L’introduction en bourse de Porsche en septembre 2022 a été un véritable exploit sur les marchés boursiers européens. Grâce à une levée de fonds de 9 milliards d’euros, cette introduction en bourse audacieuse avait pour objectif d’assurer l’agilité et la liberté d’entreprise de Porsche dans sa transition vers les véhicules électriques.
Bien que les voitures à combustion interne continuent de dominer les rues, les grands constructeurs automobiles investissent déjà massivement dans l’avenir de l’électrique. Porsche est à la pointe de l’électrification et des carburants électriques, et investit massivement pour répondre à la demande croissante des clients envers les véhicules électriques.
Mais l’ère de l’électrique va au-delà des véhicules eux-mêmes. Pour que le monde entier passe aux véhicules électriques dans les prochaines décennies, il faut construire de nombreuses gigafactories de batteries et installer des millions de bornes de recharge. Tous ces éléments de la chaîne de valeur doivent être développés simultanément pour que les consommateurs disposent d’un réseau de charge suffisant, que ce soit pour une utilisation locale ou pour de longues distances. Sans une infrastructure de recharge adéquate, les véhicules électriques ne pourraient tout simplement pas fonctionner. C’est pourquoi les constructeurs automobiles investissent des sommes considérables, atteignant des dizaines de milliards d’euros, pour relever les défis technologiques, industriels et financiers associés à cette transition.
Lorsqu’il s’agit de financer cette transition, les banques d’investissement doivent comprendre tous les aspects de l’ensemble de la chaîne de valeur. Pour faciliter ce processus, des institutions comme la Société Générale mettent en place les bases nécessaires pour fournir les capitaux requis pour développer l’industrie automobile et d’autres secteurs, ainsi que pour promouvoir la décarbonation. A mesure que de nouvelles chaînes de valeur se forment, elles rassemblent des experts de différentes équipes pour accélérer la transition.
Un marché des voitures électriques en pleine expansion
Le rythme et l’ampleur du changement sont plus importants que prévu. D’ici à 2030, les ventes de voitures pourraient atteindre près de 2 500 milliards d’euros, dont environ 1 000 milliards d’euros attribués aux véhicules électriques, soit une multiplication par 7 par rapport au marché actuel. D’importants revenus liés aux logiciels sont également attendus, estimés entre 150 et 200 milliards d’euros. L’industrie automobile emploie 13 millions de personnes en Europe, soit 7% de la main-d’œuvre, tout comme aux États-Unis et en Chine.
La révolution de l’industrie automobile progresse rapidement, et les constructeurs doivent s’adapter. D’ici 2035, les véhicules électriques devraient représenter la moitié des ventes mondiales de voitures légères. Ils devraient également représenter les deux tiers des ventes dans les trois grandes économies développées : les États-Unis, la Chine et l’UE.
Alors que les gouvernements s’efforcent de décarboner les économies, le secteur des transports est un domaine clé. En Europe, par exemple, les transports génèrent environ un quart des émissions de CO2, dont plus de 70% proviennent du transport routier. Au départ, le passage à l’électrification a été accueilli avec une certaine réticence, mais il s’accélère aujourd’hui grâce aux réglementations européennes qui imposent aux constructeurs automobiles de réduire leurs émissions. Les réglementations américaines et chinoises rattrapent également leur retard.
Partager les risques pour assurer la réussite
Alors que les constructeurs automobiles et les autres acteurs de la chaîne de valeur se préparent à l’avenir de l’électrique, ils continueront à s’appuyer sur le financement des marchés de capitaux pour se développer, que ce soit sous la forme de capitaux propres ou de dettes. Ils formeront également des coentreprises et des partenariats avec d’autres entreprises pour partager les risques liés à des projets tels que la création de nouvelles gigafactories. Toutefois, la réussite de ces financements et la pérennité de ces nouvelles entreprises dépendront d’une répartition adéquate des risques entre les différentes parties de la chaîne de valeur. La répartition des risques est donc essentielle, et c’est une période passionnante pour négocier les modalités reflétant ces risques et assurer l’avenir des véhicules électriques.
Données pour 2019. 71,7% des émissions liées aux transports proviennent du transport routier. Source