Que trouve-t-on derrière les termes “actions”, “obligations”, “OPCVM (Sicav et FCP)”, “certificats”, “bons”, “warrants”…? Il s’agit de valeurs mobilières, des titres financiers émis par des sociétés, qui sont généralement négociés en bourse.
Les actions
Une action est un titre de propriété négociable qui représente une part du capital d’une entreprise. Le prix d’une action dépend directement de l’offre et de la demande, qu’elle soit cotée en bourse ou non. Tout le monde peut acquérir des actions sur le marché.
Les droits de l’actionnaire
En principe, détenir une action confère des droits à son propriétaire, appelé “actionnaire”:
- Le droit de vote lors de l’assemblée générale de la société concernée (généralement, une action équivaut à une voix).
- Le droit d’accéder à certaines informations sur la société (comptes annuels, modifications de la situation patrimoniale de l’entreprise, tout événement pouvant impacter le cours de l’action).
- Le droit aux bénéfices, c’est-à-dire une rémunération en tant qu’actionnaire, appelée “dividende”. Le montant des dividendes est fixé lors de l’assemblée générale, sur proposition du conseil d’administration. Les dividendes peuvent être payés en espèces ou sous forme d’actions nouvelles. Cette dernière modalité sert à fidéliser les actionnaires et permet à la société de conserver les bénéfices correspondants.
Les différentes formes d’action
Les actions peuvent être détenues sous différentes formes. Tout d’abord, les “actions au porteur” sont la forme habituelle lorsqu’on les négocie en bourse. Dans ce cas, l’identité de l’actionnaire est seulement connue par l’intermédiaire financier qui gère les titres, comme une banque ou un courtier en bourse.
Une autre forme est celle des “actions au nominatif”, où l’identité de l’actionnaire est enregistrée dans le livre des actionnaires de la société. En nominatif administré, l’actionnaire garde son intermédiaire financier comme dépositaire des titres. En nominatif pur, c’est directement la société émettrice qui garde les actions en dépôt. La forme nominative offre souvent des avantages tels que des informations financières, des dividendes avec une prime de fidélité, ou encore l’absence de droits de garde (dans le cas du nominatif pur).
Pour évaluer et comparer au mieux les actions, il existe plusieurs indicateurs à connaître:
- La capitalisation boursière : c’est la valeur attribuée aux sociétés cotées en bourse en fonction de l’offre et de la demande. Elle se calcule en multipliant le dernier cours de bourse par le nombre d’actions constituant le capital social (par exemple, le CAC40 est composé de 40 sociétés parmi les 100 plus grandes capitalisations boursières françaises).
- Le PER (Price Earning Ratio) : ce ratio reflète la croissance des bénéfices espérée par le marché. Il se calcule en divisant le cours de bourse par le bénéfice net par action. Ainsi, un PER de 11 signifie que l’action est cotée à 11 fois ses bénéfices.
- Le BNPA (Bénéfice Net Par Action) : ce ratio se calcule en divisant le bénéfice net de la société par le nombre total d’actions constituant son capital. Par exemple, une action UNTEL cotant 100 euros peut avoir un BNPA de 4,25 euros (ce concept diffère du dividende réellement versé, car le bénéfice peut être affecté à d’autres postes tels que le report à nouveau).
- Le rendement : cet indicateur permet d’évaluer la rentabilité d’une action en divisant le dividende par le cours de bourse, ce qui se traduit par un pourcentage.
- La volatilité : un indicateur de risque mesurant l’amplitude de variation des cours d’un titre par rapport à la tendance générale du marché.
- L’indice des taux d’intérêt : le cours des actions varie globalement en sens inverse des taux d’intérêt. Lorsqu’ils baissent, le crédit devient moins cher, les entreprises peuvent investir à moindre coût, l’activité économique et la consommation se développent. Autant de facteurs favorables pour les entreprises et par conséquent pour leur cours de bourse. En revanche, lorsque les taux remontent, la conjoncture devient plus difficile pour les entreprises et cela se traduit par une dégradation des cours de bourse.
Les parts sociales
Les obligations
Une obligation est un titre négociable représentant une créance. Il s’agit en réalité d’un prêt que l’investisseur accorde à une entreprise, à un taux d’intérêt déterminé à l’avance, pour une durée prédéfinie après laquelle l’obligation est remboursée. Contrairement à une action qui représente une part de l’entreprise, une obligation implique que vous prêtez de l’argent à une entreprise.
Les obligations peuvent être émises par des sociétés privées, des établissements publics ou par l’État. La rémunération d’une obligation peut être fixe ou variable et est versée annuellement sous forme de coupons. Le coupon correspond au montant des intérêts payés chaque année pour chaque obligation d’un emprunt donné. Il est calculé sur la base de la valeur nominale de l’obligation et est dû indépendamment des résultats de l’entreprise.
La valeur d’une obligation est mesurée à travers sa valeur nominale et son prix d’émission. La valeur nominale correspond au montant initial prêté, tandis que le prix d’émission correspond au montant à payer pour acquérir l’obligation. Le prix d’émission peut être égal ou inférieur à la valeur nominale, et dans ce dernier cas, la différence correspond à la prime d’émission.
Il faut noter que même si c’est un prêt, l’obligation comporte des risques. En cas de défaillance de l’entreprise, il est possible que l’investisseur perde les intérêts et le capital dus. Les agences de notation évaluent le risque de défaut des entreprises et leur attribuent une note. Plus la note est basse, plus la probabilité de non-remboursement est élevée et plus l’entreprise devra offrir un taux d’intérêt élevé pour attirer les investisseurs.
Tout comme les actions, les obligations sont cotées quotidiennement sur les marchés financiers et leur évolution dépend de celle des taux d’intérêt. La mesure de la variation entre le mouvement des taux d’intérêt et le cours de l’obligation est appelée “sensibilité”. Plus la sensibilité est élevée, plus le cours de l’obligation sera affecté par une variation des taux d’intérêt.
Les différentes catégories d’obligations
Il existe différents types d’obligations, notamment :
- Obligation à taux fixe : le taux d’intérêt est fixé à l’origine sur la valeur nominale. Les revenus qui en découlent sont donc constants pendant toute la durée de l’emprunt.
- Obligation à taux variable : le taux d’intérêt est recalculé chaque année et suit l’évolution des taux de la zone monétaire.
- Obligation convertible en actions : elle peut être échangée contre des actions de la société émettrice de l’emprunt (selon des modalités définies à l’émission). La convertibilité n’est généralement assurée que pendant une période limitée et entraîne un rendement inférieur à celui d’une obligation classique.
- Obligation Assimilable du Trésor (OAT) : elles sont rattachées à des emprunts lancés par le Trésor Public (l’État) et sont émises avec une valeur nominale de 1 euro pour les particuliers.
- Obligation à coupon zéro : elle ne donne lieu à aucun paiement de coupon pendant sa durée de vie. La rémunération du souscripteur se fait soit par un prix d’émission inférieur à sa valeur de remboursement, soit sous forme d’une prime de remboursement à l’échéance. Dans les deux cas, l’écart entre la valeur initiale et la valeur à l’échéance représente les intérêts capitalisés.
- Obligation à Bon de Souscription d’Actions (OBSA) : il s’agit d’une obligation à taux fixe à laquelle sont attachés un ou plusieurs bons permettant de souscrire à des actions nouvelles de la société émettrice. L’obligation et les bons font l’objet d’une cotation séparée.
Les OPCVM
Un OPCVM (Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières), également appelé fonds d’investissement, est une entité qui gère un portefeuille d’actions et d’obligations. Acheter une part d’OPCVM revient à acquérir une part d’un portefeuille géré par des professionnels de la finance, permettant ainsi de répartir le risque sur plusieurs entreprises. Les OPCVM peuvent être logés dans un compte-titres, une assurance-vie, voire un plan d’épargne retraite.
On distingue deux types d’OPCVM : les SICAV et les FCP.
Les SICAV (Société d’Investissement à Capital Variable)
Ce sont des sociétés anonymes gérées comme des entreprises, avec un conseil d’administration et un gestionnaire. Le capital de la SICAV varie en fonction des apports et des retraits effectués par les épargnants. Les fonds apportés lui permettent d’acheter davantage de titres, et inversement la SICAV vend une partie de son portefeuille pour obtenir les liquidités nécessaires au rachat des parts du vendeur. Ainsi, ce placement est totalement liquide.
Les SICAV peuvent être investies sur différents supports :
- Les SICAV monétaires : les fonds sont placés sur le marché monétaire, visant à rémunérer un capital sur une courte durée (quelques semaines, voire quelques jours pour certaines).
- Les SICAV obligataires : l’investissement est réalisé sur des obligations, dans le but de profiter d’une diversification d’entreprises (sectorielle, géographique…) et de percevoir des revenus réguliers. Ce type de placement se fait sur le moyen à long terme (durée recommandée de 2 ans).
- Les SICAV actions : investies en actions, elles profitent d’une répartition du risque sur une multitude d’entreprises. Elles peuvent être sélectionnées selon des critères géographiques, sectoriels, etc. Idéalement, elles sont maintenues sur le long terme (durée de placement d’au moins 5 ans), l’objectif étant d’obtenir des performances supérieures aux placements classiques tels que les livrets ou l’épargne logement, tout en limitant les risques.
- Les SICAV diversifiées : les fonds sont investis dans plusieurs catégories de titres (monétaire, obligataire, actions) afin de mieux répartir les risques liés à ces marchés, tout en visant les meilleures performances.
Les FCP (Fonds Communs de Placement)
Leur vocation est identique à celle des SICAV, mais avec un fonctionnement simplifié. Les FCP sont composés de parts et comportent un portefeuille de valeurs mobilières partagé entre les investisseurs détenant ces parts. Ils sont gérés par une société de gestion.
Tout comme les SICAV, un FCP peut être spécialisé dans différents types d’investissements : monétaires, obligataires, actions, diversifiés et garantis. Il existe également des FCP très spécifiques destinés à des investisseurs avertis et soumis à une fiscalité particulière (FCPI : Fonds Commun de Placement dans l’innovation ; FCPR : Fonds Commun de Placement à Risque…).
La rémunération des OPCVM
La rémunération offerte par les OPCVM peut se faire de deux manières :
- Par capitalisation : les revenus ne sont pas distribués, mais réinvestis systématiquement dans l’OPCVM (on parle alors d’OPCVM de capitalisation).
- Par distribution : les revenus sont distribués annuellement ou trimestriellement (on parle alors d’OPCVM de distribution).
Certaines OPCVM existent dans les deux versions. Leur dénomination indique alors le type de rémunération avec la présence de la lettre C ou D (ou part C et part D) respectivement pour Capitalisation ou Distribution. Il est également possible qu’un OPCVM soit mixte, c’est-à-dire qu’une partie des revenus soit distribuée et l’autre capitalisée.
La valorisation d’une part d’OPCVM se mesure grâce à la valeur liquidative. Celle-ci est calculée en divisant la valeur totale du portefeuille de valeurs mobilières, évaluée au prix du marché, par le nombre de parts ou d’actions émises. La valeur liquidative est publiée à la clôture du marché, par voie d’affichage ou de presse.
Les OPCVM profilés
Il s’agit de placements accessibles au grand public, créés sur mesure pour proposer des profils d’investisseurs adaptés. Cela permet à l’investisseur de choisir le niveau de risque auquel il souhaite s’exposer, tout en tenant compte de critères plus personnels tels que le respect de l’environnement ou des droits de l’homme. Ces fonds profilés peuvent également cibler des secteurs (finance, technologie, industrie, immobilier, environnement, défense…) ou des zones géographiques (France, Europe, Asie, Amérique, Pacifique…) ou les deux à la fois.
Les fonds indiciels cotés ou Trackers (ETF)
Les ETF (Exchange Traded Funds) ou trackers sont des valeurs mobilières cotées en bourse visant à reproduire la performance d’un indice (appelé sous-jacent), à la hausse comme à la baisse. L’indice suivi peut être constitué d’obligations, d’actions, de taux de change de devises, d’un secteur d’activité ou même de cours de matières premières.
Concrètement, cette gestion dite “indicielle” permet à l’investisseur de disposer d’un titre reproduisant par exemple le rendement du CAC 40 sans avoir besoin d’acheter individuellement les 40 actions composant cet indice. La qualité d’un tracker dépend de sa capacité à reproduire fidèlement son indice de référence.
Les trackers sont cotés en continu et se négocient en bourse de la même manière qu’une action, même si le sous-jacent peut être constitué d’obligations par exemple. L’intérêt de cette gestion passive est que les frais de gestion sont faibles, environ 0,3% par an, tandis qu’un gestionnaire actif prend généralement autour de 1,5% par an.
Les contrats d’assurance-vie proposant des ETFs
Les certificats d’investissement
Ce sont des actions séparées de leur droit de vote. Les certificats sont créés lors d’augmentations de capital. Ils ne doivent pas représenter plus d’un quart du capital social de l’entreprise et procurent la même rémunération que les actions classiques.
Les bons de souscription
Ce sont des titres qui donnent la possibilité de souscrire à une ou plusieurs actions à un prix donné pendant une période déterminée à l’avance. À l’issue de cette période, les bons n’ont plus de valeur. Le cours des bons de souscription varie dans le même sens que celui de l’action.
Les warrants
Ces valeurs mobilières sont émises par des établissements financiers qui en assurent la diffusion et la cotation. Les warrants permettent de spéculer à la hausse ou à la baisse sur un sous-jacent. À terme, ils donnent la possibilité d’acheter (call) ou de vendre (put) différents supports tels que des indices, des actions, des devises… à un prix et jusqu’à une échéance prédéterminée à l’avance. Ce marché est très risqué en raison de l’effet de levier généré par les warrants. Il n’est pas possible de vendre à découvert des warrants, c’est-à-dire de les vendre avant même de les avoir achetés.
Les options
Comme les warrants, les options offrent la possibilité d’acheter (call) ou de vendre (put) différents supports pendant une période et à un prix prédéterminés à l’avance. Elles diffèrent des warrants sur deux points : elles sont émises par une bourse plutôt que par un établissement financier, et il est possible de les vendre à découvert. Les options s’adressent à des investisseurs avertis et expérimentés !
Les stock-options
Ce système est utilisé par les entreprises qui souhaitent offrir la possibilité à leurs dirigeants et employés de souscrire ou d’acheter des actions à un prix préférentiel après une certaine période (pouvant être égal à celui établi au moment de l’offre).
Le conseil d’administration fixe les conditions : nombre de titres, qualité des bénéficiaires, valeur d’attribution, modalités d’acquisition, etc. Le prix des options reste fixe pendant la durée définie, sauf en cas d’opérations financières ou sur titre prévues par la loi.
En cas de hausse de la valeur des actions, les bénéficiaires peuvent acquérir celles-ci à un prix inférieur à la valeur du jour en demandant l’exercice de l’option.
Les CFD – Contrats de différence
Un CFD (Contract for Difference) est un contrat entre un client (acheteur) et un courtier (vendeur) portant sur un actif sous-jacent. Le contrat stipule que l’acheteur recevra ou paiera la différence entre le prix de l’actif lors de sa vente et son prix à l’exécution du CFD. Si la différence est négative, alors c’est le vendeur qui reçoit la différence.
Un CFD permet ainsi aux investisseurs de spéculer sur les mouvements du cours d’une action, d’un indice, d’une devise ou d’une matière première sans avoir à posséder réellement cet actif sous-jacent.
L’intérêt et le risque de ce type de contrat résident principalement dans l’effet de levier important qui y est associé.
Les futures
Les contrats à terme (futures) sont des contrats par lesquels un vendeur s’engage à livrer à un acheteur un actif sous-jacent à une date ultérieure, appelée échéance, selon des conditions préétablies.
Les sous-jacents sur lesquels peuvent porter les futures peuvent être des indices, des devises, des taux mais aussi des matières premières ou agricoles.
Les contrats à terme sont standardisés par la bourse qui les gère. La quantité d’actifs sous-jacents, appelée quotité, sa qualité (grade), les détails de livraison et les pénalités de retard, les échéances, les limites de variation quotidienne de cotation ainsi que la devise de cotation sont précisés dans le contrat à terme.
L’intérêt des futures est de spéculer sur la hausse ou la baisse du sous-jacent, avec un effet de levier. En principe, la position est clôturée avant l’échéance afin de ne pas avoir à recevoir ou à livrer l’actif sous-jacent. Les futures sont réservés aux investisseurs avertis en raison de l’effet de levier potentiellement important.
© MoneyVox 2007-2023 / Tous droits réservés