La voiture électrique est en plein essor et suscite des débats passionnés. Alors, pour ou contre? Nous avons sondé 10 personnes indépendantes de l’industrie automobile pour connaître leur opinion sur la question. Les réponses sont tranchées, mais toutes reconnaissent que la voiture électrique représente l’avenir de l’automobile à long terme. Cependant, certaines interrogations persistent et remettent en cause cette orientation récente prise par les constructeurs. Alors, faisons le point sur les avantages et les inconvénients de la voiture électrique.
Pourquoi être pour?
Une énergie renouvelable et durable
Sylvain Castonguay, directeur technique du Centre national du transport avancé, soutient que la voiture électrique permet de se libérer de la dépendance au pétrole et d’exploiter une énergie renouvelable dans nos déplacements. Selon lui, la technologie lithium-ion promet des avancées significatives en termes d’autonomie.
Michel Gou, professeur associé en génie mécanique à l’École polytechnique de Montréal, est convaincu que la voiture électrique contribue à réduire la pollution et que son existence se justifie face à l’épuisement des ressources pétrolières. Il estime toutefois qu’il reste des progrès à réaliser pour les rendre accessibles à tous.
Un meilleur avenir pour l’environnement
Germain Ferrer, chauffeur de taxi hybride, admet que l’autonomie est un frein majeur pour les voitures électriques. Cependant, il est convaincu que cela va s’améliorer avec le temps. Il est favorable à la voiture électrique si l’autonomie peut dépasser ou approcher les 300 km.
Kim Cornelissen, consultante en développement régional et international, souligne que la stratégie optimale est de miser à 100% sur l’électrique pour le Québec. Elle met néanmoins en garde contre le risque que la voiture électrique devienne une deuxième ou troisième voiture en raison de son coût élevé.
George Iny, président de l’Association pour la protection des automobilistes, estime que dans les 10 prochaines années, les moteurs à combustion améliorée et les hybrides resteront les options les plus populaires. Il croit fermement à l’avenir des voitures électriques, mais pense qu’il faudra du temps pour qu’elles deviennent majoritaires sur les routes.
Pourquoi être contre?
La nécessité d’une approche globale
Pierre-Olivier Pineau, spécialiste en politique énergétique, soutient que la voiture électrique ne résout pas tous les problèmes liés à notre consommation énergétique. Il estime que le développement des infrastructures de recharge est coûteux et qu’il faut prioriser une mobilité économique et efficace.
Daniel Breton, président du mouvement citoyen écologiste Maîtres chez nous 21e siècle, considère que la voiture électrique n’est qu’une partie de la solution pour réduire les gaz à effet de serre. Il prône un changement de paradigme en matière de transport individuel énergivore.
Patrick Carpentier, ancien pilote automobile, émet des doutes quant aux effets à long terme de la voiture électrique. Il interpelle notamment sur la gestion des batteries usagées et l’impact sur la demande en électricité si tout le monde se branche au réseau.
Pierre Langlois, auteur, physicien et consultant, estime que l’autonomie réduite, le coût élevé et la rentabilité inadéquate de la voiture électrique en font une option peu intéressante. Selon lui, les véhicules hybrides branchables sont plus abordables et nécessitent moins d’infrastructures de recharge.
Jean-Luc Fihey, directeur du département de génie mécanique de l’ETS, souligne que la transition vers la voiture électrique doit se faire progressivement. Il considère l’hybride et l’hybride branchable comme des étapes préalables avant d’opter pour le tout électrique.
En conclusion, il est clair que la voiture électrique divise les opinions. Si certains y voient une solution durable pour l’environnement, d’autres estiment qu’il est encore trop tôt pour se passer des véhicules hybrides. L’avenir nous dira où se situe la vérité.
Photos: La Presse Auto/MonVolant
