L’étude scientifique réalisée par l’IFPEN, rendue publique par le gouvernement, vise à établir de manière transparente les performances environnementales des voitures essence, diesel et hybrides récentes, conformes à la norme Euro 6d-Temp depuis septembre 2019. Cette étude mesure une large gamme de polluants dans différentes situations de conduite.
Respect des normes en vigueur
Les résultats de cette étude rassurent : à l’exception de deux véhicules diesel utilisant la technologie de dépollution LNT, dont les émissions de NOx ne respectent pas les normes européennes, les autres voitures respectent en moyenne les seuils réglementaires en termes d’émissions de polluants, que ce soit pour l’essence ou le diesel, même dans des conditions de conduite dynamiques ou climatiques extrêmes.
Les autorités chargées du marché automobile ont été informées de ces résultats préoccupants et ont lancé une enquête approfondie sur les modèles de véhicules équipés de cette technologie.
Comparaison entre essence et diesel
Concernant la comparaison entre les technologies essence et diesel, les principaux résultats de l’étude sont les suivants :
En ce qui concerne les émissions d’oxyde d’azote (NOx), en excluant les deux véhicules diesel à technologie LNT et en ne prenant en compte que les véhicules équipés d’un système de dépollution à l’urée (SCR), les émissions moyennes de NOx sont de 57 mg/km pour les voitures diesel, contre 20 mg/km pour les voitures essence. Lorsqu’on inclut les deux véhicules diesel à technologie LNT, la moyenne passe à 89 mg/km pour les voitures diesel. De plus, les émissions sont plus élevées lors de trajets courts, notamment en milieu urbain, en raison du fonctionnement à froid du moteur lors des premiers kilomètres.
En ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, la consommation de carburant est plus élevée pour les voitures essence, entraînant ainsi des émissions de CO2 supérieures de 11% par rapport aux voitures diesel. Lorsqu’on prend en compte les gaz à effet de serre non réglementés (protoxyde d’azote N2O et méthane CH4), les voitures essence émettent 6% de gaz à effet de serre de plus que les voitures diesel similaires.
En ce qui concerne les émissions de particules, en prenant en compte l’impact des régénérations des filtres à particules, le niveau moyen d’émission de particules de taille supérieure à 23nm est 2,8 fois plus faible pour les voitures diesel par rapport aux voitures essence.
En ce qui concerne les émissions de monoxyde de carbone, les voitures essence émettent 434 mg/km, contre seulement 83 mg/km pour les voitures diesel.
Les avantages des voitures hybrides
En ce qui concerne les voitures hybrides non rechargeables, l’étude montre que les émissions de CO2 sont en moyenne inférieures de 12% par rapport aux voitures essence similaires. Cependant, cet avantage dépend des conditions d’utilisation : la réduction des émissions est de 33% en milieu urbain, mais quasiment nulle sur les autoroutes.
Quant aux voitures hybrides rechargeables, leurs émissions de CO2 varient en fonction du niveau de charge de la batterie. Les émissions sont très faibles lorsque le véhicule est rechargé quotidiennement et que les distances parcourues sont inférieures à 50 km par jour. En revanche, lorsque les recharges sont rares ou que les distances parcourues sont élevées (plus de 100 km par jour), les émissions se rapprochent de celles d’un véhicule thermique équivalent. Ainsi, l’efficacité environnementale réelle de cette technologie de véhicule dépend de son utilisation et notamment de bonnes pratiques en termes de fréquence de recharge.
Ces résultats détaillés seront pris en compte pour les recommandations des autorités françaises dans le cadre des travaux européens visant à définir les futures normes d’émission des véhicules (Euro 7).
Pour télécharger le rapport de l’étude, rendez-vous sur le site de l’IFPEN.
