Les camps de redressement encadrés par l’armée : une idée à la fois séduisante et dangereuse

Les camps de redressement encadrés par l’armée : une idée à la fois séduisante et dangereuse

camp de redressement france

La proposition de Gérald Darmanin d’enfermer les jeunes délinquants dans des camps de redressement, encadrés par l’armée, a suscité de nombreuses réactions. Si cette idée peut sembler attrayante à première vue, elle soulève des questions importantes.

Une fascination pour les militaires

Les politiques ont toujours été fascinés par les militaires, admirant leur engagement et leur force de caractère. Cependant, cette admiration est souvent teintée de mépris, les reléguant au rôle d’exécutants techniques sans voix au chapitre. Les politiciens semblent également avoir du mal à comprendre le véritable sens du service militaire, qui est avant tout de protéger la nation, et non de surveiller de jeunes délinquants.

Une idée impraticable

L’idée de confier aux soldats français la tâche de gérer des jeunes délinquants semble absurde. Comment imaginer des militaires, de retour d’opération, contraints de faire faire de la randonnée à des petits délinquants abrutis par la drogue, ou d’enseigner des valeurs aux détenus sans aucun moyen de coercition ? Les soldats de l’opération Sentinelle sont déjà sollicités pour des tâches de police, alors que ce n’est pas leur rôle premier.

Les soldats comme éducateurs

Il est vrai que l’armée joue déjà un rôle éducatif pour certains jeunes. En tant que deuxième employeur de jeunes en France, elle forme des individus dont d’autres secteurs ne veulent pas. Les soldats sont déjà chargés d’éduquer des jeunes majeurs issus de milieux défavorisés, dont le parcours scolaire est chaotique. La différence réside dans le fait que ces jeunes ont choisi de changer de vie en rejoignant l’armée.

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Une tentative de pallier l’échec de l’éducation

L’éducation était autrefois assurée par quatre piliers : la famille, l’école, l’église et l’armée. Aujourd’hui, ces piliers se sont affaiblis. Face à cet échec, l’État tente de jouer le rôle d’un éducateur bienveillant. Parfois, cette bienveillance se traduit par des mesures coercitives délicates à assumer. Pour pallier ce manque de fermeté, l’idée d’envoyer l’armée est souvent évoquée. Mais est-ce réellement la solution ? Ne devrions-nous pas plutôt envisager d’autres leviers, tels que la suspension des allocations, l’expulsion des délinquants étrangers, la mise en place de peines planchers, ou la construction de nouvelles prisons ?

Il est temps de réfléchir sérieusement à ces questions. Les camps de redressement encadrés par l’armée semblent attrayants, mais ils pourraient créer plus de problèmes qu’ils n’en résolvent. Il est important de trouver des solutions durables et efficaces pour répondre aux défis de la délinquance juvénile.