Avec l’essor fulgurant du marché des voitures électriques, les compagnies d’assurance font face à de nouveaux défis.
L’adaptation des tarifs aux conducteurs grâce aux données de sécurité
Tesla vient d’annoncer que sa division assurance prendra en compte les données de son Safety Score pour ajuster les tarifs en fonction du comportement des conducteurs. Cette pratique n’est pas révolutionnaire, d’autres assureurs le font déjà, mais l’annonce a suscité des réactions chez ceux qui sont préoccupés par la protection de leur vie privée. D’autres y voient une opportunité de réduire leur prime d’assurance en récompense d’une conduite vertueuse. Cependant, la définition précise d’une “conduite vertueuse” et la capacité d’un algorithme à l’évaluer restent à déterminer.
Les défis inédits des assureurs
L’émergence de l’électromobilité pose de nouveaux défis aux assureurs. La possibilité de recharger les voitures électriques à domicile peut poser des problèmes d’infrastructure privée. Une recharge effectuée sur une prise domestique non conforme aux normes peut réserver quelques surprises. De plus, l’utilisation d’une prise P17 pour la recharge à domicile soulève certaines interrogations. Enfin, bien que rarissimes, les cas de combustion spontanée des batteries peuvent causer des dégâts considérables. Ces différents scénarios inciteront les assureurs à ajuster leurs tarifs, notamment si les pompiers se montrent réticents à intervenir en raison des risques spécifiques liés à l’incendie d’une batterie de voiture électrique.
La conduite autonome est un autre aspect étroitement lié au développement de l’électromobilité. Qui est responsable en cas d’accident causé par un comportement autonome de la voiture ? Les propriétaires de voitures équipées de la conduite autonome de niveau 2 ont déjà pu expérimenter les limites de cette technologie. En cas d’accident provoqué par un freinage fantôme ou un refus de changement de voie non justifié, il reste encore à déterminer qui est responsable. Cependant, les voitures dotées de systèmes de conduite autonome sont considérablement plus sûres et peuvent réduire jusqu’à 82% le nombre d’accidents. Malgré cela, cela ne garantit pas que les primes d’assurance diminueront, car les assureurs peuvent mettre en avant des arguments tels que le coût des pièces détachées, la complexité de la manipulation de certains éléments, ainsi que les dangers potentiels de l’intervention sur un véhicule électrifié.
La connectivité des voitures pose également des questions. Les voitures électriques, en particulier, sont truffées d’électronique et sont souvent connectées à un réseau. Cette connectivité ouvre la porte à des failles de sécurité. Quelle sera la couverture d’assurance pour un véhicule exposé à des risques de piratage ? En revanche, les voitures actuelles deviennent de plus en plus difficiles à voler en raison de la technologie embarquée, ce qui pourrait entraîner une réduction des primes d’assurance dans ce domaine.
Les compagnies d’assurance doivent donc s’adapter à cette nouvelle ère de l’électromobilité. Tout comme la nature, elles ont horreur du vide, notamment sur le plan juridique et tarifaire.