Les Arts en exil

Les Arts en exil

Après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement français a ordonné l’internement des Allemands et des Autrichiens vivant en France. Beaucoup d’entre eux avaient fui l’Allemagne nazie en raison de persécutions racistes ou politiques pour trouver refuge dans leur pays voisin, où ils étaient maintenant considérés comme des “étrangers ennemis”.

La plupart des camps d’internement étaient provisoires, comme les briqueteries de Les Milles près d’Aix-en-Provence. Après le déclenchement de la guerre, plus de 1 500 internés y ont été maintenus dans des conditions sanitaires insuffisantes et avec des approvisionnements insuffisants. Les conditions d’hygiène y étaient catastrophiques. Les prisonniers comprenaient également des artistes célèbres tels que les écrivains Lion Feuchtwanger, Walter Hasenclever, Alfred Kantorowicz et Golo Mann, ainsi que les peintres Max Ernst et Hans Bellmer. Presque tous les internés ont été libérés au début de 1940, mais lorsqu’une fois encore l’armée allemande a attaqué la France, les prisonniers ont été ramenés à Les Milles. Jusqu’à sa fermeture à la fin de l’automne 1942, environ 10 000 personnes de 27 pays y ont été gardées.

Les mesures de construction n’ont apporté que peu d’améliorations aux conditions de vie. Les internés ont essayé d’égayer leurs jours moroses en organisant des événements culturels. Un atelier a été mis en place pour les 40 peintres présents et ils ont décoré les murs de la cantine des gardes avec des fresques réalisées ensemble.

Les Milles était le seul camp de transit en France et les prisonniers munis des papiers requis étaient autorisés à quitter le pays. En mars 1941, un bureau de l’organisation juive de réfugiés HICEM a été ouvert dans les briqueteries et certains ont réussi, avec l’aide d’organisations d’aide américaines comme l’Emergency Rescue Committee, à se rendre aux États-Unis. Le camp a été bouclé en août 1942, car le régime de Vichy, qui collaborait avec l’Allemagne, avait accepté de déporter les internés juifs sans papiers français. Environ 2 000 enfants, femmes et hommes ont été emmenés de force de Les Milles via le camp de transit de Drancy à Paris jusqu’au camp d’extermination d’Auschwitz.

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Pour aller plus loin:

Obschernitzki, Doris: Letzte Hoffnung – Ausreise. Die Ziegelei von Les Milles 1939-1942. Vom Lager für unerwünschte Ausländer zum Deportationszentrum. Teetz: Hentrich und Hentrich 1999

Gausmann, Angelika: Deutschsprachige bildende Künstler im Internierungs- und Deportationslager Les Milles von 1939 bis 1942. Paderborn: Möllmann 1997