Les chenilles processionnaires, ces insectes dangereux pour les hommes et les animaux, sont de retour au printemps dans les jardins publics et privés. Mais d’où vient leur nom ? Quels sont les risques qu’elles représentent ? Et comment peut-on s’en débarrasser ? Dans cet article, nous vous dévoilons 5 faits essentiels à connaître sur ces nuisibles.
1° Dangereuses pour l’homme et l’animal
Les chenilles processionnaires se trouvent principalement sur les pins et les résineux. Elles posent un problème pour les végétaux car elles se nourrissent des aiguilles des pins. Toutefois, elles représentent également un réel danger pour l’homme et les animaux. En effet, elles possèdent de petits poils urticants sur leur dos, susceptibles de provoquer des réactions allergiques chez certaines personnes et certains animaux. Les chiens sont souvent victimes de ces poils urticants, entraînant des gonflements au niveau des muqueuses et de la langue. Ainsi, il est recommandé de limiter l’accès aux pins et aux résineux abritant des chenilles processionnaires, en particulier pour les enfants et les animaux. Frédéric Caray, chargé de mission Environnement à la FREDON Auvergne, précise : “Les réactions peuvent varier considérablement. Certaines personnes peuvent développer des dermatites, c’est-à-dire des rougeurs cutanées, tandis que d’autres peuvent aller jusqu’à l’œdème de Quincke ou le choc anaphylactique. Les symptômes peuvent être très divers.”
2° L’origine de leur nom
Les chenilles processionnaires tirent leur nom de la manière dont elles quittent leur nid pour se métamorphoser en papillon. Au printemps, elles se suivent en file indienne sur les troncs des arbres avant de se diriger vers le sol pour entamer leur transformation en papillon. Frédéric Caray explique : “Elles vont chercher à s’enfouir dans le sol, où elles feront leur nymphose, c’est-à-dire la transformation de l’état de chenille à l’état de papillon qui dure quelques mois.”
3° On les repère grâce à un nid
Tout comme les abeilles ou les guêpes, les chenilles processionnaires peuvent être repérées grâce à leur nid, un cocon de soie blanche. Les œufs sont pondus sur les aiguilles des conifères ou à proximité, sur les rameaux. Une fois écloses, les chenilles se réfugient dans ces nids, visibles dans les pins en automne et en hiver. Ces nids sont de gros cocons qu’elles tissent elles-mêmes pour s’abriter et se protéger du froid. Les chenilles y passent une grande partie de leur vie. Frédéric Caray précise : “Ce sont des constructions en forme de poire, tissées par les chenilles avec des fils de soie. Elles atteignent leur taille maximale pendant l’hiver. Les chenilles quittent parfois leur nid la nuit pour se nourrir.”
4° On peut s’en débarrasser soi-même
Frédéric Caray nous explique qu’il existe différentes méthodes pour se débarrasser de ces nuisibles. En automne, on peut supprimer les nids en coupant les branches infestées et les incinérer. Une autre méthode consiste à utiliser un écopiège, une sorte de collier que l’on installe autour du tronc de l’arbre. Sous ce collier, on fixe un tube de sortie et un sac rempli de terre et d’aiguilles. Lors de leur procession, les chenilles entrent dans le collier et tombent dans le sac, pensant qu’elles s’enfouissent dans le sol. Ensuite, on peut éliminer le sac. Ce système fonctionne très bien, il suffit de changer le sac d’une année à l’autre. Tout le monde peut utiliser cette méthode, à condition de faire preuve de prudence. On peut également favoriser la consommation des chenilles par leurs prédateurs naturels, les mésanges, ou utiliser des bactéries naturelles à injecter sur les branches infestées. Frédéric Caray ajoute : “Ces bactéries sont inoffensives pour l’homme et dégradent le tube digestif des chenilles, finissant par les tuer.” En été, on peut également utiliser un piège à phéromones pour attirer les mâles. Il est recommandé de se protéger les mains et le visage en portant des gants, un masque et des vêtements longs afin d’éviter tout contact avec les poils urticants. En cas de doute ou de risque d’allergie, il est préférable de faire appel à un professionnel de l’échenillage.
5° Déclaration en mairie
Bien que présentes depuis toujours sur notre territoire, les chenilles processionnaires sont originaires des régions méditerranéennes. En raison du réchauffement climatique, on les retrouve de plus en plus au nord ces dernières années. N’étant pas considérées comme une espèce exotique envahissante, elles ne font pas encore l’objet d’une réglementation nationale similaire à celle du frelon asiatique par exemple. Frédéric Caray précise : “Il arrive parfois que des arrêtés municipaux obligent à lutter contre cet insecte, mais il n’y a pas de dispositif de signalement prévu au niveau national.” Les particuliers sont donc invités à contacter leur mairie pour en savoir plus sur les démarches à suivre et les bonnes pratiques de gestion.
Maintenant que vous êtes informé sur les chenilles processionnaires, vous pouvez agir pour les éradiquer et prévenir les risques qu’elles représentent pour votre jardin et votre santé.