Il existe une “brigade” un peu spéciale à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau à Dorval. Dirigée par Marc-André Fortin, cette équipe est composée de rapaces qui chassent les oiseaux près des pistes. Leur but est de prévenir les accidents dus aux collisions entre les avions et les volatiles. Parmi ces employés aviaires, Mustang, un hybride gerfaut-faucon pèlerin âgé de cinq ans, se démarque.
Mustang, l’expert de la chasse aux canards
Mustang est un véritable spécialiste de la chasse aux canards. Les photographies le montrent avec une plume ensanglantée d’un palmipède qu’il tient entre ses serres. Mais il ne se limite pas aux canards, il pourchasse également les goélands et les pigeons. Son territoire de chasse s’étend sur une superficie de 18 km², soit près de cinq fois la taille de la ville de Westmount. Marc-André Fortin, son fauconnier, explique que Mustang peut parcourir cette zone en moins d’une minute lorsque le rapace atteint sa vitesse de pointe impressionnante de 300 km/h.
Mustang, un travailleur sérieux
Avant de partir chasser, Mustang doit passer par la pesée. Marc-André Fortin lui pose un “chaperon” sur la tête pour le calmer, puis le place sur une balance. Si son poids se situe entre 830 et 850 grammes, c’est signe qu’il a suffisamment faim et qu’il est prêt à travailler. Dans le cas contraire, si Mustang est trop lourd, il est renvoyé pour la journée. Le bien-être des rapaces est une priorité.
La chasse en plein vol
Mustang profite d’un courant d’air chaud pour s’envoler dans le ciel. Marc-André Fortin essaie de repérer son faucon dans les airs. Pour faciliter cette tâche, il utilise un appareil de télémétrie. Mustang porte un émetteur à sa patte gauche et le signal sonore de cet émetteur est capté par l’appareil de télémétrie. Ainsi, le fauconnier peut localiser son oiseau.
La traque au sol
Marc-André Fortin marche sur le terrain de l’aéroport près d’un ruisseau pour effrayer un canard que Mustang poursuit. Lorsque la proie s’envolera, Mustang plongera pour l’attaquer. Et voilà ! Mustang cloue le canard au sol en l’enserrant de ses griffes et lui arrache des morceaux de chair à l’aide de son puissant bec. Le fauconnier maintient les pattes et les ailes de la proie pour éviter les blessures à son protégé.
Un entretien régulier
Les faucons sont sujets à des accidents de travail. Parfois, des plumes se cassent lors des combats. Les fauconniers réparent ces plumes, en utilisant de la colle et des plumes tombées lors d’une mue. Les plumes situées au centre de la queue des faucons, qui leur servent de gouvernail en plein vol, sont essentielles à leur performance de vol.
Daisy, la buse de Harris
Outre Mustang, Daisy, une buse de Harris âgée d’un an, est également membre de l’équipe. Elle se spécialise dans la chasse aux goélands… en voiture ! Perchée sur le poing de son maître, elle attend le signal pour s’élancer par la fenêtre. Marc-André Fortin lâche Daisy dans les airs lorsqu’il aperçoit des goélands le long des voies de circulation de l’aéroport. Profiter de l’élan de la voiture qui roule à une vitesse de 60 à 70 km/h, Daisy surprend toujours ses proies. Qui se méfierait d’un prédateur sortant d’une voiture ?
Après une journée de travail bien remplie, Daisy retourne à son habitat, une volière située sur le terrain de l’aéroport, où elle peut boire et prendre un bain.
Les faucons et les buses, tels que Mustang et Daisy, jouent un rôle important dans la sécurité de l’aéroport en éloignant les oiseaux des pistes. Leur travail est crucial pour assurer des vols en toute sécurité.
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