Les hybrides rechargeables : la vérité sur leur consommation réelle

Hybrides rechargeables : leur consommation réelle au cœur d’une nouvelle étude

Cette année a été marquée par une controverse autour des véhicules hybrides rechargeables. L’ADAC Ecotest a récemment publié les résultats de ses investigations sur plusieurs modèles du marché, confirmant ainsi les premières études.

Les véhicules hybrides rechargeables sont très populaires, car ils offrent de nombreux avantages. Que ce soit en mode électrique à 100 %, en utilisant uniquement le moteur thermique ou en mode hybride, ils promettent des niveaux de consommation et de rejets polluants records. Par conséquent, tous ces modèles échappent aux sanctions écologiques et bénéficient d’avantages fiscaux. Certains modèles peuvent même prétendre à une prime gouvernementale de 2 000 € en France.

Une étude basée sur trois protocoles distincts

Cependant, leur réalité serait bien différente de ce que suggère leur fiche technique. C’est ce que révèle une récente étude publiée par l’institut Fraunhofer et le Conseil international sur les transports propres. Selon ces deux organismes, les voitures hybrides rechargeables consommeraient deux à quatre fois plus que les valeurs indiquées par la norme WLTP. Cette nouvelle a été reprise dans certains journaux télévisés, mais avec quelques erreurs de compréhension.

Ainsi, l’ADAC Ecotest a décidé d’examiner de près la technologie hybride rechargeable en testant plusieurs modèles. L’organisme allemand a analysé la consommation de ces voitures selon différents scénarios d’utilisation : conduite totalement électrique avec une batterie chargée, conduite thermique et conduite hybride avec une recharge de la batterie tous les 100 km. Comme d’habitude, l’ADAC a attribué des étoiles aux voitures testées et a établi un classement. Les gros SUV avec de grosses batteries se sont révélés être les mauvais élèves de l’exercice.

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Les SUV hybrides rechargeables en bas du classement

Les SUV profitent des méthodes de calcul de la norme WLTP, qui sont déconnectées de la réalité, pour maintenir leur consommation au plus bas. Cela se traduit par des données de consommation élevées. La présence d’une batterie volumineuse, semblable à celle de certaines petites voitures purement électriques, alourdit considérablement ces SUV. Ainsi, les BMW xDrive 45e et Mercedes GLE 350de occupent les dernières places du classement avec seulement une étoile. Pourtant, ces deux gros SUV annoncent les plus grandes autonomies électriques du marché.

Sans l’assistance de l’électricité, la consommation d’essence du V6 du SUV BMW atteint 10,7 l/100 km, tandis que le GLE nécessite 8,1 l/100 km de carburant. Le poids est également un inconvénient pour les modes électriques, avec des consommations respectives de 41,4 kWh/100 km et 32,6 kWh/100 km. En revanche, lorsque la batterie est régulièrement rechargée, les chiffres s’améliorent : la consommation est alors réduite de moitié ! Ils restent toutefois assez éloignés des chiffres officiels, où la BMW annonce une consommation de seulement 1,7 l/100 km, et où la Mercedes atteint 0,7 l/100 km grâce à son autonomie électrique proche des 100 km.

Hybrides rechargeables : leur consommation réelle au cœur d’une nouvelle étude

La Hyundai Ioniq Plug-in Hybrid en tête du classement

La Hyundai Ioniq Plug-in Hybrid occupe la première place du classement. Comme son homologue entièrement électrique, elle se distingue par sa faible consommation grâce à son poids plus léger et à son aérodynamique plus favorable. Lors des différents tests, elle a affiché des consommations de 5,2 l/100 km et 19,9 kWh/100 km. Lorsqu’elle est utilisée conformément à sa conception (c’est-à-dire en rechargeant régulièrement la batterie), elle affiche des chiffres encore plus impressionnants : 3,1 l/100 km et 8,0 kWh/100 km.

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La Volvo V60 T6 Twin Engine s’en sort également très bien en obtenant cinq étoiles et en se classant deuxième, tandis que la Kia Ceed Sportwagon se place en troisième position avec trois étoiles.

Ce nouveau rapport de l’ADAC Ecotest met une fois de plus en évidence la mauvaise utilisation des véhicules hybrides rechargeables par la majorité des utilisateurs. Il souligne également l’incohérence de la méthode de calcul de la norme WLTP, qui intègre l’autonomie électrique pour réduire la consommation moyenne de carburant. Ainsi, les véhicules dotés des batteries les plus volumineuses sont les plus avantagés lors des tests d’homologation. Cependant, dans la réalité, le poids de ces batteries nuit considérablement à leur consommation.

Plutôt que de pointer du doigt les véhicules hybrides rechargeables, il serait plus judicieux de faire évoluer la norme WLTP afin que les mesures se rapprochent davantage de la réalité.