Depuis quelques années, il n’est pas rare de recevoir dans nos boîtes de messagerie des chaînes d’informations douteuses mêlées à des messages farfelus. Parmi eux, certains visent à discréditer la mobilité électrique en répandant de fausses informations. Sous le titre accrocheur de “C’est ça l’écologie ?”, un court texte accompagné de photos circule actuellement. Ces images prétendent montrer que les voitures électriques utilisent régulièrement des groupes électrogènes pour recharger leurs batteries. Mais est-ce vraiment le cas ? Penchons-nous sur la réalité des faits.
Des photos trompeuses
Le message en question est envoyé par un fervent opposant aux véhicules électriques. Il est illustré par trois photos. La première montre des Jaguar i-Pace en train d’être rechargées sur des bornes mobiles apparemment connectées à un groupe électrogène monté sur un camion. Le commentaire affirme que ce groupe électrogène consomme 150 litres de diesel par heure. Bien que ce chiffre puisse sembler élevé, il est en réalité cohérent. De plus, il existe des groupes électrogènes hybrides utilisant de l’huile végétale recyclée et de l’énergie solaire, plus adaptés dans ce contexte.
Une enquête de 20 Minutes
Ces photos ont incité le quotidien gratuit 20 Minutes à mener une enquête. Dans un article accompagné d’une photo similaire, le journal explique que le groupe électrogène utilisé par Jaguar est le plus souvent alimenté avec un carburant moins polluant, le GTL. De plus, la consommation maximale de 150 litres par heure n’a jamais été atteinte lors des tournées de promotion de Jaguar. Cette information vient contredire les affirmations du message initial.
Le manque de bornes de recharge
Il est important de souligner que l’utilisation de groupes électrogènes puissants lors d’essais presse ou de présentations n’est pas spécifique à Jaguar. Cette pratique est connue des constructeurs de voitures électriques, bien qu’ils préfèrent rester discrets pour éviter que cela soit utilisé contre eux. Certains journalistes spécialisés ont d’ailleurs souligné cette réalité pour mettre en avant le manque criant de bornes de recharge pour accompagner le développement de la mobilité électrique. Il est essentiel de retenir ce message.
Le dépannage sans groupe électrogène
La deuxième photo montre une BMW i3 en panne d’énergie, en train d’être rechargée par un groupe électrogène plus modeste embarqué dans une remorque. Bien que cette pratique soit utile dans certains cas, elle est en réalité dépassée. Des avancées technologiques permettent d’utiliser des batteries de traction déjà utilisées pour le dépannage. Par exemple, l’EP Tender est une remorque équipée d’un bloc thermique, mais une nouvelle génération utilisant des batteries lithium-ion est également disponible. Certains constructeurs ont même communiqué sur la possibilité de recharger partiellement des voitures électriques avec d’autres véhicules électriques disposant d’un bon niveau d’énergie.
L’illusion d’une Tesla rechargée par un groupe diesel
Enfin, la dernière photo montre une Tesla de police en train d’être rechargée sur un groupe électrogène. Cependant, il s’agit en réalité d’une illusion. Le câble de recharge est connecté à une borne cachée par le groupe électrogène, comme le montre une vidéo réalisée par RTL Info en août 2018. Cette image témoigne plutôt de l’engagement de la police municipale de Zaventem, en Belgique, dans la transition vers des véhicules plus respectueux de l’environnement.
Au final, il est important de ne pas se laisser tromper par ces fausses informations qui cherchent à discréditer la voiture électrique. La réalité est bien plus complexe et prometteuse. Il est essentiel de continuer à développer un réseau de recharge suffisant pour accompagner la mobilité électrique.
