Une récente étude de la Sécurité sociale dévoile les tarifs exorbitants facturés aux patients par les spécialistes de l’orthodontie. Découvrez comment réduire votre facture et limiter vos dépenses.
Des soins qui entraînent des frais importants
L’orthodontie figure parmi les traitements qui impliquent les coûts les plus élevés pour les patients. Une étude publiée récemment dans les Comptes de la Sécurité sociale pour l’année 2017 a analysé les parcours de traitement de 1 499 patients sur la période de 2008 à 2015 afin d’évaluer à la fois la durée et le coût des traitements.
Les traitements d’orthodontie sont facturés par semestre. On distingue les semestres de “traitement actif” (prise en charge par l’Assurance maladie à hauteur de 193,50 €) et les semestres de “contention” pour lesquels l’Assurance maladie rembourse respectivement 161,25 € et 107,50 €. Il est important de noter que la prise en charge n’est possible que si le traitement commence avant le 16ème anniversaire du patient.
Des montants restants à la charge du patient qui atteignent plusieurs milliers d’euros
Comme pour de nombreux autres soins, le tarif de l’orthodontie est laissé à l’appréciation des praticiens, ce qui explique des prix souvent très éloignés de la base de remboursement fixée par la Sécurité sociale. En 2015, les honoraires totaux des traitements d’orthodontie se sont élevés à 1,36 milliard d’euros, avec un remboursement de 410 millions d’euros par l’Assurance maladie, laissant aux patients un montant restant à charge de 950 millions d’euros (hors remboursement complémentaire).
D’après les résultats de l’étude de la Sécurité sociale, en moyenne, un traitement d’orthodontie dure 4,1 semestres et coûte 2 843 €, dont 934 € sont remboursés par l’Assurance maladie. Plus de 20% des personnes de l’échantillon ont suivi un traitement pendant 5 semestres ou plus. Dans ce cas, le coût total s’élève à plus de 4 000 € pour un montant restant à charge d’environ 2 700 €.
Le tarif moyen d’un semestre de traitement actif s’élève à 611 €, contre 355 € pour une année de contention. Cependant, il est important de noter que le tarif réellement pratiqué par le praticien peut différer assez considérablement de ces moyennes.
Des tarifs qui varient considérablement d’un département à l’autre
En France métropolitaine, le prix d’un semestre de traitement varie de 408 € dans le département du Cantal, le moins cher, à 984 € dans les cabinets des spécialistes parisiens. Voici ci-dessous les 10 départements où les tarifs sont les plus élevés (situés principalement en région parisienne) et les 10 départements les moins chers.
Montant du semestre d’orthodontie dans les 10 départements les plus et les moins chers :
Département | Tarif moyen du semestre de traitement |
---|---|
Paris | 984 € |
Hauts-de-Seine | 837 € |
Yvelines | 801 € |
Seine-et-Marne | 765 € |
Val-d’Oise | 764 € |
Val-de-Marne | 764 € |
Essonne | 739 € |
Alpes-Maritimes | 723 € |
Ain | 708 € |
Haute-Savoie | 698 € |
Département | Tarif moyen du semestre de traitement |
---|---|
Aube | 532 € |
Pyrénées-Orientales | 530 € |
Mayenne | 527 € |
Tarn-et-Garonne | 526 € |
Loire-Atlantique | 517 € |
Charente | 508 € |
Creuse | 492 € |
Territoire de Belfort | 476 € |
Ariège | 435 € |
Cantal | 424 € |
Source : données Sniiram, Direction de la Sécurité sociale, 2015
Les montants facturés au-delà de la base de remboursement fixée par la Sécurité sociale peuvent être pris en charge par une complémentaire santé selon les termes du contrat souscrit. Une étude de la Direction de la recherche des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) sur les complémentaires santé montre que pour un semestre d’orthodontie facturé 800 euros, la moitié des bénéficiaires des contrats les plus souscrits obtiennent un remboursement inférieur à 300 euros.
La Drees indique que les prises en charge des contrats collectifs sont deux fois supérieures à celles des contrats individuels. Ainsi, la moitié des personnes couvertes par un contrat souscrit via leur employeur obtiennent un remboursement supérieur à 480 euros, contre seulement 4% des personnes couvertes par un contrat souscrit à titre individuel. En moyenne, le remboursement s’élève à 220 € en individuel et à 430 € en collectif.
N’hésitez pas à comparer les praticiens
Plusieurs solutions existent pour réduire considérablement votre montant restant à charge. La première consiste à comparer les praticiens. Les orthodontistes, tout comme les dentistes, sont tenus de fournir un devis détaillé au patient, indiquant les différentes étapes du traitement ainsi que leurs coûts. Ce devis est remis après une consultation facturée 23 €, remboursée à 70% par l’Assurance maladie.
Il est fortement recommandé d’obtenir plusieurs devis de différents professionnels de santé afin de comparer les plans de traitement et les prix pratiqués. Les tarifs des spécialistes de l’orthopédie dento-faciale sont disponibles sur le site de l’Assurance maladie (www.ameli.fr, rubrique “Annuaire santé”). Les parents des patients en quête du sourire parfait auraient tort de ne pas utiliser cet outil.
En effet, dans une même ville, les montants facturés peuvent varier considérablement pour des plans de traitement équivalents. Favoriser le professionnel dont les tarifs sont les plus abordables peut se traduire par des économies de centaines d’euros à la fin du traitement, surtout s’il s’étend sur une longue période.
Des tarifs moins élevés dans les centres de soins mutualistes
Une autre option est de privilégier les centres de soins dentaires gérés par les mutuelles. Dans ces établissements de santé, les dentistes sont salariés et non indépendants. Selon la Mutualité française, le prix moyen des actes d’orthodontie (tous types confondus) réalisés dans ces centres est de 330 €, soit 14% moins cher que chez les orthodontistes libéraux.
Les tarifs sont également inférieurs pour les actes les plus courants : une réduction de 15% pour le semestre de contention multi-bagues qui représente 50% des actes d’orthodontie, de 31% pour les séances de surveillance et de 36% pour les examens avec prise d’empreinte. Le taux de dépassement, c’est-à-dire le pourcentage des montants facturés en sus de la base de remboursement de la Sécurité sociale, est de 166%, soit 56 points de moins que chez les praticiens libéraux (222%). Il est notamment inférieur de 52 points pour le semestre de contention multi-bagues par rapport aux tarifs pratiqués dans les cabinets dentaires privés.
Les centres de soins dentaires universitaires, une autre option à considérer
Enfin, il existe également les centres de soins dentaires affiliés aux facultés de chirurgie dentaire des centres hospitaliers universitaires (CHU) répartis dans tout le pays. Les tarifs pratiqués dans ces centres de santé peuvent varier d’un CHU à l’autre et se situent souvent bien en dessous de ceux des cabinets libéraux situés dans la même zone géographique, voire dans la moyenne des tarifs pratiqués en ville.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi de modernisation de notre système de santé le 1er janvier dernier, les établissements de santé, y compris les centres de soins dentaires, sont tenus d’afficher les frais pouvant être facturés pour des activités de prévention, de diagnostic et de soins. Malheureusement, peu de CHU respectent cette obligation et certains refusent même de fournir ces informations. Il est donc important de se renseigner auprès de chaque service d’odontologie du CHU pour connaître les tarifs pratiqués.
Pour obtenir un devis auprès d’un de ces centres de soins dentaires, il suffit de prendre rendez-vous pour une première consultation. Les coordonnées peuvent facilement être trouvées sur le site web du CHU, dans la section dédiée au service d’odontologie.
En conclusion, plusieurs alternatives aux cabinets dentaires libéraux existent pour réduire les tarifs souvent exorbitants des soins d’orthodontie. Consultez les tarifs en ligne, comparez les praticiens, privilégiez les centres mutualistes ou l’hôpital public… Des solutions sont à votre disposition pour économiser des sommes parfois considérables. Si les soins d’orthodontie pèsent lourdement sur le budget des familles, c’est peut-être parce que les patients n’explorent pas suffisamment ces alternatives de soins.
L’orthodontie : une spécialisation très rémunératrice
Vous pensiez que les dentistes faisaient partie des professionnels de santé les mieux payés ? Les spécialistes de l’orthopédie dento-faciale sont encore mieux lotis. Leurs honoraires annuels s’élèvent à 514 000 €, contre 230 000 € pour les chirurgiens-dentistes omnipraticiens. Bien que cette activité entraîne des dépenses élevées (environ 70%), elle reste très lucrative pour les professionnels. Selon l’Assurance maladie, les honoraires des orthodontistes ont connu une progression soutenue de 4,3% par an en moyenne entre 2010 et 2014, mais semblent se stabiliser ces dernières années.