Les années 1920 ont été une période de grande évolution pour l’automobile. Les carrosseries se modernisent tout en conservant une certaine dose de conservatisme. Au début de la décennie, de nombreux constructeurs automobiles sont présents sur le marché, mais certains ne survivront pas à la crise de 1929.
L’automobile commence à se démocratiser, mais reste encore un luxe. Les méthodes d’assemblage à la chaîne permettent de réduire les coûts de production. Les marques automobiles françaises deviennent populaires dans les années 20.
Les Cyclecars
L’État français encourage la création de cyclecars en offrant des avantages juridiques et fiscaux. En effet, la loi des finances de juillet 1920 réduit la taxe annuelle pour cette catégorie de voitures à 100 francs. Au début des années 1920, des milliers de personnes apprennent à conduire pendant leur service militaire, mais les voitures restent encore trop chères. Les marques automobiles répondent à cette demande en proposant des voitures minimalistes, économiques et populaires. Ces petites voitures légères sont dotées de trois ou quatre roues, pèsent moins de 350 kg et ont un moteur de 1100 cm3.
La célèbre quadrilette de Peugeot, ou Type 161, est présentée au salon de Bruxelles en 1920. Dotée de quatre roues, elle possède un châssis en tôle pliée très étroit et court, offrant ainsi une rigidité accrue. Son moteur à quatre cylindres de 667 cm3 produit une puissance de 9,5 ch. La Quadrilette peut transporter deux personnes en tandem, c’est-à-dire l’une derrière l’autre. Au fil des années, elle gagne en puissance et en confort, passant de 667 cm3 à 950 cm3 et les passagers bénéficient de plus d’espace, pouvant être assis côte à côte. La Quadrilette Peugeot atteint une vitesse maximale de 60 km/h.
Citroën, un sérieux concurrent
Citroën commercialise la 5HP Type C en 1922, surnommée la “5cv Citron” en raison de sa couleur lors de sa sortie. De 1922 à 1926, 80 252 exemplaires sont fabriqués. Cette petite voiture deux portes, équipée d’une carrosserie Torpédo d’une longueur de 3,20 m, est très légère avec un poids à vide de 555 kg. Son prix abordable (9500 francs) la rend accessible à tous. La voiture est équipée de suspensions à quatre demi-ressorts à effet d’auto-amortisseur. Elle dispose d’une puissance de 11 cv à 2100 tr/min et peut atteindre une vitesse maximale de 60 km/h. Une variante surnommée “la Trèfle” est également produite, offrant une place supplémentaire placée à l’arrière et centrée. La 5HP Citroën est également proposée en version cabriolet deux places.
Les trois modèles sont disponibles en trois couleurs au choix : bleu canon, havane et rouge excelsior, avec des garnitures assorties. Aujourd’hui, on compte 24 modèles à travers l’Europe, 100 ans plus tard.
Renault, à l’ère de l’industrialisation
Après la guerre, Renault révolutionne son approche de l’automobile en passant à la production en série. Pour cela, Renault installe de vastes ateliers de montage à la chaîne au cœur de l’île Seguin. La 12 cv Type JM de 1921 est un modèle fiable qui évoluera au fil des ans. Elle est équipée d’un moteur plus léger et plus puissant que la 10 cv, est plus compacte et reçoit une nouvelle suspension arrière.
La 40 cv Type Jv est un modèle de prestige de la marque. Reine des années folles, cette voiture est adoptée par la présidence de la République. Elle connaît plusieurs évolutions, notamment avec un capot effilé en 1922, et sera remplacée en 1928 par la Reinastella. Cette dernière est dotée d’un moteur de huit cylindres et a un radiateur placé à l’avant du capot, lui donnant une allure élégante de voiture de grand luxe. La Reinastella peut facilement atteindre les 130 km/h et offre un confort et une sécurité supérieurs à ceux des meilleurs trains de grand luxe.
Les autres marques emblématiques de l’époque
D’autres marques ont également marqué l’automobile dans les années folles. Peugeot, malgré la concurrence de Citroën, a développé la Peugeot 201 à partir de 1929, une petite voiture abordable qui a connu un grand succès commercial. Salmson, connue à l’origine pour ses moteurs d’avion, s’est tournée vers la production de véhicules légers et de cyclecars dans les années 1920. Bugatti a également marqué cette période avec des voitures sportives légendaires comme la Type 35, tandis que Bentley a brillé avec des voitures de luxe et de sport.
Les années folles ont été une époque passionnante pour l’automobile, marquée par l’innovation, la compétition et le luxe. Les voitures de cette époque ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de l’automobile, et certaines sont encore prisées par les collectionneurs aujourd’hui.
Crédit photos : Bibliothèque nationale de France, Renault, Bugatti, Citroën, Fiat