Alors que le sixième Salon du véhicule électrique de Montréal ouvre ses portes ce week-end au stade olympique, une question flotte sur toutes les lèvres des acheteurs potentiels : « Combien de mois, sinon d’années, devrais-je attendre avant de m’asseoir dans ma nouvelle voiture? » Cette question, de plus en plus de consommateurs se la posent.
L’engouement pour les voitures électriques diminue
Selon un sondage commandé par AutoHebdo.net, l’engouement pour les voitures électriques commence à s’essouffler au Canada. Les résultats révèlent que cette année, 56% des consommateurs canadiens sondés, qui ne possèdent pas de véhicules électriques, se sont dits ouverts à l’achat d’un véhicule électrique, alors qu’ils étaient 68% en 2022.
Une demande croissante et des contraintes réglementaires
L’une des raisons principales pour les délais de livraison prolongés est le manque de véhicules électriques disponibles chez les concessionnaires. Daniel Breton, PDG de Mobilité électrique Canada et ancien ministre de l’Environnement du Québec, affirme que la demande pour les véhicules électriques augmente de manière exponentielle dans le monde entier. Cependant, les constructeurs envoient davantage leurs véhicules électriques vers les pays où les normes sont plus contraignantes en matière de changement climatique et d’approvisionnement en véhicules électriques.
Les normes peu contraignantes au Québec
Au Québec et en Amérique du Nord en général, les normes sur les véhicules électriques sont moins sévères, ce qui entraîne une disponibilité limitée de ces véhicules. En conséquence, les concessionnaires québécois ne reçoivent pas suffisamment de véhicules électriques pour répondre à la demande croissante. Le Québec avait mis en place une norme zéro émission en 2018, mais la norme actuelle n’est plus assez contraignante pour inciter les constructeurs à expédier suffisamment de véhicules électriques dans la province.
Conséquences pour les vendeurs et les consommateurs
Les délais d’attente entraînent également des conséquences négatives pour les vendeurs de voitures. Ils sont souvent payés à la livraison du véhicule au client, ce qui signifie qu’ils peuvent attendre des mois avant d’encaisser le fruit de la vente d’une voiture électrique. Pour éviter d’attendre indéfiniment, certains vendeurs proposent des voitures à essence qui sont en stock, ce qui limite le choix pour les consommateurs qui ont besoin d’une nouvelle voiture rapidement.
Des avancées technologiques et des prix plus abordables
Malgré les délais de livraison, la technologie des véhicules électriques continue de progresser et les prix deviennent de plus en plus abordables. Daniel Breton souligne l’arrivée sur le marché de petits VUS électriques chez Polestar et Chevrolet, qui seront proposés à un prix presque équivalent à celui d’un VUS comparable à essence. Avec les subventions gouvernementales, les coûts d’entretien et d’énergie plus bas, il devient de plus en plus intéressant d’acheter un véhicule électrique plutôt qu’un modèle équivalent à essence.
En conclusion, malgré les contraintes actuelles, les véhicules électriques continuent de gagner en popularité et les constructeurs commencent à diversifier leur offre pour répondre à la demande croissante. Cependant, il est nécessaire de mettre en place des normes plus contraignantes pour favoriser l’arrivée rapide et en nombre suffisant des véhicules électriques sur le marché québécois.