Si les taux de crédit immobilier ne cessent de grimper, une nouvelle problématique vient s’ajouter à l’accès à la propriété : la rareté des offres bancaires.
En effet, le marché est actuellement confronté à une pénurie d’offres de prêts bancaires. En réalité, les banques ne prêtent quasiment plus, comme l’explique Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux : “Les taux de crédit immobilier s’élèvent en moyenne à 3,37% sur 15 ans, 3,40% sur 20 ans et 3,65% sur 25 ans. Cependant, ces barèmes sont trompeurs car de nombreuses banques ne les appliquent plus. Elles réservent leurs accords de prêts à une poignée de clients triés sur le volet, qui grâce à leur épargne compense la faible rentabilité des prêts immobiliers.”
Face à des taux d’emprunt en hausse, les banques sont démunies
Ce contexte difficile n’est pas de la responsabilité des banques. En effet, la hausse des taux d’emprunt bancaire est directement liée à l’augmentation des taux d’emprunt auxquels les banques elles-mêmes font face. En 18 mois, ces taux sont passés de 0,30% à 3% (OAT 10 ans). Par conséquent, si les banques empruntent à 3%, elles ne peuvent pas prêter à 3,50%, ce qui rend l’activité peu rentable.
Malgré la situation difficile, la hausse des taux pourrait favoriser les crédits immobiliers
Paradoxalement, la poursuite de la hausse des taux est une bonne nouvelle pour les Français, dans le contexte actuel. En effet, si le taux de référence des particuliers atteint par exemple 4% sur 20 ans, les banques seront davantage enclines à leur accorder des prêts, car ce taux plus élevé leur permettra de générer une marge plus intéressante, compensant ainsi leurs propres coûts de crédit. La capacité d’emprunt des Français sera certes réduite, mais ils auront plus de chances d’obtenir un prêt. Entre un crédit plus cher et l’impossibilité d’obtenir un prêt, le choix est vite fait, souligne Maël Bernier.
Ainsi, la hausse des taux est inévitable pour que les banques retrouvent leur rentabilité, ce qui offrira aux Français de nouvelles possibilités de financement.
La baisse des prix ne compensera pas la hausse des taux à venir
Certains verront dans cette hausse des taux une raison de renoncement ou de modification de leur projet immobilier. Il est donc inutile d’attendre pour concrétiser un projet qui serait finançable aujourd’hui, car une éventuelle baisse des prix ne compensera pas la hausse des taux à venir.
Source : Meilleurtaux