Les régimes de retraite dans le secteur public et privé présentent des différences notables. Ces disparités touchent notamment l’âge de départ à la retraite, la durée d’assurance, les taux de cotisation et les avantages familiaux. Comprendre ces disparités peut être déterminant pour préparer au mieux sa retraite selon son secteur d’activité.
Les différences concernant l’âge
Age moyen : encore inférieur au privé, surtout dans les fonctions publique territoriale et hospitalière
Les fonctionnaires peuvent bénéficier de départs anticipés à la retraite. Cela explique que l’âge moyen de départ en retraite dans la fonction publique est inférieur d’environ 1 an et 1 mois à celui des salariés du secteur privé en 2021. Toutefois, cet écart tend à se réduire au fil des réformes.
Les catégories actives : 23 000 départs soit 18% des départs en 2021 toutes fonctions publiques confondues
Les fonctionnaires classés en catégories actives bénéficient d’un départ anticipé à la retraite à partir de 57 ans. Ce départ anticipé concerne principalement les emplois présentant un risque particulier (dangerosité, insalubrité…) ou des fatigues exceptionnelles. Les départs d’agents de catégorie active représentent une part importante des départs anticipés dans la fonction publique.
Durée d’assurance, âge d’ouverture des droits et limites d’âge : des spécificités pour les militaires et les catégories actives
Les règles de durée d’assurance, d’âge d’ouverture des droits et de limites d’âge diffèrent selon les régimes publics. Les fonctionnaires classés en catégorie active bénéficient de conditions spécifiques. De plus, des bonifications et des majorations de durée d’assurance sont accordées aux fonctionnaires. Ces spécificités ont un impact sur le montant de la pension de retraite.
Les différences de niveau de contribution au financement du régime de retraite
Assiette de cotisation : 23 % de la rémunération moyenne des fonctionnaires n’entre pas dans le financement du régime par répartition
Les fonctionnaires cotisent sur leur traitement indiciaire, à l’exclusion d’une grande partie des primes. Jusqu’en 2005, une part importante de la rémunération des fonctionnaires ne faisait l’objet d’aucune cotisation. Cette différence d’assiette de cotisation entraîne une distinction significative dans le montant des cotisations entre public et privé.
Taux employeur : un taux exorbitant du droit commun qui sert à masquer les déficits des régimes publics
Les cotisations employeurs dans les régimes publics sont très élevées. Elles servent à couvrir les dépenses de solidarité des régimes de retraite et à masquer les déficits de ces régimes. Cela entraîne un surcoût pour l’État et représente un poids important dans les dépenses publiques.
Taux salarié : alignés… mais pas tout à fait
Les taux de cotisation salarié de retraite ont été progressivement alignés entre public et privé. Cependant, depuis 2020, le taux de cotisation salariale des fonctionnaires demeure légèrement inférieur à celui du privé. Cette différence concerne les rémunérations inférieures au plafond de la Sécurité sociale.
Le mode de calcul : LA différence essentielle entre les régimes à laquelle la prochaine réforme devrait s’attaquer
La différence essentielle entre les régimes public et privé réside dans le mode de calcul de la pension de retraite. Dans la fonction publique, le salaire de référence est calculé sur les six derniers mois, alors que dans le privé, il est calculé sur les 25 meilleures années. Cette différence de calcul a un impact significatif sur le montant de la pension de retraite.
Les différences concernant les avantages familiaux
Les régimes public et privé présentent des différences en ce qui concerne les avantages familiaux pour la retraite.
Majorations de durées d’assurance : à l’avantage du privé qui bénéficie de 8 trimestres
Le régime général accorde des majorations de durées d’assurance pour la maternité et l’éducation. Dans la fonction publique, le nombre de trimestres au titre de la maternité est moins élevé et il n’y a pas de trimestres au titre de l’éducation.
Les majorations pour enfants : 10 % pour 3 enfants, puis 5 % par enfant tandis qu’elles sont plafonnées dans le privé
Les régimes public et privé accordent des majorations de pension pour les assurés ayant eu la charge de 3 enfants. Toutefois, les modalités de calcul de ces majorations diffèrent entre les deux régimes. Dans la fonction publique, le taux de la majoration est fixé à 10 % pour les trois premiers enfants, avec une majoration supplémentaire de 5 % par enfant au-delà du troisième. Dans le privé, la majoration est plafonnée à 10 % quel que soit le nombre d’enfants au-delà de 3.
La réversion : pas de condition d’âge ni de condition de ressources dans le public
Les règles de réversion diffèrent entre le régime général et le régime de la fonction publique. Dans le secteur public, la réversion est soumise à des conditions différentes, notamment en termes d’âge et de ressources. Les conjoints survivants peuvent prétendre à une pension de réversion sans condition d’âge et sans condition de ressources, contrairement au secteur privé.
Les autres différences
Cumul emploi retraite : encadré par la limite d’âge
Le cumul emploi retraite est encadré par la limite d’âge dans la fonction publique. Cette limite d’âge n’existe pas dans le secteur privé. Ainsi, un fonctionnaire ne peut pas travailler au-delà de la limite d’âge s’il souhaite cumuler sa pension de retraite et un emploi public.
Le minimum garanti : pris en compte dans la réversion contrairement au minimum contributif
Le régime de la fonction publique prévoit un minimum garanti pour les pensions de retraite. Ce minimum est pris en compte dans le calcul de la réversion, contrairement au minimum contributif qui ne l’est pas. Toutefois, le nombre de bénéficiaires du minimum garanti est inférieur à celui du minimum contributif.
Ces différences entre les régimes public et privé pour la retraite sont importantes à prendre en compte pour planifier sa retraite selon son secteur d’activité.