Les Grandes Oubliées : la puissance féminine dissimulée par l’histoire

Les Grandes Oubliées : la puissance féminine dissimulée par l’histoire

les grandes oubliées : pourquoi l'histoire a effacé les femmes
Vidéo : les grandes oubliées : pourquoi l’histoire a effacé les femmes

Lorsque nous explorons le passé, nous constatons une absence flagrante que les aléas sociaux ou politiques ne peuvent expliquer : celle des femmes. Alors que les livres d’histoire se sont focalisés sur les hommes tout au long des siècles, il est temps de donner une place aux femmes dans notre parcours historique.

En 1972, Alain Decaux a publié “Histoire des Françaises”, peut-être en réponse à “Histoire des Français” de Pierre Gaxotte, mais surtout en écho à la révolte menée le 26 août 1970 par des femmes telles que Monique Wittig, Christiane Rochefort et Christine Delphy. Ces femmes ont déposé une gerbe sous l’Arc de Triomphe, portant des banderoles annonçant “il y a plus inconnu que le Soldat inconnu, sa femme”, avant de finir au poste de police.

Bien que le Mouvement de libération des femmes (MLF) ait secoué les habitudes et remis en question certaines certitudes, peu de choses ont véritablement changé selon les programmes scolaires en vigueur. Pourtant, la recherche scientifique et les travaux historiques ont donné matière à de profondes révisions.

Dans son livre “Les Grandes Oubliées”, l’essayiste Titiou Lecoq propose une relecture radicale de l’histoire en y intégrant les femmes. Il met en lumière le fait que celles-ci n’ont pas été simplement oubliées, mais effacées de notre histoire. Leur présence, même discrète, n’est pas le résultat d’une récente prise en compte, mais plutôt d’un retour cyclique à la lumière après chaque éclipse. Au fil du temps, les femmes ont pu acquérir une place et une reconnaissance, mais celles-ci ont été périodiquement contestées et effacées.

À lire aussi  Que faire si mon locataire part sans prévenir et sans rendre les clés ?

Au XIIIe siècle, les femmes accédaient à tous les métiers, y compris à la gouvernance de l’État avec les longues régences de Blanche de Castille. Cependant, c’est également à cette époque que l’université a émergé et que les clercs ont commencé à éliminer les femmes de ce domaine. L’avènement de l’imprimerie, considéré comme un progrès, a renforcé la méfiance envers les connaissances féminines, les reléguant aux pratiques de sorcellerie. Même si la Révolution a popularisé le terme de “citoyenne”, il n’a pratiquement pas été suivi d’un réel pouvoir. Il marquait simplement le passage de l’ère du patriarcat à celle du conjugalisme, scellé par le code civil napoléonien.

Pour redonner leur place aux femmes, il est essentiel de les chercher et de mettre en lumière celles qui ont marqué l’histoire. Titiou Lecoq nous invite à découvrir des femmes telles qu’Enheduanna, grande prêtresse d’Ur, qui a signé le premier témoignage humain connu de l’époque néolithique ; Artemisia Gentileschi, qui, au XVIIe siècle, a dénoncé son violeur en le représentant comme un tyran décapité dans ses peintures ; Catherine Bernard, dramaturge dont Voltaire a pillé les œuvres avant de remettre en question son talent et sa légitimité ; ainsi que l’héroïque résistante Emilienne Moreau-Evrard.

Nous avons encore beaucoup à apprendre sur ces femmes oubliées par l’histoire. Leurs histoires sont un témoignage puissant de la force et de la résilience des femmes à travers les âges. Alors, explorons ces récits cachés et redécouvrons les femmes qui ont façonné le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui.