Le marché des véhicules électriques connaît une croissance rapide, portée par les préoccupations environnementales et les réglementations gouvernementales. En France, l’interdiction de la commercialisation des voitures thermiques est prévue pour 2035. Cependant, pour les entreprises, ce changement pourrait arriver plus tôt que prévu.
Obliger les entreprises à passer à l’électrique 5 ans plus tôt
Le député européen Pascal Canfin, président de la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, estime que les choses ne vont pas assez vite. Dans une interview accordée à Autoactu, il propose d’obliger les entreprises à se constituer un parc automobile entièrement rechargeable dès 2030.
En France, les professionnels doivent déjà respecter des quotas pour leur flotte lorsque celle-ci compte plus de 100 véhicules. Depuis 2022, les sociétés doivent posséder au moins 10% de voitures électriques. Ce chiffre augmentera progressivement pour atteindre 20% en 2024, 40% en 2027, 70% en 2030 et 100% en 2035.
Un moyen de dynamiser le marché de l’occasion
L’objectif de cette proposition n’est pas seulement de limiter les émissions de CO2 et de réduire la consommation de carburant. Le député souhaite également stimuler les ventes de véhicules électriques dans les flottes d’entreprises afin d’alimenter le marché de l’occasion. En passant au tout électrique 5 ans avant les particuliers, les entreprises contribueraient à l’offre de véhicules d’occasion. Ainsi, lorsque les modèles thermiques ne seront plus commercialisés en 2035, les voitures de société d’occasion seraient disponibles. Les Français pourraient ainsi accéder à des véhicules récents et à prix réduit, ne générant aucune émission.
De plus, cela permettrait d’augmenter l’offre de véhicules sans avoir à fabriquer de nouveaux modèles, ce qui réduirait l’impact environnemental. En effet, selon Greenly, la production et la fin de vie d’une voiture électrique génèrent 10,2 tonnes de CO2, contre seulement 6,7 tonnes pour une voiture thermique.
Une proposition qui divise
Cette proposition doit encore être votée par les députés européens. Elle risque de rencontrer des résistances de la part de certains parlementaires, notamment ceux élus dans des pays où l’adoption de voitures électriques n’est pas encore courante.
Les différences d’infrastructures de recharge et de taux d’immatriculation des véhicules électriques en Europe sont également un obstacle. En effet, certains pays disposent déjà d’un grand nombre de bornes de recharge, notamment l’Allemagne et les Pays-Bas. En revanche, d’autres pays, comme la Grèce et la Bulgarie, sont encore très en retard.
En conclusion, l’obligation pour les entreprises d’acheter des voitures électriques dès 2030 est une mesure qui pourrait dynamiser le marché de l’occasion et accélérer la transition vers une mobilité plus durable. Cependant, elle rencontre encore des résistances liées aux différences de pratiques et d’infrastructures entre les pays européens.