Les fausses informations : comprendre le phénomène

Les fausses informations : comprendre le phénomène

Les réseaux sociaux jouent un rôle majeur dans notre quotidien, devenant rapidement la principale source d’actualités pour de nombreux internautes, en particulier les 18-25 ans. Cependant, il est important de comprendre que ces plateformes, notamment Facebook, ne sont pas conçues pour diffuser des informations fiables. En effet, elles fonctionnent selon des logiques affinitaires, accordant souvent plus de crédit à la personne qui partage une information qu’à la source elle-même. Cela conduit les utilisateurs à s’enfermer dans des “bulles idéologiques” où les informations partagées correspondent à leurs opinions et celles de leurs amis les plus proches. C’est dans cet “écosystème informationnel” particulier que les fausses informations se propagent.

L’industrialisation de la production des fake news

Un autre aspect important des fausses informations est l’industrialisation de leur production, favorisée par les modèles économiques des réseaux sociaux. Les grandes entreprises du web génèrent des revenus grâce à la publicité qu’elles hébergent. Ainsi, plus les internautes passent de temps sur ces plateformes, plus ils sont exposés à la publicité et plus ces entreprises gagnent d’argent. Les fake news, en tant que contenus particulièrement “engageants”, captent l’attention des utilisateurs et les incitent à réagir. En conséquence, les grandes plateformes ont été accusées de promouvoir des fausses informations et des théories du complot via leurs algorithmes de recommandation, dans le but de générer davantage de revenus publicitaires. Un exemple frappant est celui de YouTube Kids, un service destiné aux enfants à partir de 4 ans, qui a été critiqué pour avoir recommandé des vidéos contenant des fausses informations.

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Les fausses informations, un outil de propagande politique

Une autre spécificité des fake news réside dans leur utilisation à des fins de propagande politique, notamment par les blogosphères d’extrême droite. Aux États-Unis comme en Europe, ces informations trompeuses sont souvent fortement teintées d’idéologies politiques. Lors de la campagne présidentielle française de 2017, par exemple, des fausses informations affirmant que les célibataires devraient accueillir des migrants chez eux, qu’Emmanuel Macron prévoyait de supprimer les allocations familiales ou que les jours fériés chrétiens seraient remplacés par des fêtes musulmanes ont été massivement partagées sur Facebook. Partager de fausses informations revêt alors une dimension politique où les utilisateurs cherchent à exprimer une critique des institutions politiques et médiatiques, ou à affirmer leur appartenance à une communauté idéologique.

Une défiance politique à l’origine du phénomène

L’ampleur du phénomène des fausses informations est avant tout liée à un climat de défiance politique très présent dans de nombreuses démocraties occidentales. Pour y faire face, l’éducation aux médias joue un rôle essentiel. En proposant une réflexion approfondie sur la valeur de l’information, cette éducation s’adresse particulièrement à un public vulnérable aux fake news. Toutefois, il est également nécessaire de prendre en compte les caractéristiques des nouveaux environnements informationnels. Cela implique d’intégrer une dimension économique pour comprendre comment le marché publicitaire promeut les fausses informations, d’enseigner la description des infrastructures techniques telles que les algorithmes des moteurs de recherche et des réseaux sociaux, ainsi que de promouvoir le débat pour montrer comment les mécanismes d’appropriation de l’information dépendent des contextes sociaux.

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En conclusion, le phénomène des fausses informations représente un défi majeur dans notre société contemporaine. En comprenant les mécanismes qui les sous-tendent, en développant notre capacité à critiquer les sources et en éduquant les individus à la valeur de l’information, nous pouvons lutter contre leur propagation et renforcer notre démocratie.