Nos voitures sont de plus en plus chères à entretenir, et cela ne vient pas de Caradisiac, mais de l’association SRA (Sécurité et réparation automobiles) dont le dernier baromètre annuel est inquiétant. Alors que l’inflation était de 1,8% en 2018, le coût des pièces de rechange des voitures a augmenté en moyenne de 4,63%, accompagné d’une hausse de 2,5% des coûts de main-d’œuvre (surtout en région parisienne et dans le sud/PACA) et de 3,2% des frais de peinture.
Les raisons de cette hausse
Cette augmentation du coût des pièces s’observe depuis plusieurs années (+3,4% en 2017, +3,1% en 2016, etc.) et s’explique en partie par l’évolution du marché. La progression des ventes de SUV au détriment des berlines et des breaks se poursuit, et ces véhicules ont des coûts de pièces plus élevés, ce qui entraîne une augmentation du coût moyen des sinistres. En particulier, les pièces des petits SUV sont nettement plus chères (+16%) et leur nombre est également plus important (+7%).
La sophistication croissante du parc automobile
En plus de la popularité croissante des SUV, qui représentent un tiers des ventes en Europe et augmentent la moyenne des émissions de CO2, la sophistication croissante du parc automobile contribue également à cette hausse des prix des pièces détachées. Les véhicules deviennent de plus en plus complexes et équipés de technologies de pointe, ce qui se reflète dans les coûts d’entretien et de réparation.
Les constructeurs automobiles en question
Certains constructeurs se félicitent de vendre des véhicules haut de gamme, mais cela se traduit par des coûts élevés lorsqu’il s’agit de les entretenir ou de les réparer. Les pièces dites “de collision” deviennent de plus en plus techniques et coûteuses. Par exemple, un rétroviseur de Picasso coûte 850 euros. Les avancées technologiques justifient également l’augmentation des prix des pièces pour de nombreux constructeurs.
Une question de marketing ?
Il est intéressant de noter que tous les constructeurs, à l’exception notable de Suzuki, Hyundai et Skoda, ont augmenté les tarifs de leurs pièces l’année dernière. Les Skoda, Hyundai et Kia partagent de nombreuses pièces avec différents constructeurs, ce qui explique la différence de prix. Une autre explication pourrait être les considérations marketing. Par exemple, les prix des pièces chez Mini augmentent deux fois plus vite que ceux de BMW, bien que les deux marques appartiennent au même groupe.
Des écarts de prix surprenants
Une enquête menée en 2016 par Insurance Europe a révélé des écarts de prix spectaculaires entre les pièces détachées vendues en France et dans d’autres pays voisins. Ces différences peuvent être élevées, parfois jusqu’à 56%. Les constructeurs justifient ces différences en fonction du marché local, des coûts logistiques et du prix d’achat ou de fabrication des pièces.
Les mesures prises par les pouvoirs publics
Les autorités françaises sont conscientes des pratiques abusives du secteur automobile en matière de tarification des pièces détachées. Le gouvernement a annoncé des mesures visant à réduire les prix progressivement et en collaboration avec les professionnels du secteur. L’utilisation de pièces de seconde main sera également encouragée.
Conclusion
La question des prix des pièces détachées est un aspect crucial de la fidélité des consommateurs envers une marque automobile. Bien que les marques parviennent à maintenir leurs prix catalogues, elles ont tendance à se rattraper par la suite. Il est donc peu probable que cette situation change à court, moyen ou long terme. Les consommateurs doivent rester vigilants et rechercher des alternatives, comme l’utilisation de pièces de réemploi, pour réduire les coûts d’entretien de leurs véhicules.
