Les défis climatiques au Bangladesh : une population en quête d’adaptation

Les défis climatiques au Bangladesh : une population en quête d’adaptation

Le Bangladesh, ce petit pays situé dans le delta du Gange et du Brahmapoutre, est confronté à de nombreux défis environnementaux. Avec une superficie de seulement 144 000 km² et une population d’environ 150 millions d’habitants, il fait partie des pays les plus densément peuplés au monde, avec une densité de population de 1 050 habitants par km². Mais ce qui rend la situation encore plus précaire, c’est que la plupart des régions du Bangladesh se trouvent à moins de douze mètres au-dessus du niveau de la mer. Si le niveau de la mer venait à augmenter d’un mètre seulement, près de 50 % des terres seraient inondées.

L’érosion des berges est considérée comme l’un des principaux facteurs de paupérisation et de marginalisation des familles rurales, car elle entraîne la perte de terres agricoles productives. Pour survivre dans ces zones touchées par les inondations, la population met en place des stratégies de survie qui dépendent de leurs faibles ressources technologiques et de leur statut socio-économique précaire. Les inondations occupent donc une place unique dans l’économie et la culture du Bangladesh. Les habitants sont habitués à vivre avec les crues régulières, mais leur subsistance est de plus en plus menacée en raison de l’impact croissant du changement climatique.

Pendant la mousson, un tiers du territoire est inondé, mais le réchauffement climatique menace le modèle d’adaptation des habitants. Les précipitations de la mousson, combinées à la fonte des glaciers de l’Himalaya, ont considérablement augmenté les inondations. De plus, l’élévation du niveau de la mer rend l’écoulement de l’eau de plus en plus difficile. Les inondations annuelles devraient donc augmenter en volume et en durée.

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Les conséquences de l’érosion des berges et des inondations sur l’économie locale sont désastreuses. Les terres agricoles sont réduites, les infrastructures sont détruites et les systèmes de communication sont endommagés. Cette situation conduit à l’appauvrissement de la population et limite les ressources internes disponibles pour faire face aux catastrophes environnementales. Les paysans se retrouvent sans terre et une partie importante de la population doit s’installer sur des îles fluviales mouvantes appelées “chars”. Plus de cinq millions de personnes vivent sur ces îles, qui sont à la fois fertiles et précaires. La fonte des glaciers de l’Himalaya aggrave l’érosion des terres le long des berges, menaçant ainsi les moyens de subsistance des habitants des chars.

Les inondations et les cyclones augmentent également la salinité de l’eau, entraînant une pénurie d’eau douce et menaçant l’écosystème qui en dépend. Selon les experts, une augmentation d’un mètre du niveau de la mer pourrait entraîner une perte de 20,7 % des terres, touchant ainsi 14,8 millions de personnes.

Les migrations au Bangladesh sont principalement des mouvements internes des zones rurales vers les zones urbaines. Les raisons économiques, sociales et environnementales se cumulent généralement et se renforcent mutuellement. Après une catastrophe, certaines personnes migrent temporairement vers les centres urbains, comme Dhaka, pour travailler et soutenir leur famille. D’autres migrent de manière saisonnière en suivant le marché du travail. Mais la migration reste un choix forcé pour la plupart des migrants. La vie à Dhaka est difficile, les nouveaux migrants luttent pour trouver un emploi et deviennent des travailleurs journaliers, changeant de “métiers” tous les jours en fonction des opportunités.

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Les migrations temporaires sont la forme la plus fréquente de migrations liées aux catastrophes naturelles. Cependant, les travailleurs qui ont perdu leur emploi après une catastrophe ont tendance à chercher à s’installer de manière permanente. Les principaux facteurs qui influencent la décision de migrer sont le manque d’emploi, les revenus insuffisants, la perte de terres cultivables et les mauvaises conditions de vie. Tous ces facteurs sont les conséquences des changements environnementaux qui accentuent la pauvreté et poussent les populations à migrer.

La plupart des migrants aimeraient retourner dans leur lieu d’origine si la situation environnementale s’améliorait. Les réseaux familiaux sont forts au Bangladesh, malgré la migration et les difficultés de communication. Cependant, les migrations actuelles ne sont ni contrôlées ni gérées. Les mouvements de population sont fonction de différentes stratégies d’adaptation et de modèles migratoires. La migration, temporaire ou permanente, apparaît comme l’une des meilleures stratégies pour les populations touchées, mais elle est entravée par de nombreux obstacles. Les politiques et les structures de soutien aux migrants sont insuffisantes.

Le Bangladesh est à un carrefour critique. La population tente de faire face aux conséquences immédiates des catastrophes, mais il viendra un moment où l’adaptation locale ne sera plus possible. Le pays pourrait alors faire face à d’importants mouvements de population déclenchés par le changement climatique, ce qui constituerait une menace pour la sécurité régionale. Il est nécessaire de mettre en place des politiques et des structures adéquates pour gérer ces migrations et soutenir les populations vulnérables.