Grâce à leurs extensions sur les côtés, certains camping-cars disposent de près de 50 mètres carrés de surface de vie.
Une centaine de ces camping-cars géants, qui nécessitent un permis poids lourd pour être conduits, arrivent de toute la France, de Suisse, de Belgique et d’Espagne. Pendant trois jours, les curieux pourront venir admirer de près ces appartements sur roues que certains propriétaires seront ravis de faire visiter.
« C’est un peu étrange, mais nous aimons bien que les gens visitent notre chez-nous, même s’il faut faire le ménage après », sourit Jean-Luc Vinqueur, le sympathique vice-président du club. « Ceux qui ne souhaitent pas de visite ou qui ne sont pas disponibles le précisent avec une pancarte ‘pas de visite’ ». Derrière sa moustache et sous son chapeau de cow-boy, cet ancien chauffeur poids lourd aide à garer ces “motorhomes” longs d’au moins 12 mètres. « Ça prend de la place, une maison à moteur… »
Comme lui, 80 % des propriétaires sont d’anciens chauffeurs poids lourd. En retraite, ils n’ont pas voulu abandonner le volant ni la route. Pour un camping-car d’occasion, il faut compter environ 80 000 euros, mais les prix peuvent rapidement atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros. « Nous ne sommes pas pour la plupart des gens fortunés. Certains ont tout vendu pour faire ce choix de vie. »
On y rencontre aussi un plombier qui a toujours fait du camping-car. « J’ai commencé petit, avec un van aménagé. Et puis avec le temps, nous avons opté pour des véhicules de plus en plus gros. » À l’intérieur, on retrouve tout le confort d’un appartement moderne, sans grand rapport avec le camping. Certains, avec leurs extensions sur les côtés, les “slides out”, disposent de près de 50 mètres carrés.
Liberté
Le confort, oui. Mais c’est surtout la liberté de partir pendant des mois à la découverte de la France et de l’Europe qui rassemble ces routiers d’un autre genre. « Nous ne pouvons pas nous garer où nous voulons, mais nous avons tous une petite voiture sur remorque ou une moto », explique Jean-Luc Vinqueur. Certains ont même un petit garage intégré à l’arrière du camping-car.
« Pour moi, c’est la passion du camion qui m’anime et la liberté d’aller partout », confie Pascal Derriennic, le président du club. « D’autres ont décidé de tout vendre pour vivre à plein temps dans leur motorhome. On les appelle les ‘full timer’. C’est une autre façon de vivre librement, sans avoir à payer des impôts. » L’un d’entre eux partira de Mazères dès mardi en direction du Cap Nord, en Norvège, au-delà du cercle polaire.