Les citadines électriques prennent le volant au Salon de Genève 2019

Les citadines électriques prennent le volant au Salon de Genève 2019

Le Salon de Genève 2019 est arrivé et avec lui une multitude de véhicules de luxe. Mais cette année, aux côtés des bolides haut de gamme, les citadines font leur entrée en force. Les stars de cette édition sont sans conteste la nouvelle Renault Clio de cinquième génération et sa concurrente, la Peugeot 208, toutes deux 100% françaises.

Les citadines sur le devant de la scène

En Europe, les citadines représentent environ 3,5 millions de ventes annuelles, soit 18% du marché automobile, les plaçant ainsi en tête devant les SUV compacts, les berlines compactes et les petits SUV, selon l’institut IHS Markit. Renault brille particulièrement dans ce segment avec la Clio, qui se positionne comme le deuxième modèle le plus vendu en Europe, juste derrière l’inamovible Volkswagen Golf, selon Jato Dynamics. En 2018, la Peugeot 208 a également figuré à la sixième place des ventes annuelles enregistrées en Europe.

Le virage électrique des citadines

Les modèles populaires suivent également la tendance de l’électrification. Peugeot franchit enfin le pas avec la 208, poussée par les réglementations européennes en matière d’émissions de CO2. À partir de 2020, les constructeurs automobiles devront respecter une moyenne de 95 grammes de CO2 émis par véhicule sur l’ensemble de leur gamme, sous peine de lourdes amendes. Dans ce contexte, Peugeot propose une version entièrement électrique de sa citadine 208, équipée de batteries fournies par des constructeurs asiatiques.

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Renault, quant à lui, envisage une version hybride, proposant déjà la citadine ZOE entièrement électrique dans sa gamme. Citroën a également sa propre vision de la citadine électrique avec le concept Ami One, une petite voiture biplace accessible sans permis, dotée d’une autonomie de 100 kilomètres et d’une vitesse limitée à 45 kilomètres/heure. Honda, le constructeur japonais, met quant à lui en avant le plaisir de conduire avec le concept “e-prototype”.

L’ombre de Tesla

Ce virage vers l’électrique ne se limite évidemment pas aux citadines, d’autant plus que Tesla plane dans les esprits avec ses voitures haut de gamme. D’ailleurs, le constructeur californien a récemment annoncé la commercialisation d’une version standard de sa Model 3 à 35 000 dollars, soit environ 30 800 euros. Face à cette concurrence, les fabricants premium, en particulier allemands, se préparent également à l’électrification. Audi prévoit ainsi un “stand composé uniquement de véhicules électriques” lors du Salon de Genève.

Cependant, cette transition vers l’électrique n’est pas sans risques selon Carlos Tavares, président du groupe PSA. Dans une interview accordée au Figaro, il regrette notamment la décision du Parlement européen de réduire de 37,5% les émissions de CO2 des voitures de tourisme d’ici 2030. Il dénonce un vote “contre l’industrie européenne” et met en avant les risques pour les “13 millions de personnes qui travaillent dans notre industrie”.

L’avenir des batteries en Europe

La question des batteries est également cruciale. Une étude commandée par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), présidée par Carlos Tavares lui-même, a montré en 2018 que les véhicules électriques étaient moins complexes que leurs équivalents thermiques. Comparée à une Volkswagen Golf thermique, une Chevrolet Bolt électrique nécessite 60% de pièces détachées en moins, réduisant ainsi les besoins de maintenance.

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Cette situation menace non seulement les usines automobiles, mais aussi les réseaux d’entretien des véhicules, selon certains professionnels de l’industrie automobile. Toutefois, cela pourrait être compensé, du moins en partie, par le rapatriement de la production de batteries en Europe. Les batteries représentent à elles seules 35 à 50% du coût total d’un véhicule, selon l’ACEA. C’est pourquoi l’Allemagne et la France cherchent à mettre en place un “Airbus des batteries” pour favoriser la production de ces composants en Europe. L’objectif est de produire des batteries en Europe d’ici 2022, sachant que les fabricants asiatiques dominent actuellement le marché des batteries de troisième génération.

En conclusion, le Salon de Genève 2019 marque l’avènement des citadines électriques. Ces voitures populaires se tournent vers l’électrification pour répondre aux réglementations européennes et aux attentes des consommateurs. Cependant, cette transition comporte des risques et des défis, notamment en ce qui concerne les émissions de CO2 et la production de batteries. Reste à voir comment les constructeurs automobiles releveront ces défis et façonneront l’avenir de l’automobile en Europe.

Renault Clio
La nouvelle Renault Clio de cinquième génération.
Peugeot 208
La nouvelle Peugeot 208, une concurrente féroce de la Renault Clio.