Et si chaque jour, lors de votre trajet entre votre domicile et votre travail, vous pouviez contribuer à réduire les émissions de CO2 et ainsi ralentir les effets du changement climatique ? Voilà la promesse de la voiture électrique. Alors que ce marché est en plein essor depuis 2015, Lionel a décidé de sauter le pas.
Ce résident de La Ciotat se rend quotidiennement à Marseille pour son travail. Il y a quelques mois, il a voulu, lui aussi, faire un geste pour la planète en abandonnant définitivement son véhicule thermique au profit d’un véhicule électrique. Un geste écologique qui aurait été fort, car selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), une voiture électrique a un impact carbone deux à trois fois inférieur à celui d’un véhicule thermique sur l’ensemble de sa durée de vie. Cependant, pour cela, il faut qu’il y ait des bornes de recharge en état de marche, ce qui est loin d’être le cas en centre-ville.
Un réseau public défaillant
“Au centre-ville, il n’y a que quatre bornes publiques permettant de charger huit véhicules. Cependant, depuis deux mois, elles sont presque constamment en panne”, soupire Lionel. Au cœur de La Ciotat, il y a 18 emplacements de recharge disponibles. Mais les seules qui fonctionnent sont situées dans des parkings souterrains, ce qui signifie que les utilisateurs doivent payer non seulement la recharge, mais aussi leur stationnement. “Je n’ai pas le choix, je suis obligé de remonter jusqu’aux bornes privées du Lidl avec ma trottinette dans le coffre, de retourner chez moi durant les trois heures de charge, puis de remonter les récupérer. De plus, mon véhicule a une autonomie limitée, donc je dois faire cette opération tous les deux jours”, explique Lionel, qui vit en appartement et n’a pas la possibilité de charger son véhicule chez lui. “On se demande s’il y a vraiment une volonté de nous inciter à réduire nos émissions. C’est un véritable frein à l’attrait touristique”, ajoute-t-il.
Et il n’a pas tort. À quelques mètres du littoral, deux touristes allemandes sont également confrontées aux mêmes difficultés, à tel point qu’elles regrettent leur choix écologique. “Nous voulions être écoresponsables pour notre road trip, mais c’est tellement compliqué, nous sommes perdues. Honnêtement, la prochaine fois, nous prendrons une voiture thermique”, expliquent les deux trentenaires. Lionel a contacté à plusieurs reprises la Métropole Aix-Marseille Provence, qui gère plus de 260 bornes de recharge LaRecharge sur son territoire, mais il n’a pas obtenu de résultat. Car malgré “les autocollants et le logo, ces bornes sont gérées par la Ville”, précise la Métropole, qui a d’ailleurs demandé leur retrait. Selon elle, “la semaine dernière, au moins 6 bornes sur 10 étaient hors service”. De son côté, la Ville pointe du doigt un système datant d’une expérimentation de bornes gratuites en 2019. Or, “avec le Covid et la guerre en Ukraine, la gratuité n’a pas pu être maintenue”, précise la mairie. Fin juillet, le contrat conclu avec Bouygues a pris fin et la Ville devrait bientôt lancer un nouvel appel d’offres qui sera effectif d’ici… deux à quatre mois. “Nous faisons un geste pour la planète qui n’est pas récompensé. Il ne faudra pas se plaindre si les gens ne changent pas leurs habitudes”, conclut Lionel. Encore quelques mois de galère en perspective.
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