Les couteaux japonais contrefaits : comment les démasquer ?

Les couteaux japonais contrefaits : comment les démasquer ?

La coutellerie japonaise est un véritable Eldorado où les marketeurs rivalisent d’astuces en utilisant des argumentaires copiés ici et là. Chaque année, la situation s’aggrave et il devient de plus en plus difficile de distinguer le vrai du faux, car les manipulateurs sont devenus très habiles. Voici quelques exemples pour vous aider à déjouer leurs pièges.

Le cas de Kotaï, un japonais à la dérive

Prenons l’exemple de la marque Kotaï, qui nous offre un véritable festival d’embrouilles. Des généralités aux détails, c’est un vrai florilège. “Les couteaux japonais s’oxydent rapidement” (l’oxydation ne dépend pas de l’origine d’un produit !). Le classique “tranchant inégalé” est une affirmation difficile à prouver, restons modestes :-), tout comme “Il faut plus de deux mois à nos artisans pour fabriquer un couteau” (si c’était le cas, il coûterait bien plus cher que cela).

Sur le site de la société en question, on peut lire que “Les couteaux Kotai sont tous fabriqués à la main avec de l’acier japonais haut de gamme d’Aichi.” Cependant, dans les fiches produit, on indique “acier inoxydable 440C”. L’acier 440C est une appellation de l’American Institute for Steel and Iron (AISI), peut-être est-ce là que réside la confusion. Cela ne fait pas sérieux. Quant au reste, n’en parlons pas. Le bois d’ébène, êtes-vous vraiment sûr ? Est-il réellement fabriqué au Japon comme prétendu (avec le Mont Fuji sur l’emballage) ? Cela semble improbable.

L’acier japonais, une réalité bien dissimulée

L’appellation “acier japonais” est utilisée à toutes les sauces. Attention, certains couteliers français s’y mettent aussi. Nous trouvons par exemple sur Amazon un titre accrocheur qui mentionne : acier VG10 60° HRC, dont le prix final correspond environ à 100 grammes de ce matériau, valeur de 2010 (aujourd’hui certainement le double). Un peu plus loin, on peut lire 58° HRC, puis dans un troisième élément de texte, 55° en… acier allemand ! Il faudrait savoir, est-ce de l’acier japonais ou non, est-ce 60 HRC ou 55 ? Le reste est dans la même veine, c’est évidemment une grosse supercherie. Toujours sur Amazon, véritable réceptacle de faux couteaux japonais, la fiche article du précédent chinois Kotai mentionne 3 taux de carbone différents dans une seule fiche !

Comparateurs de prix trompeurs

Méfiez-vous comme de la peste des pseudo-comparateurs, ces sites qui participent au “Programme Partenaires d’Amazon”, qui renvoient systématiquement vers Amazon en priorité sur les “business brands” qui payent pour bénéficier de publicité. Ces sites sont souvent basés à l’étranger et bien évidemment ne comparent rien du tout. Parmi les exemples de ces partenaires Amazon, citons eComparatif.fr, un site localisé en Slovaquie et hébergé aux États-Unis, journaldecuisson.com (Roumanie), meilleurtest.fr (Chypre). 99 % des produits “comparés” n’ont aucune once de japonais et bien sûr, nous ne savons pas à qui nous avons affaire. Méfiez-vous également des sites unipersonnels qui n’ont qu’un seul but : commander à la pièce dès qu’ils reçoivent une commande et livrer… ou pas. Nous avons repéré de nombreux sites qui finissent tôt ou tard sur signal-arnaques. Par exemple, kaitsuko.fr | info@kaitsuko.fr | Site internet frauduleux | 44 commentaires (signal-arnaques.com). L’année dernière, ils portaient d’autres noms : ravanee.com, okayo.com, saikiru.com. Ils proposent tous la même marchandise provenant de la même usine. Le stratagème est toujours le même : fixer un prix fictif très élevé pour une marchandise qui vaut 10 % de ce prix, puis faire une remise. Sur ces sites, vous trouverez une ribambelle de faux damas, certains ne livrent jamais, d’autres vous font payer les taxes à l’importation. Et que dire du service après-vente “à vie” lorsqu’ils auront disparu une fois leur forfait accompli.

En conclusion, soyez vigilants lors de vos achats en ligne de couteaux japonais. Ne vous laissez pas berner par les fausses promesses et les sites douteux. Faites vos recherches, vérifiez les informations fournies et n’hésitez pas à contacter les professionnels pour vous assurer de l’authenticité des produits. Ne vous laissez pas entraîner dans le Far West de la coutellerie japonaise contrefaite !