Qui n’a jamais rêvé de parcourir la Bretagne en camping-car ? Pour Maryvonne et Michel, originaires du Pas-de-Calais, ce rêve est devenu réalité. Cependant, la réalité est parfois moins réjouissante. Ils rencontrent des difficultés pour trouver des endroits où stationner : “on nous interdit tout, s’énerve la retraitée. Chaque fois on a trouvé des problèmes.” Et à Crozon, cet été, les obstacles se multiplient.
Des restrictions frustrantes
Michel témoigne : “Ça me gonfle, on nous met des bâtons dans les roues partout où on va. Y’a des parkings mais ils sont limités à 2m10, on ne peut pas rentrer. Ou bien il faut aller dans les parkings payants. La nuit d’avant, on est allés sur un parking autorisé mais on devait quitter les lieux à 2 heures du matin, c’est pas normal.” Pierre-Yves Baraër, photographe et camping-cariste installé sur la commune, membre de l’Union des usagers des plages de Crozon, déplore ces restrictions. Selon lui, elles rendent difficile le stationnement des vacanciers, en particulier le long du littoral. “C’est totalement injuste, disproportionné et irréfléchi parce qu’on s’aperçoit qu’il n’y a aucune concertation. Crozon est extrêmement connu, les gens viennent de toute l’Europe. On ne peut pas à la fois dire ‘les camping-cars sont les bienvenus’ et faire tout ce qu’on peut pour leur pourrir la vie.”
Les autorités se défendent
Face à la grogne des camping-caristes, le maire de Crozon, Patrick Berthelot, tient à préciser que la liberté de ces véhicules est préservée. Il existe des aires gratuites à Saint-Hernot, au Cap de la Chèvre et au centre-bourg qui permettent aux camping-cars d’être très libres sur le territoire de la commune. “Nous considérons que les camping-cars participent à l’économie touristique. Ils sont les bienvenus”, assure-t-il. Toutefois, il admet qu’il était nécessaire de réguler cette situation. “C’est simplement une question de sécurité. Notre territoire n’est pas prévu pour que des véhicules de cette gamme circulent partout. Nous n’avons rien contre les camping-cars. Et je pense qu’il y va de leur image. S’ils ne comprennent pas qu’on les accueille mais qu’il y a quelques petites règles supplémentaires, alors un jour ou l’autre on sera obligé d’être beaucoup plus drastique.”
Des solutions alternatives
Thierry, un vacancier d’Eure-et-Loir, adepte du camping-car depuis 20 ans, comprend la nécessité de respecter certaines règles. Il préfère ainsi payer un peu plus cher pour séjourner dans les campings et éviter ainsi la recherche quotidienne d’un parking. “Et quand je veux du sauvage, je ne vais pas en France, je vais à l’étranger. En Norvège, tout est gratuit, on se gare où on veut. Même en Corse on peut faire du sauvage, c’est vraiment très bien. En Bretagne on peut, mais dans les terres. Faut pas s’aventurer sur le littoral.”
Il est regrettable de constater que les camping-caristes rencontrent des difficultés à trouver des endroits où stationner à Crozon. Alors que la commune se présente comme accueillante envers ces touristes, il semble que certaines mesures restrictives nuisent à leur expérience. Espérons que des solutions plus adaptées puissent être trouvées afin que chacun puisse profiter pleinement de la beauté de la Bretagne en camping-car.