Les belles américaines à Cuba : témoins d’une époque révolue

Les belles américaines à Cuba : témoins d’une époque révolue

À Cuba, les rutilantes berlines américaines des années 50, autrefois omniprésentes dans le paysage urbain, pourraient bientôt disparaître. En effet, avec le rapprochement entre Cuba et les États-Unis, ces voitures emblématiques risquent de vivre leurs dernières heures. Aujourd’hui, elles font le bonheur des touristes et sont utilisées pour des mariages ou des fêtes traditionnelles. Certaines servent également de taxis individuels ou collectifs, tandis que d’autres sont tout simplement utilisées comme moyen de transport familial. On estime qu’il y a environ 70 000 de ces voitures, surnommées “almendrones” par les Cubains en raison de leur forme bombée.

La survie d’une époque

Ces voitures ont traversé les époques et doivent leur survie à la virtuosité des mécaniciens locaux, mais aussi à l’embargo américain et à la politique des autorités cubaines qui ont limité le renouvellement du parc automobile. Pendant de nombreuses années, la vente et l’achat de véhicules étaient interdits à Cuba, mais depuis trois ans, cela est autorisé pour les Cubains. Cependant, la levée de l’embargo pourrait susciter l’intérêt des amateurs du monde entier qui souhaiteraient posséder une de ces voitures témoins d’une époque mythique où Cuba oscillait entre sulfureux et glamour.

Une valeur inestimable

Pour de nombreux Cubains, ces voitures ont une valeur bien plus grande que leur simple aspect esthétique. Elles représentent un véritable g gagne-pain et sont souvent la principale source de revenus pour les propriétaires. Aramis Carmona, un mécanicien amateur, affirme qu’il faudrait le payer très cher pour qu’il vende sa Chevrolet de 1953. Il explique que c’est elle qui le nourrit et qu’il préfère acheter de l’huile de moteur plutôt que de l’huile alimentaire, car il sait que cela permettra de nourrir sa famille. Pour certains Cubains, ces voitures sont bien plus qu’un simple moyen de transport, elles sont symboles de résilience et de débrouillardise.

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Un patrimoine automobile vivant

Malgré les années qui passent, ces “almendrones” sont constamment entretenues et réparées par des mécaniciens de génie qui leur donnent une seconde vie. Sous leur capot, on trouve rarement des pièces d’origine, mais plutôt des pièces recyclées provenant de différentes marques et modèles de voitures. Ces véhicules sont devenus une véritable attraction touristique, si bien que le célèbre architecte britannique Norman Foster a décidé de leur consacrer un livre intitulé “Habana autos & architecture”. Il établit ainsi un lien étroit entre l’histoire de l’île et ces voitures qui ont su traverser les époques.

Un voyage dans le temps

Pour les touristes qui visitent La Havane, offrir une balade à bord de l’une de ces voitures est une véritable expérience. Pour environ 25 dollars de l’heure, ils peuvent se plonger dans l’atmosphère d’une époque révolue et faire un voyage dans le temps. La Buick Super Dynaflow de Ruben Hernandez, par exemple, est un véritable trésor familial. Confisquée par le régime après la révolution, cette voiture est devenue la seule richesse de son fils cadet, William Hernandez. Aujourd’hui, il l’expose sur les places fréquentées par les touristes, offrant ainsi à chacun la possibilité de faire un saut dans le passé.

Dans les années à venir, ces belles américaines pourraient progressivement disparaître des rues de Cuba. Alors, si vous avez l’opportunité de visiter ce pays, n’hésitez pas à embarquer à bord de l’une de ces merveilles d’un autre temps et à faire un voyage inoubliable dans l’histoire automobile de Cuba.

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