Les Chocapic : un aliment ultra-transformé recommandé par le Nutriscore

Les Chocapic : un aliment ultra-transformé recommandé par le Nutriscore

Nestlé vient de lancer une campagne marketing pour mettre en avant les Chocapic, ses célèbres céréales de petit déjeuner, qui ont obtenu un Nutri-score B. Influenceurs et journalistes sont invités à communiquer autour de cette nouvelle, avec même un jeu vidéo dédié.

Cependant, le Nutri-score n’est pas un indice fiable selon LaNutrition, car il ne prend pas en compte le degré de transformation des aliments. Les Chocapic sont un exemple emblématique de la façon dont cet indice peut être détourné au profit des industriels. En réalité, les Chocapic sont un aliment ultra-transformé, tout comme plus de 50% des produits de cette catégorie B.

Pourquoi les Chocapic obtiennent un Nutri-score B

La composition des Chocapic explique cette bonne note :

  • Farine de blé complet
  • Chocolat en poudre (sucre, cacao en poudre)
  • Farine de blé
  • Semoule de maïs
  • Sirop de glucose
  • Extrait de malt d’orge
  • Huile de tournesol
  • Sel
  • Arômes naturels

Ces céréales contiennent peu de graisses car elles sont principalement composées de glucides. C’est l’une des raisons pour lesquelles elles obtiennent un Nutri-score B. De plus, la présence de farine complète, censée apporter plus de fibres et de nutriments, est également un point positif à première vue.

Pourquoi elles ne sont pas considérées comme des aliments sains

On peut noter la présence de 9 ingrédients dans la composition des Chocapic. Selon Anthony Fardet, un critère permettant de reconnaître les aliments ultra-transformés est la présence de plus de 5 composés dans la liste des ingrédients.

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Nestlé met en avant l’utilisation de farine complète, mais les procédés de fabrication des Chocapic altèrent complètement cet ingrédient de base. La cuisson-extrusion utilisée par Nestlé pour former les pétales de chocolat modifie considérablement l’index glycémique de l’aliment. Ainsi, les Chocapic, malgré leur Nutri-score B, ont un index glycémique élevé de 76, ce qui signifie qu’ils contiennent des glucides de mauvaise qualité qui augmentent rapidement la glycémie.

De plus, les hautes températures utilisées pour la fabrication des Chocapic pourraient produire de l’acrylamide, une substance toxique présente dans les aliments cuits à des températures élevées.

Un petit déjeuner riche en sucres

Sur le plan nutritionnel, le Nutri-score autorise des quantités importantes de glucides et de sucres : 74% de glucides dont 25% de sucre pour les Chocapic.

Pour un bol de 30g (une quantité inférieure à celle que la plupart des enfants consomment), les enfants auront déjà consommé 30% des apports recommandés en sucre ajouté (5% d’une ration calorique de 2000 kcal).

Après cette augmentation du taux de sucre dans le sang, les enfants subissent une hypoglycémie réactionnelle, ce qui peut les amener à grignoter un goûter tout aussi sucré. Ce phénomène, s’il se répète trop souvent, favorise le diabète de type 2.

Quand même les journalistes tombent dans le piège

Dans son numéro spécial “Éducation nutritionnelle des parents”, Que choisir compare des aliments transformés à des aliments bruts ou peu transformés en se basant uniquement sur le Nutri-score. Les résultats montrent que des céréales comme les Chocapic seraient équivalentes à une tartine de pain complet avec de la confiture et donc recommandées aux parents. Ainsi, si une tartine de pain complet et de confiture est considérée comme un petit déjeuner idéal pour les enfants, les Chocapic le sont aussi.

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C’est un exemple d’une mauvaise utilisation du Nutri-score et des limites de cet indice, qui bien qu’imparfait, repose sur des connaissances nutritionnelles dépassées.

En pratique

Les journalistes et le grand public gagneraient à adopter un regard critique vis-à-vis du Nutri-score et à se tourner vers l’indice SIGA, qui prend en compte le degré de transformation des aliments. Il existe désormais une application smartphone SIGA qui facilite la vie. LaNutrition propose également des sélections de bons produits dans les supermarchés ainsi que des ouvrages pour vous aider à faire les bons choix.

Pour aller plus loin : “Halte aux aliments ultra-transformés ! Mangeons vrai” et “Pourquoi tout compliquer ? Bien manger est si simple” d’Anthony Fardet.