L’Union Européenne souhaite mettre fin aux illusions concernant la consommation des véhicules hybrides rechargeables, qui bénéficient largement des normes d’homologation actuelles pour les voitures neuves.
Sur le papier, les hybrides rechargeables semblent être la solution idéale pour les utilisateurs qui parcourent de courtes distances tous les jours sans pour autant se priver de longs trajets occasionnels (et sans avoir à planifier leurs voyages). En rechargeant leur véhicule tous les jours, il est en effet possible de conduire en électrique à 100% au quotidien grâce à l’autonomie des batteries électriques, et donc de ne pas allumer le moteur thermique et de ne pas consommer une seule goutte de pétrole.
Cependant, ces hybrides rechargeables affichent des données de consommation très basses lors des tests d’homologation WLTP des véhicules neufs. En réalité, cette consommation est mesurée en laboratoire avec les batteries pleines au départ et sur une distance insuffisante pour les vider (23 km, alors que la plupart des hybrides rechargeables actuels atteignent les 50 km en mode électrique). C’est pourquoi, malgré certaines accélérations qui réveillent le moteur thermique, on obtient souvent une consommation de moins de 2,0 litres aux 100 kilomètres et moins de 50 g/km de CO2. Cependant, il est souvent difficile d’obtenir des chiffres de consommation aussi bas dans des conditions réelles de conduite (comme l’a démontré une étude qui a fait scandale à la fin de l’année 2020). De plus, si vous ne rechargez jamais les batteries, la consommation explose inévitablement.
Une homologation plus réaliste en cours de développement
C’est pourquoi l’Union Européenne travaille actuellement sur un nouveau processus d’homologation pour les véhicules hybrides rechargeables neufs. L’objectif est de fournir des chiffres de consommation plus réalistes que le cycle WLTP actuel, qui favorise grandement ces véhicules. Ce nouveau processus pourrait être mis en place d’ici 2025. Reste à savoir s’il compliquera la tâche des constructeurs automobiles, étant donné que les hybrides rechargeables leur permettent actuellement de respecter des quotas de CO2 très bas, même avec de puissants moteurs (même un Porsche Cayenne Turbo-S E-Hybrid échappe à la taxe grâce à cette règle d’homologation). En raison des objectifs à atteindre en matière de CO2, les constructeurs n’auront peut-être plus d’autre choix que de proposer des véhicules 100% électriques si ces hybrides rechargeables deviennent subitement trop émetteurs de CO2…