courante d’intolérance alimentaire chez les bébés allaités. Cependant, cela ne signifie pas que toutes les mères doivent exclure la consommation de lait de vache. D’autres aliments à surveiller sont ceux qui sont riches en protéines, comme le soja, le blanc d’œuf, les arachides, le poisson, le blé, les tomates, les épices, le maïs ou les agrumes.
Les bébés allaités, de fins gourmets
La diversité du régime alimentaire de la mère permet au bébé, grâce au lait maternel, de découvrir de multiples saveurs de la table familiale. C’est le premier pas vers la diversification alimentaire, avant même l’introduction des solides. Ainsi, l’allaitement et le plaisir de manger se conjuguent pour le bonheur à la fois de la maman et de son bébé.
Sources : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) – Juin 2019, Traité de l’allaitement maternel, La Leche League International – 2003
