Aux premières lueurs du jour à Murdochville, une ville minière située à plus de 500 mètres d’altitude dans la région des monts Chic-Chocs, le thermomètre de ma voiture indique -29 °C. Je me frotte les mains de satisfaction (et aussi pour les réchauffer). C’est la météo dont je rêvais afin de tester la voiture électrique dans des conditions hivernales difficiles. Et de vérifier si la baisse d’autonomie par temps froid, que les détracteurs de l’électrification des transports soulignent à grands traits, la rend inadaptée au climat québécois ou pas.
L’autonomie réduite par temps froid
Pendant mon voyage en Gaspésie, à l’exception d’une journée à Percé, la température n’a jamais dépassé les -20 °C en journée. J’ai affronté des tempêtes et des conditions routières difficiles. Le modèle de voiture électrique que j’ai utilisé, le Volkswagen ID.4 à traction intégrale, dispose d’une autonomie annoncée de 394 km selon le Guide de consommation de carburant de Ressources naturelles Canada. Cependant, par grand froid, je n’ai pu parcourir que 290 km sans devoir m’arrêter pour recharger la batterie, ce qui représente une baisse d’environ 25 % par rapport à l’autonomie annoncée.
Les progrès de la résistance au froid
Le froid affecte l’autonomie des véhicules électriques en augmentant la résistance interne de la batterie et en diminuant la tension. Cependant, d’année en année, la résistance au froid des véhicules électriques s’améliore. Certains modèles sont désormais équipés d’une pompe à chaleur qui réchauffe la batterie pendant la conduite, ce qui contribue à améliorer leur performance par temps froid.
L’importance de la conduite douce
La conduite par temps froid peut également influencer l’autonomie d’une voiture électrique. En roulant à grande vitesse sur une route enneigée, on consomme plus d’énergie que lorsqu’on roule doucement avec un vent favorable. Il est donc recommandé de rouler prudemment et d’adapter sa conduite aux conditions routières pour optimiser l’autonomie.
L’importance de la planification
Recharger une voiture électrique demande plus de temps et de planification par rapport à un simple plein d’essence. Il est nécessaire de coordonner la recharge avec les pauses repas et de trouver des bornes de recharge disponibles. Bien que le nombre de bornes de recharge rapide augmente rapidement, la plupart des recharges se font encore à domicile.
Confort et économies d’énergie
Malgré les défis de l’autonomie réduite en hiver, la conduite d’une voiture électrique présente des avantages. Par exemple, le chauffage et le dégivrage sont instantanés et efficaces dans une voiture électrique. De plus, les volants et les sièges chauffants consomment peu d’énergie, ce qui a une faible incidence sur l’autonomie de la batterie. Il est également possible de préchauffer le véhicule en le branchant pendant qu’il est encore connecté au réseau électrique, ce qui permet de préserver la batterie.
Coûts et perspectives d’avenir
Malgré les défis et les ajustements nécessaires, conduire une voiture électrique en hiver peut être économique. Durant mon voyage de 2 000 km en Gaspésie, mon coût en énergie s’est élevé à seulement 130,79 $. Un SUV à essence aurait coûté au moins 322 $ en essence pour le même trajet. De plus, les véhicules électriques continuent d’évoluer et de s’améliorer pour répondre aux besoins des conducteurs, notamment en termes d’autonomie et de résistance au froid.
En conclusion, la voiture électrique présente certains défis en hiver, tels que l’autonomie réduite par temps froid. Cependant, les avancées technologiques et les améliorations constantes permettent de rendre les véhicules électriques de plus en plus adaptés aux conditions hivernales. Avec une planification adéquate et une conduite prudente, la voiture électrique peut offrir une expérience de conduite satisfaisante et économique, même en hiver.