Les incendies de batteries de voitures électriques sont rares mais représentent un véritable défi pour les pompiers. En effet, éteindre ces feux nécessite généralement des ressources importantes. Le Service départemental d’incendie et de secours de la Vienne (SDIS 86), qui intervient régulièrement sur ce type d’urgence, a récemment organisé la quatrième édition des journées techniques dédiées à ce sujet, rassemblant 440 participants de 19 pays différents.
Les enseignements des journées techniques
Lors de ces journées techniques, plusieurs activités étaient au programme, notamment des conférences, des ateliers de désincarcération et des essais de brûlage de véhicules électriques. Des représentants de Tesla étaient présents pour partager leur expertise et leurs connaissances. Les organisateurs ont souligné l’importance de diffuser des informations et d’établir des procédures claires pour faire face aux incendies de voitures électriques. Ils ont également mis en avant l’importance d’une quantité d’eau suffisante pour éteindre les feux de batteries. Certains constructeurs, comme Renault, prévoient des trappes d’accès, mais il est essentiel qu’elles soient facilement accessibles. De plus, il est crucial de déterminer le moment où l’extinction du feu peut être arrêtée, car il est possible qu’un feu que l’on pense éteint reprenne plusieurs heures plus tard.
Les défis en sous-sol
Le développement croissant des voitures électriques constitue un défi pour les pompiers. En effet, les feux de batteries créent d’importants dégagements de fumée et sont plus difficiles à maîtriser que les feux de voitures thermiques. Selon un rapport officiel, un incendie de voiture électrique dure en moyenne 2 heures et 30 minutes, contre seulement 28 minutes pour un véhicule thermique. De plus, un feu de batterie peut reprendre plusieurs heures après une première extinction et nécessiter de grandes quantités d’eau. Le rapport recommande également un changement de réglementation dans les parkings souterrains en raison de l’opacité des fumées et de l’augmentation de la présence de matériaux plastiques dans les véhicules actuels.
Anticiper l’avenir
Avec l’augmentation prévue du nombre de voitures électriques sur les routes, il est essentiel de prévoir les futurs défis auxquels les pompiers seront confrontés. Le capitaine Gransagne, l’un des organisateurs des journées techniques, explique qu’il est nécessaire de mettre en place des outils d’aide à la décision, tels que des QR codes ou l’identification par le Système d’identification des véhicules, pour faciliter l’identification des véhicules et définir les meilleures stratégies d’intervention. Ces sujets seront très probablement au cœur des prochaines journées techniques prévues au printemps 2025, alors que de plus en plus de constructeurs proposent des voitures électriques.
Il est important de prendre en compte que les nouvelles énergies, y compris l’hydrogène, nécessitent également une attention particulière en matière d’incendies. Les batteries des engins de micro-mobilité, tels que les trottinettes, sont soumises à des chocs qui les fragilisent davantage. Le capitaine Gransagne rappelle que la sécurité routière doit évoluer en tenant compte de ces nouvelles énergies.
Ces journées techniques ont permis de tester différentes techniques anti-feu, comme l’utilisation de robots télé-opérés, une couverture spécifique pour véhicules et un système de lance perforante permettant d’accéder directement à l’intérieur d’une batterie enflammée. Les pompiers sont prêts à relever les défis posés par les incendies de voitures électriques et continueront à se former pour assurer la sécurité de tous sur nos routes.
