Les idées reçues sur l’autonomie des voitures électriques

Les idées reçues sur l’autonomie des voitures électriques

L’allongement de l’autonomie des voitures électriques s’est fait si rapidement à la fin de la décennie 2010 qu’en 2020, beaucoup de personnes croient encore qu’elle est limitée à une centaine de kilomètres. Certaines idées fausses trouvent leur origine dans de mauvaises déclarations. C’est le cas des propos tenus par Jean Todt, président de la Fédération internationale de l’automobile, dans une interview accordée au JDD en mai 2014. Il affirmait alors qu’il ne verrait pas de son vivant une voiture électrique faire le trajet Paris-Nice sans recharge, ajoutant que cela prendrait des heures.

De 80 km à plus de 300 km

Dans les années 1990, les voitures électriques comme la Renault Clio, la Peugeot 106 ou la Citroën Saxo avaient une autonomie qui n’excédait généralement pas les 80 kilomètres. En 2014, lors de l’interview de Jean Todt, les Renault ZOE, Nissan Leaf, Peugeot iOn et BMW i3 (sans l’option prolongateur d’autonomie) offraient une autonomie réelle allant de 90 à 160 km. Mais déjà à cette époque, une Tesla Model S permettait de parcourir plus de 400 km sans recharge. Ce véhicule, capable d’accueillir jusqu’à 7 personnes grâce à ses dimensions généreuses, n’avait rien d’une simple citadine.

Plus de 300 km d’autonomie

Les Tesla Model S et Model X ne sont plus les seules voitures électriques à offrir une autonomie généreuse. La Porsche Taycan et la récente concurrente chinoise Xpeng P7 les suivent de près. Les voitures électriques de milieu de gamme ont vu leur autonomie franchir le seuil symbolique des 300 kilomètres selon le cycle WLTP. La Hyundai Kona offre une autonomie de 484 km, la Kia e-Niro de 455 km, la Renault Zoé 50 de 395 km, la Peugeot e-208 et l’Opel Corsa-e de 340 km, etc. Ces voitures sont aujourd’hui dépassées par une nouvelle génération de véhicules électriques. La Volkswagen ID.3, par exemple, offre une autonomie de plus de 500 kilomètres avec son pack de 77 kWh. Même les citadines affichent désormais des chiffres encourageants. La Renault Twingo électrique promet plus de 200 km d’autonomie en usage urbain, bien au-delà des besoins quotidiens des ménages français.

À lire aussi  La voiture électrique face à de nouveaux défis : entre coût élevé et polémiques politiques

Bientôt autonome comme les voitures thermiques ?

Si l’autonomie des voitures électriques continue de progresser au même rythme que lors des 3 dernières années de la décennie 2010, elle deviendra équivalente à celle des modèles thermiques bien avant 2030. Ce ne sont plus seulement des centres de recherche dépendant d’universités qui le promettent, mais aussi des constructeurs automobiles et des fabricants de batteries qui investissent des sommes considérables dans le développement de nouvelles technologies. Les batteries dites “solides” sont parmi les plus prometteuses et pourraient arriver sur le marché dès 2025.

Prolongateur d’autonomie au besoin

Alors que l’autonomie des voitures électriques se rapproche de celle des modèles diesel et essence, certains utilisateurs pionniers estiment que cette course à la capacité énergétique devrait être stoppée. En l’absence d’un réseau de recharge efficace sur tout le territoire, des projets sont en développement. L’un des plus prometteurs est celui d’EP Tender, qui propose un système de prolongateur d’autonomie partagé monté sur remorque. Ce système permettrait de fournir, à un tarif compétitif, un surplus de capacité d’environ 60 kWh. Basé sur des parcs d’échange le long des grands axes, il offrirait la possibilité de traverser la France en voiture électrique aussi rapidement qu’avec un modèle essence ou diesel.

En conclusion, l’autonomie des voitures électriques a considérablement augmenté ces dernières années et continue de progresser. Si les constructeurs et les décideurs politiques jouent le jeu, il est tout à fait envisageable de voir des voitures électriques parcourir de grandes distances sans aucune contrainte de recharge.