Les batteries de voitures électriques : des fausses informations à démystifier

Les batteries de voitures électriques : des fausses informations à démystifier

Les voitures électriques sont devenues un sujet de débat majeur depuis que les 27 pays membres de l’Union européenne ont décidé de mettre fin à la vente des voitures neuves fonctionnant à l’essence d’ici 2035. Cette décision a suscité de nombreuses critiques et de fausses informations ont commencé à circuler sur les réseaux sociaux. Parmi elles, une affirmation est largement partagée sur Facebook : la fabrication d’une batterie de voiture électrique nécessiterait le déplacement, le traitement et l’utilisation de 225 tonnes de matières premières. Mais est-ce vraiment le cas ?

Une information erronée sur la fabrication des batteries

Selon Olivier Vidal, directeur de recherche au CNRS, les chiffres mentionnés dans cette affirmation sont tout simplement faux. Pour une batterie de 320 kg, comme celle utilisée dans la Renault Zoé par exemple, il est estimé qu’il faut environ 25 tonnes de minerai, soit dix fois moins que ce qui est annoncé. Le Bureau de recherches géologiques et minières a également indiqué, lors d’un fact-checking réalisé par l’AFP, que ce chiffre était proche de 21 tonnes.

De plus, il convient de noter que le poids d’une batterie de voiture électrique se situe généralement entre 250 kg et 300 kg. Les modèles de voitures plus puissantes, comme les Tesla, ont des batteries plus lourdes, allant de 430 kg à 600 kg. Ainsi, une batterie de 450 kg, telle que mentionnée dans l’affirmation, est considérée comme l’une des plus énergivores.

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Le véhicule électrique, moins polluant que le thermique

Il est important de souligner que même en prenant en compte tous les aspects environnementaux liés au cycle de vie d’un véhicule électrique, il pollue trois à cinq fois moins qu’un véhicule thermique. C’est ce que souligne Pierre Lefaivle, responsable des transports au sein du Réseau Action Climat. Selon lui, il existe un outil permettant de comparer les émissions de CO2 entre les véhicules thermiques et électriques, développé par l’Association Transports et Environnement.

L’importance du mix énergétique

Il est évident qu’à l’heure actuelle, la fabrication d’un véhicule électrique nécessite deux fois plus d’énergie que celle d’un véhicule thermique, principalement en raison de la batterie. Cependant, ce surcoût est récupéré après avoir parcouru environ 80 000 kilomètres. Il est donc essentiel de prendre en compte le mix énergétique d’un pays dans cette équation. Le développement de l’électromobilité n’est pas pertinent dans un pays où l’électricité est produite à partir du charbon.

La mobilité de demain : réduire le parc automobile et améliorer l’éthique

Il est clair que les véhicules électriques ne sont pas la solution parfaite. Selon Pierre Leflaive, du Réseau Action Climat, il est important de se poser des questions sur la sobriété et l’amélioration de l’impact écologique et social des véhicules électriques, notamment en ce qui concerne l’extraction des métaux rares. Il est également crucial de réfléchir à l’avenir de la mobilité et de remettre en question le modèle actuel, en réduisant le parc automobile et en assurant des approvisionnements éthiques en matières premières.

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En conclusion, il est essentiel de démystifier les fausses informations qui circulent sur les véhicules électriques. Ils ne sont peut-être pas parfaits, mais ils représentent une alternative plus écologique aux voitures thermiques. Leur impact environnemental est nettement inférieur et leur développement doit être accompagné de politiques favorisant l’éthique et la durabilité.