Les enjeux autour de la voiture électrique enflamment les lobbys

Les enjeux autour de la voiture électrique enflamment les lobbys

Les partisans de la voiture électrique (VE) se mobilisent pour faire contrepoids au lobby automobile. Ils estiment que les constructeurs automobiles refusent de proposer tous les modèles de VE, tels que l’e-Golf et la Honda Fit, et qu’il est nécessaire que le gouvernement québécois légifère pour les y contraindre. Alors que le gouvernement Couillard se prononcera prochainement sur la question, la bataille entre les lobbys s’intensifie.

Une opposition farouche

Face à l’importante influence des lobbys automobiles et pétroliers, la nouvelle Coalition zéro émission Québec (CZEQ) a été créée pour faire entendre sa voix. Cette coalition regroupe une dizaine d’organisations, dont la Fondation David Suzuki, Nature Québec, le Club Tesla Québec et le Centre québécois du droit de l’environnement. Leur objectif est clair : contrecarrer l’industrie automobile, farouchement opposée à l’adoption d’une loi zéro émission par le Québec.

L’exemple norvégien

Les partisans de la voiture électrique soulignent que l’adoption de lois zéro émission permet d’accéder à une plus grande diversité de modèles de voitures électriques, souvent à des prix très compétitifs. Actuellement, de nombreux modèles ne sont disponibles que dans les régions où une telle loi est en vigueur, tels que la Chevrolet Spark, la Volkswagen e-Golf, la Mercedes B200 ED ou encore la Honda Fit EV. De plus, l’adoption d’une loi zéro émission contribuerait à réduire les délais d’attente pour l’achat d’un véhicule électrique. Il est en effet injuste que certains acheteurs doivent attendre plusieurs mois pour recevoir leur commande, comme l’illustre le témoignage de Yvon Bergeron, membre de la CZEQ, qui attend depuis septembre sa Kia Soul électrique.

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Des détracteurs craignant les coûts

Les détracteurs d’une loi zéro émission, tels que Mark Nantais, président de l’Association canadienne des constructeurs de véhicules, reconnaissent les améliorations technologiques et la capacité accrue de production de véhicules électriques par les constructeurs automobiles. Cependant, ils estiment que rendre obligatoire la production et la vente de ces véhicules n’incitera pas forcément les consommateurs à les acheter. Selon eux, l’éducation des consommateurs et les incitatifs gouvernementaux sont les clés pour favoriser leur adoption. Ils évoquent notamment l’exemple de la Norvège, qui détient la plus grande flotte de véhicules électriques par habitant au monde, grâce à des incitatifs financiers généreux tels que l’accès gratuit aux voies réservées, aux péages et aux ferries, ainsi que les stationnements gratuits et les bornes de recharge gratuites.

Un gouvernement hésitant

Le gouvernement Couillard semble indécis quant à l’adoption d’une loi zéro émission. Le ministre des Transports, Robert Poëti, préfère privilégier de nouveaux privilèges pour les propriétaires de véhicules électriques, tels que l’accès à toutes les voies réservées de la province. Le ministre de l’Environnement, David Heurtel, qui s’était montré favorable à une telle loi l’été dernier, s’est depuis rétracté. L’analyse de la possibilité d’une telle norme est en cours, selon son attaché de presse, Guillaume Bérubé.

Vers une décision en faveur du bien commun

Malgré les sollicitations persistantes des lobbys, les élus devront prendre une décision en faveur du bien commun. Martine Ouellet, députée péquiste, qui soutient l’adoption d’une loi zéro émission, rappelle que la force d’un lobby dépend de ceux qui l’écoutent. Elle estime que si le Québec adopte une telle loi, les ventes de véhicules électriques pourraient atteindre jusqu’à 11% dès 2019, soit l’achat de 47 000 véhicules électriques. Elle rappelle également l’importance de l’éducation des consommateurs et des incitatifs gouvernementaux pour favoriser l’adoption de ces véhicules.

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En conclusion, la bataille entre les lobbys automobile et pro-voiture électrique s’intensifie au Québec. Les partisans d’une loi zéro émission, tels que la CZEQ, estiment que cette mesure pourrait favoriser l’adoption de la voiture électrique en diversifiant les modèles et en réduisant les délais d’attente. Les détracteurs, quant à eux, soulignent l’importance des incitatifs financiers et de l’éducation des consommateurs. Il reste désormais au gouvernement Couillard à trancher en faveur du bien commun et de l’environnement.