Les batteries des voitures électriques en Europe : une montée en puissance progressive vers l’autonomie

Les batteries des voitures électriques en Europe : une montée en puissance progressive vers l’autonomie

Les batteries des voitures électriques sont un élément crucial pour l’autonomie et représentent une part importante de la valeur des véhicules. Jusqu’à présent, la majorité des batteries étaient fabriquées en Asie, notamment en Chine, en Corée du Sud et au Japon. Cependant, l’Europe est en train de changer la donne.

L’émergence de l’Europe sur le marché des batteries

La Commission européenne a récemment fixé un objectif ambitieux en proposant d’interdire la vente des voitures à essence et diesel d’ici 2035. Cette mesure a stimulé la production de batteries en Europe, avec 38 projets d’usines de batteries actuellement prévus pour un total de 1 000 gigawattheures (GWh) de capacité de production annuelle. De plus, près de 40 milliards d’euros ont été investis dans ces projets, selon l’ONG Transport & Environnement.

Parmi les acteurs majeurs de cette évolution, la licorne suédoise Northvolt prévoit d’atteindre une capacité de production de 150 GWh en Europe d’ici 2030. Les constructeurs automobiles, conscients de l’avenir électrique qui se profile, se positionnent également sur ce marché en expansion.

Les constructeurs automobiles européens s’engagent

Daimler, fabricant des Smart et des Mercedes, prévoit l’ouverture de huit usines de cellules de batteries dans le monde pour couvrir ses besoins. Volkswagen a quant à lui investi dans Northvolt pour monter une usine en Suède et travaille sur l’ouverture de cinq autres usines en Espagne et en Allemagne. Stellantis a annoncé trois usines en France, en Allemagne et en Italie, avec deux autres usines prévues en Europe et en Amérique du Nord d’ici 2030. Tesla, de son côté, ouvrira sa première usine européenne près de Berlin d’ici la fin de l’année 2021, avec une capacité de production prévue de 250 GWh d’ici 2030. Les fournisseurs asiatiques ne sont pas en reste, avec des partenariats entre Envision AESC (Chine) et Nissan et Renault pour de nouvelles usines de batteries au Royaume-Uni et en France, ainsi que des usines de LG Chem et SKI (Corée du Sud) en Pologne et en Hongrie, et un site de CATL (Chine) en Allemagne.

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Défis et opportunités pour l’Europe

Si la demande de batteries est en constante augmentation, les constructeurs automobiles doivent faire face à un défi majeur : briser l’oligopole des fabricants de batteries. En effet, l’accès aux matériaux nécessaires pour la fabrication des cellules (anode, cathode) est crucial pour le prix et la disponibilité des batteries. Dans cette optique, les partenariats sont essentiels pour réussir cette transition, car tout le monde n’a pas les moyens financiers de le faire seul.

L’Europe bénéficie du soutien des pouvoirs publics dans ses efforts pour se positionner dans l’industrie automobile du futur. Cependant, la concurrence asiatique et américaine reste forte, et il est nécessaire pour l’Europe de développer des usines moins polluantes afin de se démarquer de ses concurrents. Une nouvelle norme est en cours de discussion pour imposer un approvisionnement responsable en matières premières et un recyclage optimal des batteries.

Le besoin en lithium et cobalt

Pour développer la prochaine génération de batteries et réduire sa dépendance à la technologie lithium-ion, l’Europe a lancé un projet de recherche financé à hauteur de 2,9 milliards d’euros. Ces usines de batteries pourraient créer jusqu’à 800 000 emplois sur le continent, mais il sera nécessaire de former rapidement des salariés qualifiés.

Les besoins en lithium devraient être multipliés par 18 d’ici 2030, selon la Commission européenne, et l’industrie aura également besoin de cinq fois plus de cobalt. Heureusement, l’Europe dispose de vastes gisements de lithium sur son territoire, notamment en Tchéquie et en Allemagne. Cependant, pour garantir un approvisionnement sûr et éviter toute menace commerciale ou politique, il est essentiel pour l’Europe de développer des accords d’approvisionnement avec des pays riches en ressources, ayant une diplomatie favorable et des infrastructures solides, tels que l’Australie, le Canada, le Brésil ou le Chili.

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En conclusion, l’Europe est en train de monter en puissance dans la production de batteries pour voitures électriques. Avec de nombreux projets d’usines en cours et des investissements massifs, l’Europe cherche à briser la domination asiatique sur le marché des batteries. Toutefois, des défis restent à relever, notamment en termes d’approvisionnement en matières premières et de concurrence mondiale. L’avenir de la mobilité électrique en Europe dépendra de la capacité à surmonter ces défis et à consolider sa position dans l’industrie automobile du futur.